Musulmans de France : et le Hamas l’emporta sur Hervé Gourdel dans un rapport de 30 à 0...<!-- --> | Atlantico.fr
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Des hommages à Hervé Gourdel ont eu lieu un peu partout en France ce samedi
Des hommages à Hervé Gourdel ont eu lieu un peu partout en France ce samedi
©REUTERS/Robert Pratta

Ils ont gagné !

Ils étaient juste quelques centaines devant la Grande Mosquée de Paris. Mais où étaient les autres ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La fébrilité avait gagné les rédactions : les musulmans de France allaient manifester leur colère contre la barbarie djihadiste ! « Allez, grouille-toi et trouve-moi vite un musulman qui proteste ! », hurlaient les rédacteurs-en-chef. Ainsi fouettés, les journalistes en trouvèrent quelques uns… Les chaînes d’info en continu martelaient qu’on allait voir ce qu’on allait voir. Des foules immenses, peut-être ? Des imams et des intellectuels supposément musulmans se relayaient pour dire tout le mal qu’ils pensaient des assassins d’Hervé Gourdel. L’envoyée spéciale de France Info avait établi son QG devant la Grande Mosquée de Paris et faisait monter la tension avec ses « ils arrivent, ils arrivent ! »              

La Grande Mosquée de Paris est, comme son nom l’indique, grande : elle peut contenir plusieurs milliers de fidèles. Et c’est précisément après la prière du vendredi que – pour garantir l’affluence - devait avoir lieu le rassemblement tant attendu. Et le rassemblement eut lieu : quelques centaines de personnes selon les journalistes pourtant très bien disposés. Quelques centaines de personnes ? Moins que les djihadistes français partis rejoindre les coupeurs de tête d’Irak et de Syrie… A peu près autant que ceux qui avaient crié lors d’un mémorable « Jour de Colère » : « Juif, la France n’est pas à toi ! »… Et tellement, tellement moins, trente fois moins peut-être que les foules qui avaient défilé dans Paris pour clamer leur soutien au Hamas et leur haine d’Israël.

Alors on stigmatise ? Non. On a juste envie de pleurer. Les musulmans ne sont, bien sûr, pas obligés de manifester dès que l’injonction leur en est faite. Mais là, il y avait quand même un appel du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur ! Des unes des journaux ! Un appel d’intellectuels qui barrait en gros la première page de Libération. « Nous sommes tous des sales Français ! », en référence au communiqué des assassins d’Hervé Gourdel. Tout ça pour ça. Tout ça pour rien…

Mais quelle explication à ce désastre ? Il y a en France une multitude de collectifs, d’associations, de groupes de banlieue dont la raison d’être est de lutter contre l’ « islamophobie » et pour la Palestine. En revanche, il n’y a aucun comité de ce type pour combattre le djihadisme, le fanatisme, l’islamisme et la terreur fondamentaliste. Mais à quel titre, objectera-t-on, les musulmans de France seraient-ils appelés à s’engager ainsi ? Simplement au titre qu’ils sont également français…  

A ce propos, il est nécessaire de citer Libération qui, en caractères d’affiche, relaie l’appel « Nous sommes tous des sales Français ! », appel que le journal à emprunté au Figaro (comme quoi, la presse de droite a son utilité…). Un éditorial de Laurent Joffrin accompagne ce texte. On l’a connu mieux inspiré… Le directeur de Libération s’insurge avec véhémence contre le prétendu « choc des civilisations » inventé, selon lui, par la droite. Laurent Joffrin, seriez-vous assez aimable pour nous dire combien il y avait de « sales Français » vendredi, devant la Grande Mosquée de Paris ? Voyez-vous, si un Arabe était décapité parce que « sale Arabe », nous serions des dizaines de milliers à défiler pour crier notre dégoût et notre colère. Un « sale Français », lui, ne mobilise guère. Oui, le choc des civilisations existe ! Il ne faut pas le chercher bien loin. C’est là, en bas de chez nous.             

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