Miss USA 2011 : triomphe de la beauté mondialisée<!-- --> | Atlantico.fr
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Alyssa Campanella, 21 ans, a été élue Miss USA 2011 dimanche soir.
Alyssa Campanella, 21 ans, a été élue Miss USA 2011 dimanche soir.
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C'est du joli...

Si la beauté subit elle aussi l’irrépressible uniformisation de la mondialisation, ce sont toujours les riches et les puissants qui définissent les critères de la beauté physique. Le sacre d'Alyssa Campanella comme Miss USA 2011 ne viendra pas le démentir...

Jean-François Amadieu

Jean-François Amadieu

Jean-François Amadieu est sociologue, spécialiste des déterminants physiques de la sélection sociale. Directeur de l'Observatoire de la Discrimination, il est l'auteur de Le Poids des apparences. Beauté, amour et gloire (Odile Jacob, 2002), DRH le livre noir, (éditions du Seuil, janvier 2013) et Odile Jacob, La société du paraitre -les beaux, le jeunes et les autres (septembre 2016, Odile Jacob).

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Quels sont les critères de beauté des concours de Miss ?

C'est essentiellement une beauté physique, définie par des normes de plus en plus mondialisées, notamment en termes de silhouette : une taille mince et élancée définie en termes d'indice de masse corporelle et de rapport taille/hanches (autour 0,7). Eva Longoria n'aurait donc jamais pu être miss, à cause de sa petite taille.

Sur le deuxième critère, le visage, il est plus difficile de définir une norme. Il y a quelques critères généraux, comme la symétrie, mais pas de définition unique, et cela se ressent quand on compare les miss des différents pays : si les silhouettes sont à peu près uniformes, les visages varient beaucoup.

Après, d'autres qualités peuvent jouer : le charme, la beauté intérieure... Mais cela reste assez marginal dans ces concours, puisqu'on ne peut pas dire que les candidates disent grand-chose pendant les cérémonies - mis à part des banalités -, et on ne les voit jamais au naturel, dans les gestes du quotidien. C'est une hypocrisie, car si l'on voulait vraiment savoir ce qu'elles étaient au-delà de leur physique, on pourrait s'y prendre autrement.

J'ai remarqué des différences entre les miss américaines et françaises : les premières s'inscrivent généralement dans le stéréotype "poupée barbie" uniforme, alors que la France diversifie depuis un certain temps le type de beauté de ses miss, avec des alternances de régions, d'origines et de couleur de peau.

Il faut enfin mentionner l'impératif de jeunesse qui règne sur ces concours : impossible de se présenter quand on a plus de 30 ans, même pour une très belle femme. Pourtant, il y a beaucoup de stars cinquantenaires très appréciées ! C'est une tyrannie du jeunisme qui dévalorise complètement les seniors.

Comment les codes de beauté sont-ils définis ?

Dans tout le pays, ce sont ceux qui détiennent l'argent et le pouvoir qui définissent la belle apparence. Il y a quelques invariants - en règle générale, les hommes de pouvoir sont grands, et les femmes minces -, certains codes changent en fonction des époques : bronzage ou blancheur, minceur ou générosité des formes...

La mondialisation des standards d'apparence et de gestes se fait par la diffusion des images - constamment retouchées - par la télévision, le cinéma, les magazines, Internet, les campagnes publicitaires des grandes marques. Cela impose des standards draconiens, des idéaux inatteignables, qui sont critiquables.

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