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Oh Justin Trudeau si vous saviez comme je suis émue (oui, émue!) et troublée (oui troublée!) par vous!
©REUTERS/Chris Wattie

Tu ne me “mégenras” pas…

Le Premier ministre canadien va modifier les règles de la grammaire nationale pour que chacun puisse se dire chacune… Et que chacune puisse se dire chacun…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Après avoir pris connaissance de votre beau projet de loi, je voudrais, monsieur Justin Trudeau, solliciter d’urgence l’obtention de la citoyenneté canadienne. Depuis bien longtemps, je souffre en effet d’être obligé de ne pas pouvoir écrire “je suis obligée”. Votre loi va transfigurer ma vie si vous consentez à m’accepter comme l’un(e) des vôtres

Son texte prévoit de pénaliser ceux et celles - peut-on encore l’écrire? - qui ne respecteront pas grammaticalement parlant le genre que X, Y ou Z se seront choisi. Si monsieur veut être appelé mademoiselle, il faudra pour éviter des sanctions l'appeler mademoiselle. Et si une personne de sexe féminin entend mettre en avant sa masculinité, il conviendra de l’appeler monsieur. Cette infraction sera codifiée sous le nom de “mégenre”. Ce qui enrichira puissamment le parler québécois.

Cette loi va s’ajouter à la longue liste des richesses nationales canadiennes. Il y avait déjà le célèbre et délicieux sirop d’érable. Le jambon de rennes. Le maïs tendre et jaune. Les élans. Les lacs. Les forêts. Et maintenant la connerie...

Mais pour moi, et vous l’avez certainement compris monsieur Trudeau, cette loi est une libération. Je vais enfin pouvoir vous dire comme je suis troublée (oui troublée!) en imaginant votre corps nu, juste revêtu d’une feuille d’érable. Je vais aussi, dans cette élan de liberté inité par vous, pouvoir enfin écrire “je suis contente”, “je me suis lavée”, “je suis heureuse”. Et mes enfants pourront m’appeler maman.

Mais surtout - car il y a des plaisirs qui ne se refusent pas - je vais enfin pouvoir déclarer ma flamme à monsieur Schiappa. Féliciter monsieur Trogneux pour son costume trois-pièces. Et avouer que je suis séduite par Emmanuel Macron. Et là, un affreux doute m’effleure. J’ai dit “monsieur” en m’adressant à Justin Trudeau. Et si il avait envie qu’on l’appelle “mademoiselle”?

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