Mauvais présage pour le pouvoir : les municipales vont coïncider avec un trou d'air de l'économie<!-- --> | Atlantico.fr
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La dégradation de l’emploi se poursuit et même s’amplifie chez les plus de cinquante ans.
La dégradation de l’emploi se poursuit et même s’amplifie chez les plus de cinquante ans.
©Reuters

Editorial

Les signes avant-coureurs de la conjoncture restent alarmistes et risquent de mettre en grande difficulté la majorité socialiste au pouvoir pour les prochaines élections municipales.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La marée montante du chômage qui se poursuit, même si c’est à un rythme ralenti, introduit une sorte de désespérance dans l’opinion française, qui se répercute dans les sphères gouvernementales. Le pouvoir renonce désormais à claironner l’imminence d’un retournement de la fameuse courbe imaginée il y a un an par François Hollande. On note plutôt une sorte de résignation mâtinée de découragement dans les propos du ministre du Travail, qui évoque désormais timidement une amélioration de la situation pour la fin de l’année.

Il est vrai que les chiffres sont inquiétants. La dégradation de l’emploi se poursuit et même s’amplifie chez les plus de cinquante ans. Le chômage est contenu chez les jeunes grâce aux contrats d’avenir et aux mesures d’aide artificielles, coûteuses pour le budget.

Et le gouvernement place désormais tous ses espoirs dans le pacte de responsabilité, dont le succès parait pourtant de plus en plus aléatoire au fil des jours, tant la négociation entre les partenaires sociaux est mal engagée, sur fond de rigidité des positions qui ne paraissent pas prendre en compte la gravité de la situation.

Mauvais présage pour le pouvoir : les élections municipales vont se dérouler sur fond de trou d’air de l’économie. Car les signes avant-coureurs de la conjoncture restent alarmistes. La France demeure dans son splendide isolement par rapport à des partenaires qui ont tous retrouvé le chemin de la croissance, et, selon le proverbe, qui n’avance pas, recule. Les prochains mois risquent d’être difficiles. Le secteur essentiel de la  construction est en net recul. Les entreprises n’embauchent pas, faute de commandes. Les impayés augmentent. Les impôts rentrent de plus en plus mal, les faillites atteignent des proportions inquiétantes dans les petites et moyennes entreprises, dont les difficultés financières s’accroissent. Les impayés se développent dans la population. Une majorité de Français redoute une diminution du pouvoir d’achat dans les prochains mois et l’hypothèse d’atteindre cette année 0,9% d’expansion paraît de plus en plus chimérique. Au demeurant, la commission de Bruxelles considère déjà que la France ne tiendra pas les engagements qu’elle a pris et pour lesquels elle avait déjà obtenu des délais supplémentaires.

En fait, on commence à prendre conscience des dégâts provoqués par le matraquage fiscal, opéré depuis près de deux ans et dont certains effets ne se feront sentir qu’à l’automne avec les prochaines feuilles d’impôts. D’ores et déjà, on peut estimer que le gouvernement a cassé la croissance et contribué à mettre l’économie à plat. Dans ce contexte, parler d’une stabilisation de la fiscalité est un leurre, d’autant qu’après l’Etat, ce sont les collectivités locales qui vont lancer une nouvelle vague de prélèvements afin de financer les débordements de leur gestion courante.

C’est une véritable baisse des impôts qu’il faudrait concevoir, à l’image de ce que sont en train de réaliser certains de nos partenaires. C’est le seul moyen de relancer la consommation, d’inciter les entreprises à embaucher et de favoriser le retour des rentrées fiscales. A condition d’enlever le verrou à la base de tous les maux, qui débloquerait le fonctionnement de l’économie : la baisse de la dépense publique. On  en parle beaucoup, on évoque des pistes de solutions pour la réduire, mais la cascade des élections à venir laisse sceptique sur la volonté réelle de s’y attaquer, alors que les déficits ne font que croître et embellir. Une situation qui rendra de plus en plus délicate la position de la France au sein de l’Europe.

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