Bonne poire
Sécu : Le scandale des médicaments chers, inefficaces et parfois dangereux
INFO ATLANTICO. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand a présenté lundi en Conseil des ministres un projet de loi sur le médicament avec l’ambition de tirer toutes les leçons de l’affaire du Mediator. Cependant, malgré les effets d’annonce, 136 médicaments -inutiles et potentiellement nocifs- sont toujours commercialisés et remboursés par la Sécurité sociale.
"Je veux qu'il y ait un avant et après Mediator", a lancé lundi Xavier Bertrand dans le Figaro à propos du projet de loi qui sera soumis au Parlement à la rentrée. "Les laboratoires doivent comprendre que les choses ont changé”. Grâce à son projet de loi sur le médicament, le ministre de la Santé a l’ambition de tirer toutes les leçons de l’affaire du Mediator en revoyant à la fois les règles d’autorisation de mise sur le marché (AMM) et d’admission au remboursement par la Sécurité sociale...
Une mauvaise habitude qui perdure. Aujourd’hui encore les médicaments dont le SMR est insuffisant sont toujours remboursés. Curieusement, plutôt que de les dérembourser complètement, le ministre décidait en 2010 d'instaurer un nouveau taux de remboursement non pas de 0 % mais de 15 %. Ainsi, malgré les effets d’annonce, plus d’une centaine de médicaments - inutiles et potentiellement nocifs - sont toujours commercialisés et remboursés par la Sécurité sociale.
A la lecture du JO du 16/04/2010, on peut découvrir que 136 médicaments au SMR insuffisant, bénéficient ainsi du remboursement de la Sécurité sociale. Le chiffre d’affaires de ces 136 produits serait de 311,3 millions d’euros (prix de vente TTC). Soit un coût annuel pour l’assurance maladie estimé 46,7 millions d’euros...
A qui profite le statu quo ? Sur les 136 produits inefficaces, le Tanakan (Ipsen) et le Structum (Pierre Fabre) représentent une part non négligeable. Ils génèrent respectivement 69,5 millions d’euros et 54,8 millions d’euros de chiffre d'affaires - soit environ 40 % du chiffre d’affaires des “SMR insuffisants”. Certes, on pourrait penser que la Commission de transparence n’a signalé que récemment ces produits “insuffisamment efficaces” au Ministère. Mais les alertes remontent à 2001 pour le premier et 2004 pour le second...
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