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Lettre aux people 
de gauche comme de droite
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EDITORIAL

Les grands partis demandent lors de chaque campagne présidentielle à des people de figurer sur leur liste. Efficace ou contre-productif ?

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Selon quelques indiscrétions récoltées ici et là, j’entends que les spécialistes commencent à réfléchir à la constitution de comités de soutien aux candidats. Comme le veut une tradition désormais ancrée en France, les grands partis demandent lors de chaque campagne présidentielle à des artistes, sportifs, intellos médiatiques et, plus largement, vedettes en tous genres, s’ils accepteraient de figurer sur une liste de people engagés. Parfois, ce sont les célébrités elles-mêmes qui se poussent du col pour essayer d’ « en être ».

Il s’agit généralement de seconds couteaux ou de tristes sires qui espèrent, si leur champion est élu,  un renvoi d’ascenseur. Il n’est pas rare, d’ailleurs, de découvrir après coup que telle star s’étant montrée au côté d’un candidat lors d’un meeting a des démêlés avec l’administration fiscale…

Je formule ici un vœu, voire une supplique : chers amis de la culture, des lettres et du fair play, ne feignez pas de croire que vos fans et vos lecteurs vous sont tellement acquis qu’ils suivront vos recommandations politiques. A quoi a servi le concert de Charléty en 2007 autour d’une Ségolène Royal persuadée d’être devenue la madone des artistes ? Et quelle pauvre image que celle de la Concorde au soir de la victoire de Nicolas Sarkozy où l’on vit Enrico Macias fredonner « Ah qu’elles sont jolies les filles de Sarkozy ! » On peut tout à fait aimer les chansons de Michel Sardou et voter à gauche, respecter le grand champion que fut  Yannick Noah et apprécier Nicolas Sarkozy, voire même – eh oui ! – ne jamais rater un concert de Bernard Lavilliers et être tenté par le programme de Marine Le Pen.

Depuis 1981, nous avons connu des conjonctures relativement sereines où les paillettes amusaient la galerie et l’intervention des people animait la campagne. En cette année 2012, la crise économique et financière nous oblige à aborder cette consultation avec une certaine gravité. La responsabilité des personnages publics devrait être, cette fois, de ne pas s’exprimer sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas ou, en tous cas, pas suffisamment pour entraîner à leur suite leurs admirateurs. En clair, la retenue serait paradoxalement le plus bel engagement qu’ils puissent prendre devant l’opinion. A bon entendeur…

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