Pervers, puissant, ect. : les différentes catégories de cons (et comment les supporter)<!-- --> | Atlantico.fr
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Il existe différents catégories de cons
Il existe différents catégories de cons
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Bonnes feuilles

"Ah, quel con !". Combien de fois l'avez-vous dit ou pensé ? Voici un petit guide pour apprendre à mieux les supporter. Extrait de "Et si je supportais mieux les cons !", de Bruno Adler, publié chez Eyrolles (2/2).

Pour cesser de perdre la face, le moral, la santé ou de dépenser de l’énergie inutilement, je vous propose de commencer par prendre un temps de réflexion afin de classer les différents « cons » que vous avez pu rencontrer, ou que vous côtoyez encore. Cet exercice de classement permet de prendre conscience de leur réel niveau de nuisance.

Les différentes catégories de con

Bien que l’anonyme « Tonvoisin Debureau », auteur de Travailler avec des cons, considère leur classement comme impossible, je vous proposerai de distinguer les cons pour faciliter votre choix dans la bonne conduite à adopter parmi les approches décrites dans les chapitres suivants.

À l’instar de Robert Sutton, auteur du très sérieux Objectif zéro sale con, ou du héros de Carl Aderhold dans son délectable roman Mort aux cons, sachez reconnaître les nuisibles « courants » en leur attribuant le label de « cons certifiés ». Les personnes manifestant un comportement désagréable de façon « occasionnelle » seront alors considérées comme des « cons ponctuels ». Vous pourrez ensuite subdiviser ces deux catégories en fonction de propriétés particulières…

Les cons certifiés puissants (COCEPU)

Dans « COCEPU », la désignation de « puissants » correspond à l’intention d’avoir du pouvoir sur l’autre. Cette qualification ne suppose pas systématiquement qu’ils en aient la capacité ou le droit. Pour servir leur volonté de pouvoir, les COCEPU cherchent à diminuer et contrôler leurs interlocuteurs. Vous les reconnaîtrez par leurs comportements répétés à user de la dévalorisation, de la menace ou à vous faire obstacle.

Apprenez à distinguer les COCEPU +, qui ont un réel pouvoir, et les COCEPU -, dont la capacité à nuire est limitée. Leur puissance dépend plus de l’effet qu’ils produisent sur vous, que de la légitimité de leur pouvoir.

Robert Sutton site le cas de Steve Jobs, dont on peut dire qu’il avait réellement du pouvoir, du fait de sa position dans son entreprise, mais aussi de son talent personnel. S’il existe quelques COCEPU + dont le génie et le charisme font tolérer les comportements « désagréables », vous rencontrerez plus souvent des COCEPU - qui abusent de leur position dominante ou sont aveuglés par leur vision du monde. Ce sont des managers mal assurés dans leur autorité, des experts incapables de se remettre en cause, des employés coincés dans un cadre figé… au final, des personnes qui ont peur de perdre la face ou sont tétanisées par le changement. Vous aurez aussi, dans cette catégorie, des individus dénués de tout sens humain, motivés par leurs résultats ou leur seul intérêt personnel.

La recherche continuelle de performance, dans le contexte d’un rythme financier de plus en plus rapide, inadapté aux cycles de changement humains, est à l’origine de la déshumanisation des entreprises. Ainsi, bon nombre de COCEPU ont été nommés à des postes clés pour pressurer leurs collaborateurs, ou sont devenus tels par crainte de perdre leur emploi.

Face aux COCEPU tyrans, prenez conscience du pouvoir réel qu’ils ont sur vous. Vous pourrez ensuite déterminer une stratégie adaptée qui vous permettra de quitter ou d’affronter les situations difficiles.

Face aux COCEPU bloquants, vous aurez intérêt à accepter les situations figées ou à chercher avec votre interlocuteur des solutions acceptables. Vous y parviendrez d’autant plus aisément que vous saurez maîtriser vos nerfs et rester lucide en maintenant un mode de communication ouvert et constructif.

Les cons certifiés pervers (COCEPE)

Le COCEPE est redoutable par sa capacité à créer tout d’abord une relation agréable, puis, progressivement, à faire croire à sa victime qu’elle est nulle et a besoin de lui. La perversité tient à son habilité à manipuler, associée à son grand plaisir à diminuer l’autre. C’est le champion de la mauvaise foi, il pratique le mensonge avec un tel aplomb qu’il est difficile de le contrer.

Les pervers narcissiques sont certainement les pires. Il est impossible de les raisonner, car ils sont convaincus de leur supériorité, et souvent inconscients de leur perversité. On les nomme aussi les « vampires affectifs » car, dans les relations sentimentales, ils sont capables de faire des dégâts irréparables, et mêmes fatals. Ils sont à fuir assurément.

Vous pourrez éventuellement combattre ou maîtriser ceux qui n’ont pas cette pathologie en faisant appel à des alliés puissants ou en vous appuyant sur des éléments factuels.

Quel que soit le niveau du COCEPE, la toute première étape consiste à prendre conscience de sa manipulation. Ce n’est pas évident pendant la phase de séduction, et difficile dans la phase d’aliénation, la tension qu’il génère ne permettant plus d’avoir la lucidité de retrouver un niveau de confiance en soi indispensable pour récupérer son indépendance.

Les cons ponctuels inconnus (COPOIN)

Vous croisez les COPOIN dans des situations de tension qui déclenchent, chez les humains, des comportements primaires. Ce phénomène s’observe particulièrement dans le contexte de la circulation automobile. Peut-être avez-vous déjà été confronté à eux dans des circonstances qui les conduisent à un comportement désagréable, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient systématiquement agressifs ou humiliants. Vous-même, vous êtes-vous surpris à vous laisser aller à des colères exagérées ? Vous considérez-vous pour autant comme un « con certifié » ?

Vis-à-vis des COPOIN, le lâcher prise semble des plus sages ; inutile de gaspiller de l’énergie face à des personnes que vous ne reverrez jamais et dont la nuisance réside essentiellement dans le fait que votre ego ait été touché.

Les cons ponctuels connus (COPOCO)

Lors d’une circonstance particulière, ils vont révéler un comportement qui déclenche chez vous une gêne. Cela vous surprend d’autant plus qu’habituellement vous entretenez des rapports courtois ou même amicaux avec eux.

Le principe de base, dans ce cas, est d’accepter l’imperfection humaine. Ainsi vous sera-t-il possible de tolérer certains comportements de personnes que vous appréciez par ailleurs. Cela ne vous empêchera pas de signifier votre malaise, vous serez peut-être entendu si vous ne le formulez pas sous forme d’un reproche. Et vous pourrez conserver de bonnes relations avec des interlocuteurs « courants » en vous évitant de rompre trop spontanément une communication habituellement fluide.

L’histoire de « Nounours » en introduction illustre combien un événement sans grande conséquence peut créer une regrettable rupture. Elle me permet aujourd’hui d’être plus mesuré dans mon attitude face à des déconvenues amicales. Je me rends compte que, dans la majorité des cas, les comportements qui me causent un désagrément sont dus à de la maladresse ou à un état de stress de l’une ou l’autre des personnes concernées.

Extrait de "Et si je supportais mieux les cons !", de Bruno Adler, publié chez Eyrolles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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