Netanyahou s’honorerait en mettant fin à la guerre de Gaza

Le Premier ministre israélien s’est rendu à Gaza pour encourager les soldats de Tsahal. Il leur a dit : “Nous irons jusqu'au bout, jusqu'à ce que le Hamas soit rayé de la surface de la Terre”. La guerre dure depuis bientôt trois mois et, selon le commandement israélien, elle sera longue : des mois de combat en perspective.

L’armée israélienne est douée pour des guerres rapides, éclairs, qu’elle a toujours remportées avec brio. Or, chaque jour qui passe joue contre elle et contre l’image d’Israël. Les photos des petits gazaouis enveloppés dans un linceul blanc ont fait oublier celles, abominables, des massacres du 7 octobre. 

De cette guerre, maintenant, c’est tout ce qu’on retient. C’est désastreux pour Israël. Il y a aussi le coût humain : 169 soldats israéliens tués, tombés sous les coups du Hamas. C’est en apparence peu comparé aux milliers de combattants du Hamas qui ont été éliminés par Tsahal. Mais aux yeux de l’opinion publique israélienne, ça ne veut rien dire. Des siècles de pogroms et de massacres ont appris aux Juifs combien la vie d’un des leurs était précieuse.

Tout Israël connaît les noms des soldats qui ont été tués. Ils ont 18, 19 ans, des gamins. 

Il faut que ça s'arrête sinon la Cisjordanie s'embrasera à son tour. Il y a aussi les Arabes israéliens (20 % de la population de l’Etat hébreux) jusqu’à maintenant ils sont restés tranquilles et loyaux à Israël. 

Mais pour combien de temps encore compte tenu de l’effet dévastateur des images de Gaza ? Oui, Netanyahou doit s’arrêter, négocier la libération des otages, ramener les jeunes soldats israéliens à la maison. Mais pour ça, il faut du courage politique. Netanyahou en a-t-il ?