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"Une femme, jeune, très dynamique et combattive, dont la personnalité a toutes les chances de séduire l’électorat local"
"Une femme, jeune, très dynamique et combattive, dont la personnalité a toutes les chances de séduire l’électorat local"
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Hotel de Ville mon amour...

La candidate phare de la droite dans la capitale pourrait bien réussir, contre tout pronostic, un coup d'éclat...

Josée Pochat

Josée Pochat

Josée Pochat est chef du service politique de Valeurs actuelles.

 

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Atlantico : Nathalie Kosciusko-Morizet vient d’officialiser sa candidature aux primaires de la droite parisienne pour les municipales 2014. Peut-elle réellement reconquérir une ville passée à gauche depuis plus d’une dizaine d’années ?

Josée Pochat : Je pense justement que cela peut jouer en sa faveur, contrairement à ce que l’on pourrait passer. Il peut ainsi y avoir un phénomène de lassitude d’une partie des parisiens « bobos » face à la montée des embouteillages et de la pollution dans la capitale et cela vient s’ajouter à la dynamique de fin de règne de la gauche. L’ère Delanoë a vécu et sa dauphine désignée, Anne Hidalgo, ne possède pas une personnalité forte qui lui aurait permis de s’affirmer réellement dans le paysage politique local. La candidature NKM présente de plus pour la droite plusieurs avantages :

  • Elle peut tout d’abord faire l’unanimité au sein de son propre camp puisqu’elle a eu la sagesse de ne pas prendre position lors du duel Fillon/Copé et il s’agit ici d’un avantage considérable. Cela offre de plus aux deux factions l’occasion rêvée d’afficher une réconciliation dont l’UMP a bien besoin.
  • C’est ensuite une femme, jeune, très dynamique et combattive, dont la personnalité a toutes les chances de séduire l’électorat local.

Dans ce contexte il ne m’apparait pas impossible que la droite, de manière générale, puisse gagner Paris après treize années passées dans l’opposition. Il ne faut évidemment pas tirer des plans sur la comète mais les chances de victoires sont ici bien réelles.

N’y a-t-il pas malgré tout un risque de voir la droite parisienne, très divisée, compliquer sa candidature ?

Pour ce qui est des rivaux directs, clairement non : François Fillon a affiché d’autres ambitions tandis que Jean-Louis Borloo vient d’annoncer qu’il jetait l’éponge.

Il n’est pas inenvisageable à l’inverse que les barons de la droite locale lui mette effectivement des bâtons dans les roues, mais je pense que peu de personnalités soient ici mieux placées pour faire face à ce problème. Une femme comme Rachida Dati aurait ainsi, de par son engagement clairement copéiste, bien plus de chance de raviver la guerre des droites dans la capitale, ce que bien sûr personne ne souhaite en période électorale. Il y a donc bien risque de réalités internes mais Mme Kosciusko-Morizet est ici la moins vulnérable.

Anne Hidalgo, son adversaire désignée, ne part-elle pourtant pas avec un net avantage en héritant des réseaux de M. Delanoë ?

Une élection n’est jamais une désignation, elle se joue toujours dans les urnes. On peut effectivement affirmer que Mme Hidalgo possède un « petit plus » dans cette confrontation mais cela ne suffira pas pour faire l’élection. Cette femme se montre de plus assez agressive, peu agréable, lorsqu’on la voit sur les plateaux télés, ce qui est bien évidemment handicapant dans une course électorale. On peut ajouter, comme je l’ai déjà évoqué, que Mme Hidalgo n’est pas hautement charismatique en comparaison de l’ampleur de la tâche qui l’attend.

Son supposé profil de « bobo » peut-elle l’aider à séduire l’électorat parisien ?

Je pense qu’elle a réellement ce profil, contrairement à ce que dit la presse, mais elle peut effectivement récupérer cet électeur-type qu’est le bobo parisien en 2014. NKM est une femme issue de l’écologie, qui n’a pas 40 ans et qui possède une certaine élégance tant vestimentaire que naturelle. Tout semble donc réuni pour qu’elle réussisse à ramener cette partie des parisiens vers un discours de centre-droit.   

Nathalie Kosciusko-Morizet pourra-t-elle utiliser la politique économique du gouvernement Hollande comme un marchepied dans ces élections ?

Surement. Les phénomènes nationaux, quoiqu’on en dise, ont toujours un impact sur les scrutins locaux. La morosité économique deviendra en conséquence un excellent moyen de fustiger la gestion socialiste, et les points d’accroche ne devraient pas manquer.

Nous aurons en 2013 une croissance quasiment nulle, 2000 nouveaux chômeurs chaque jour ainsi qu’une probable succession de plan sociaux qui va très logiquement braquer l’opinion tant locale que nationale sur la politique gouvernementale. Le couple exécutif accuse déjà une chute libre dans les sondages en seulement quelques mois et l’on peut parier que ce phénomène va se poursuivre.

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