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Front contre front, c’est pas l'Pérou…
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Zone franche

Les communistes ont adoubé Jean-Luc Mélenchon pour 2012 : frontistes de gauche et frontistes de droite sont désormais en ordre de bataille. Prêts pour un scénario à la péruvienne ?

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Sauf coup de théâtre, Jean-Luc Mélenchon sera donc le candidat du Front de gauche ― et du parti communiste ― à la présidentielle. C’est assez ironique parce que, pour tout son radicalisme, l’ex-sénateur socialiste reste un grand fan de François Mitterrand. Et si quelqu’un s’est montré capable de réduire le PC à la portion congrue en prétendant être son allié, c’est bien l’homme du 10 mai 81 !

Tiens, si j'étais membre du bureau politique, je recompterais soigneusement mes doigts après cette poignée de mains…

D'un autre côté, Méluche et sa gouaille faulknerienne sont sans doute l’ultime espoir d’un parti ayant lamentablement plongé sous la barre des 2% en 2007. Fichue pour fichue, on n’accusera pas la dernière génération d’occupants du building de la place du Colonel Fabien de ne pas avoir tout tenté pour sauver les meubles.

Mais dans le même temps, à l’autre bout du spectre, Marine Le Pen s'est elle aussi organisée pour représenter le Front national le jour J, maintenant que Bruno Gollnisch a définitivement été renvoyé à ses chères études de japonais.

Mélenchon-Le Pen : en voilà une tête d’affiche à la péruvienne pour un second tour de cauchemar « spécial extrémistes » ! Ça reste improbable, la France étant tout de même un peu plus solidement démocratique qu’une petite république sud-américaine ― mais on ne peut s’empêcher d’imaginer une finale aussi grotesque.

Une finale du genre de celle que Mario Vargas-Llosa qualifie de « choix entre le sida et un cancer en phase terminale », quoi…

Pour autant, au Pérou, le match d’hier entre un Chavez-bis déterminé à tout nationaliser (Ollanta Humala) et la fille d’un dictateur proche des milieux d’affaires (Keiko Fujimori) n’avait rien d’évident non plus. La croissance y est forte, le chômage faible et les gens ne semblaient pas réclamer la mise entre parenthèses de leurs libertés civiles.

Bah, à tout prendre, extrême-droite et extrême-gauche péruvienne proposent au moins des visions drastiquement différentes. Les nôtres, en revanche, aspireraient plutôt au même modèle archaïque et rétrograde. Oui, une finale Mélenchon-Le Pen, ça serait affreux, mais ça ne serait pas même pas le Pérou.

Si c'est pas malheureux…

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Note (10h00) : les résultats du second tour de l'élection péruvienne sont encore incertains ce lundi matin. Mais le candidat d'extrême gauche serait légèrement en tête selon certaines sources. Mélenchon doit se frotter les mains.

Nouvelle note (11h44) : Ollanta Humala est le nouveau président du Pérou. Il récolte au minimum 51% contre au maximum 49% pour Keiko Fujimori. Mélenchon est aux anges.

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