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NPA : un p'tit poutou et bye bye ?
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Zone franche

Le Nouveau Parti Anticapitaliste s'étiole, troque sa star contre un inconnu pour la présidentielle et se re-trotskise dans l’indifférence générale.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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S'amuser du patronyme du candidat NPA à la présidentielle, c’est céder à la facilité, d’accord. Mais, hey, céder à la facilité, c’est si facile ! Le gars s’appelle Poutou. Oui, Poutou. Avouez que c’est rigolo. Déjà doté d’une porte-parole répondant au délicieux nom de Poupin, le Nouveau Parti Anticapitaliste ferait plutôt dans le régressif, ces jours-ci…

Remarquez, la régression, c’est un peu la tendance de fond pour cet avatar de la LCR un temps perçu comme le nouvel arbitre des élégances à gauche (« Entre Sarkozy et Besancenot, il n’y a rien ») : régression du nombre d'adhérents, régression du nombre de sympathisants, régression du nombre d’électeurs aux européennes et aux régionales, régression des intentions de vote pour 2012 …

Alors, se moquer gentiment d’un type parce que son nom claque comme un bisou baveux dans la cour d’une école maternelle, est-ce si grave ?

De fait, les jeux de mots à base de « poutous », c’est bien le seul moyen qui reste à l’un des tous derniers mouvements trotskistes sur la planète d’être mentionné dans la presse. Le top-modèle Olivier Besancenot a jeté l’éponge pour d’obscures raisons personnelles (il ne voulait pas devenir une nouvelle Arlette Laguiller, ce qui est peut-être une façon polie d’expliquer qu’il ne voulait surtout pas devenir un nouvel Alain Krivine) ; les grands anciens ont discrètement repris le contrôle de l’appareil (la nouvelle figure de proue en tête) ; les alters de tout poil tentés par le chavisme à la française ont fait leurs valises

Aucun doute, la LCR est en train de renaître de ses cendres et la LCR, il faut bien le dire, ça n’intéresse pas grand monde : en gros, quelques centaines de militants convaincus d’être à l’avant-garde de l’instauration de la dictature du prolétariat et de la collectivisation des moyens de production au nom d’un socialisme réel dévoyé par Staline (ouf !  Et je vous la fais pourtant courte, là).

Ça n'élimine pas totalement la « loony left » de l’échiquier politique français, loin s’en faut, mais c’est un pas dans la bonne direction. Ce qu’il faudrait maintenant, c’est qu’un phénomène similaire se produise au FN, où les efforts de normalisation d’un authentique parti d’extrême droite portent malheureusement leurs fruits.

J’ai cherché un Poutou dans l'organigramme frontiste pour remplacer MLP : en vain. Tout ce que j’ai déniché, c’était une Baston, Élisabeth de son prénom. Bah, pour un retour aux sources, ça pourrait faire l'affaire...

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