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Éric Besson, Rama Yade, Jean-Christophe Lagarde... Si tout le monde peut rejoindre n’importe qui n’importe quand, est-ce que ça prouve que c’est n’importe quoi ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Éric Besson, c’est un peu le saint patron des transfuges en politique. Être chargé de la stratégie économique d’une candidate à la présidentielle et la lâcher pour se retrouver ministre de son adversaire victorieux trois semaines plus tard, c’est tout sauf banal.

Mais l’eau a coulé sous les ponts depuis 2007 et, des Besson, on en découvre un nouveau tous les matins depuis quelques semaines. Tiens, aujourd’hui, c’est Rama Yade qui laisse entendre qu’elle pourrait rejoindre le Modem même si elle se tâte encore parce que c’est un peu gonflé de la part d’un ancien bébé-Sarko. Ok, elle fait surtout monter la pression pour débrouiller une sombre histoire d’investiture aux législatives, mais tout de même…

Le jour d’avant, c’était deux piliers du Nouveau Centre d’Hervé Morin (hum, "piliers", le mot est sans doute un peu fort) qui annonçaient laisser tomber leur mentor : ils venaient tout juste de découvrir qu’il n’avait aucune chance d’entrer à l’Elysée ; ça a dû être un fameux choc.

Mais la semaine dernière, c’est tout un lot d’élus écolos qui ont publiquement abandonné Joly à ses obsessions, leur préférant celles de Bayrou. Eux-aussi avaient dû découvrir que les chances d’EELV étaient plutôt minces, les malheureux.

A trois mois du premier tour, on imagine bien que d’autres coups de théâtre auront lieu, comme la défection de socialistes atterrés par la diffusion du curieux petit signe de croix qui est en train de devenir le symbole du ralliement à Hollande. Ou qu’une tripotée d’UMPistes, affolés par les rumeurs de défaitisme serein au château, mettront les bouts pour aller voir de quel bois tel ou tel se chauffe…

Tout est possible à ce stade. Un peu comme Beckham au PSG ou Anelka dans un club chinois. La comparaison avec le foot est d’ailleurs assez édifiante : si on peut sauter d’un bateau à l’autre avec autant d’aisance, c’est peut-être que toute la flottille est assez homogène quoi qu’on en dise. Ou que nous sommes mûrs pour le retour à la IVe République, qu’ils sont si nombreux à souhaiter depuis que la proportionnelle est devenue le Graal des anti-omniprésidence.

Allez, ce qui serait vraiment marrant maintenant, c’est que Besson retourne chez Hollande au tout dernier moment histoire de boucler la boucle. Ah ben non, suis-je bête : lui, c’est vraiment au foot qu’il s'intéresse, désormais !

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