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My Couture Corner, la haute couture partagée
©Reuters

La Start-Up du Jeudi

My Couture Corner propose robes et accessoires de grands couturiers à la location sur internet. Des robes que le commun des mortels n'a pas la possibilité de s'offrir et qui ne peuvent être portées qu'en de rares occasions. Voilà l'idée : permettre à toutes les femmes d'être les plus belles, le temps d'une soirée.

La sharing economy (consommation collaborative) est en plein essor et c'est sur ce principe que My Couture Corner compte tisser sa toile.  Al’occasion d’une soirée importante "au lieu de mettre 100 euros dans une robe Zara que tout le monde peut avoir et qui ne possède aucun apport émotionnel, My Couture Corner propose de louer pour le même prix une robe coup de cœur, coûtant à l’origine 2000 euros" explique Annabelle l'une des co-fondatrices de la start-up.

Dans un bureau de 20 mètres carrés prêté par leurs parents, des dizaines de robes sont prêtes à être livrées à la prochaine commande. Mais la start-up n’est pas un énième showroom, et contrairement à ses concurrents qui sont  "surtout des sites vitrines pour la boutique physique, avec une réservation et une caution", l’offre de My Couture Corner est à la fois plus large, plus accessible, et d’envergure nationale. "En province, on ne peut pas forcément disposer de toutes les marques, ou alors ce sera des locations de robes à thèmes, pas faciles à porter pour un mariage, une soirée ou un entretien professionnel".


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Les robes My Couture Corner commencent à 50 euros la location, alors que les showrooms parisiens tournent autour des 250. Malgré tout, le panier moyen de la clientèle de la start-up s’élève à 80 euros. "Des prix très abordables par rapport au marché et parfaits pour quelqu’un qui, en temps de crise, veut se faire plaisir" avance Charlotte. "On est dans une société de consommation un peu folle et dans laquelle une personne qui n’a pas les moyens va mettre une somme considérable pour porter une seule fois la robe pour le mariage de sa fille, de sa sœur… Plutôt que d’acheter une robe à 800 euros, on propose de la louer 70 euros."

Autre différence, et de taille : "les showrooms et les sites concurrents proposent des modèles vintages dans les anciennes collections et en une seule taille. Ils louent des robes Chanel, Prada, Dior, d’il y a cinq ou dix ans. Tandis que nous, nous les proposons dans la collection actuelle et en différentes tailles." A côté de ces grandes marques, les jeunes créateurs sont mis en avant "My Couture Corner leur offre l’opportunité d’être exposés sur notre site qui va leur prendre moins de marge que nos concurrents."

Leur business-model a été travaillé de façon à diversifier sources de revenus et dépenses, principalement de deux manières : soit "directement aux fournisseurs pour les avoir à -50 ou -60 % du prix boutique. Soit avec les créateurs, qui nous les prêtent et qu’on rémunère à la commission." De plus, à chaque fin de saison, une vente privée à prix cassés est organisée pour les membres.

Et pourtant, il leur a été "difficile" de trouver des financements extérieurs. Encore une fois, les avancées de fonds sont multiples : leur incubateur l’Accélérateur, du love money, leurs quelques économies, et également un prêt à la Maison des Entrepreneurs. Les banques ont finalement cru dans leur projet, séduites par la crédibilité des parcours personnels et scolaires des trois cofondatrices. "On est bien entourées par l’Accélérateur, les parents, l’ESCP, L’Essec ... On évolue dans un milieu entrepreneurial qui est aussi rassurant pour les banques. Et puis on est très convaincantes !" assure Annabelle.

Chacun remplit son rôle. Charlotte : le web, et les partenariats pour la promotion du site. Manon : les jeunes créateurs, le milieu start-up, et le blog. Et Anna : les relations avec les grandes marques. Et pour ce dernier point, un vrai travail de séduction doit s’opérer par My Couture Corner pour obtenir des robes, explique Annabelle : “les marques françaises en France sont réticentes et hyper strictes quant à ce qui touche à leur image web".

Surfer sur l’effet de mode de la location ? "Parlez-en à AirBnB !" lance Annabelle. Pour Charlotte, la tendance "est partie pour s’ancrer dans les mœurs et les modes de consommation. Les ventes physiques de prêt-à-porter féminin baissent d’année en année. Les femmes cherchent des alternatives sur Internet dans les vestiaires collectifs, ou Ebay… Elles privilégient le coté malin et économique de l’achat."

Signe de confiance, les premières clientes commencent déjà à relouer. Et cet été, 120 modèles ont rempli les stocks de l’entreprise. Reste à savoir si elles parviendront à dégarnir les placards de ces dames, pleines de "robes qui prennent la poussière". Le message : louez vos robes pour un moment particulier, puis "profitez de la soirée, soyez belles et heureuses avec." Pour les cofondatrices, leur service permet de disposer du bien sans aucun des inconvénients de la propriété. De quoi prendre conscience, d’après Manon, que "la location, c’est en quelque sorte le luxe ultime."

Youness Rhouna

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