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Pas d'amalgame ! Moi je veux bien être déchu de ma nationalité française
©Reuters

Pourquoi pas ?

Comme ça il n'y aura plus aucun risque de confusion avec ceux qui sont menacés de la perdre.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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J'ai quelque chose en commun avec Merah, Nemmouche, Coulibaly, les frères Kouachi, les tueurs du 13 novembre, les djihadistes qui partent par milliers pour la Syrie et pour l'Irak. Comme eux je suis d'origine étrangère. Français comme eux donc ? Et eux français comme moi ?

Pas vraiment. La France m'a choisi. Et je l'ai choisie. Je n'ai pas appris à mes enfants à siffler la Marseillaise et à bruler le drapeau tricolore. Je ne leur ai pas non plus demandé de faire un doigt d'honneur à l'école quand on parle de l'extermination des Juifs. Ils savent que comme moi ils sont des sales "céfrans" et des "faces de craie". Une identité parfaitement honorable.

Mais en ces temps difficiles où, selon les voix officielles, le principal danger qui nous guette est l'amalgame il nous faut aller plus loin. J'envisage donc de renoncer à ma nationalité française. Comme ça pas d'amalgame possible avec un tueur d'enfants juifs. Comme ça aucun risque qu'on me confonde avec un Yassine Sahli qui a décapité son patron en décorant sa tête avec un drapeau de Daesh.

Quelqu'un – je ne sais plus qui – a dit qu'un Français ne pouvait avoir qu'une seule patrie. Bien sûr. Mais pourquoi cette patrie devrait elle être l'Etat islamique, l'Irak ou la Syrie ? De ces gens là, et de ceux qui les soutiennent, je tiens absolument à me détacher à défaut de pouvoir m'en séparer. Je parle de ceux qui les soutiennent car je ne souhaite pas être accusé de xénophobie. Je ne suis pas heureux, mais pas du tout, d'avoir la même nationalité qu'Emmanuelle Cosse, Pascal Cherki, Thomas Piketty ou Edwy Plenel.

Je concède qu'il y a une part de posture dans mon attitude. Mais comment faire autrement face à une posture envahissante qui dit que la France c'est Vichy et que les Arabes et les Noirs d'aujourd'hui sont les Juifs de 1940. Pour voir ce qui est réalisable je suis allé consulter les textes législatifs. C'est très difficile, voir presque impossible, de priver quelqu'un de sa nationalité française. Un Etat de droit c'est – heureusement – fait pour ça.

J'ai regardé la partie qui concernait ma recherche. C'est encore plus difficile. Il faut être expatrié et avoir pris la nationalité du pays d'expatriation. Il faut aussi que ce pays n'ait aucun accord sur la bi-nationalité avec la France. Et ça, ça oblige à aller très loin. En Papouasie Nouvelle Guinée, aux Comores ! Je confesse ne pas être prêt à un tel sacrifice. Un pays me tend les bras depuis longtemps : la Pologne. Une solution imparfaite car je resterai français quand même. Mais c'est mieux que rien. D'autant plus que ces derniers temps la Pologne s'est jetée dans les bras d'une droite particulièrement arriérée et obscurantiste. Chouette, là bas je pourrai être de gauche…

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