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On sait que 79% des Français éprouvent de la méfiance ou du dégoût à l’égard des politiques. Les principaux - mais pas les seuls - responsables de ce chiffre angoissant : les macronistes !
©Julien Claus / AFP

La Gare de Lyon, c'est aussi de leur faute…

Ils ne savent pas ce qu’est la morale. Leur bonne éducation s’arrête là où commence leur obédience au chef.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Edgar Faure, un des hommes les plus intelligents de la IVe République, contractait sans trop d’hésitations des alliances diverses pour former un gouvernement. C’est la proportionnelle qui le poussait à ce genre de gymnastique. Une fois à gauche une autre à droite…

On le qualifiait de « girouette ». Il répondait : «  Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui la fait tourner ».

Si LREM avait, par nécessité, noué des alliances, on ne le lui reprocherait donc pas. Mais ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées.

En 2017 des femmes et des hommes politiques venus de la gauche et de la droite ont purement et simplement fait allégeance au seigneur qu’ils s’étaient choisi. Et Macron, du haut de son pouvoir, les a adoubés. Ils sont devenus ses obligés et ses vassaux.

Quand ils étaient encore membres du PS ou des Républicains, on pouvait encore les créditer d’avoir des idées politiques. En se soumettant à Macron, qui n’en avait aucune, ils ont abdiqué de leurs convictions.

Comment s’étonner alors de voir monter chez les Français, qui en était déjà convaincus bien avant Macron, le sentiment que les politiques ne cherchaient que des postes? La défiance et le dégoût furent au rendez-vous.

Une fois arrivés au pouvoir, les macronistes de toutes origines se sont comportés comme des nouveaux riches. Étalage de leur pouvoir, arrogance à tous les étages. Pourquoi en aurait-il été autrement car ils n’avaient de compte à rendre qu’à leur chef. Les vrais riches savent ce qu’est la discrétion. Les nouveaux s’exhibent, s’affichent et s’en orgueillissent.

Il n’y chez LREM, soyons juste, pas plus de corrompus que lors des présidences précédentes. Quelques scandales retentissants ont en effet émaillés les règnes d’Hollande, de Sarkozy et de Chirac. Mais ce qui accable les macronistes c’est que comme tous les nouveaux riches, ils ne connaissant pas le mot « décence ».

Si ce mot avait pour eux fait sens, jamais François de Rugy ne se serait goinfré de homards. Il n’avait pourtant rien commis de délictueux. Juste qu’il se croyait tout permis : son comportement était tout bonnement indécent.

Les derniers épisodes de la saga macroniste sont du même tonneau. Comment a-t-on pu choisir pour s’occuper des retraites un homme, Jean Paul Delevoye, lié aux compagnies d’assurance ? Ils se vivent comme tous puissants. Et ils en deviennent irresponsables. C'est pourquoi ils ne font rien quand dans un rituel bien rôdé, des milliers de voitures brûlent chaque année à la Saint Silvestre. Quand des pompiers sont caillassés, agressés. Quand des policiers reçoivent des cocktails molotovs.

Ils pensent ainsi éviter la guerre civile alors que la guerre civile est déjà là. Puis, d'un coup, quand des émeutiers congolais (dois-je dire des Français issus de la diversité ?) mettent le feu aux abords de la Gare de Lyon et attaquent les pompiers venus éteindre l'incendie, les Macronistes réagissent. "Des scènes inadmissibles", a dit le préfet de police.

Elles étaient "admissibles" quand elles se passaient à Bobigny ou à La Courneuve… Mais là, c'est Paris. Et la France entière a vu les images ! Et c’est "inadmissible". Le préfet de police et les siens sont responsables. Et les Français écœurés se demandent dans quel pays ils vivent.

Mais le pire peut-être pour la démocratie, c’est le lamentable défilés des LREM, ex Républicains, venus faire amende honorable pour leurs péchés passés : hostilité à la PMA et au mariage pour tous.

Avant de se soumettre à Macron, ils avaient des convictions. Et soudain ils n’en ont plus.

On ne s’étonnera pas que les Français en soient dégoûtés et écœurés. Il ne faudra pas non plus être surpris si un démagogue dégagiste, de gauche ou de droite, accède à la fonction suprême.

*Ce chiffre de 79% est issu d'un sondage du Cévipof datant de l’année dernière. Les choses n’ont pas dû s’arranger depuis.

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