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16 millions de rémunération 
pour Maurice Lévy : 
"Pas lui, pas maintenant ! 
C’est une question de décence"
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Maurice Lévy va trop loin !

Le président du directoire de Publicis a été vivement critiqué pour avoir perçu une astronomique "rémunération différée". Pour Sophie de Menthon, cette affaire tombe mal, au vu de l'image désastreuse des patrons pendant cette campagne présidentielle.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

Voir la bio »

Pour lire un avis contraire :
"Plutôt que de condamner Maurice Lévy,
nous devrions être fiers d'avoir des patrons de cette envergure"

Certes, il faut protester lorsque les entrepreneurs deviennent la cible des politiques. Oui, il faut défendre le droit à s’enrichir. Oui, les gros salaires ne méritent pas d’être amputés par un impôt confiscatoire… Mais tout de même Maurice Levy en laisse plus d’un pantois !

Il n’est même pas question de contester le talent de celui qui a fait de Publicis un groupe mondial, profitable, reconnu comme fleuron français de la communication, ni même ce qu’on lui a attribué en « récompense » de la réussite du groupe, d’autant qu’il s’agit d’une entreprise familiale qui veille au grain avec des actionnaires reconnus pour leur « sensibilité de gauche » !

Mais enfin, qu’est-ce qui a pu pousser ce mentor du CAC 40 à percevoir 16 millions, à 3 semaines des élections présidentielles, alors même que les candidats se disputent les discours de mise à l’index des riches (patrons majoritairement)… (est-ce pour des raisons fiscales ?). N’est-ce pas mettre le feu aux poudres avec des braises incandescentes ?

Est-ce le même qui réclamait de payer plus d’impôts il y a quelques semaines avec un édito plein de panache ? Le même qui dirige l’AFEP (auteur du fameux code AFEP-MEDEF prônant la modération des rémunérations) ? Le même qui « incarne » et préside le groupe des grands patrons français ? Le même qui est l’interlocuteur de Nicolas Sarkozy sur les questions économiques supplantant même le MEDEF ? Le même qui a « renoncé » à 900 000 euros de salaire fixe ?

Mieux encore : s’agit-il de l’homme qui maîtrise le mieux la communication en France ? Celui qui gère les situations de crise ? Qui comprend et analyse les réactions des consommateurs, des clients, des acheteurs… des électeurs ? Qui connait et pratique les médias ? Comment ce même homme a-t-il pu penser que personne ne réagirait ? Que les médias n’en feraient pas une ligne, que les Français comprendraient, que Jean-Luc Mélenchon sourirait…

Encore une fois, il ne s’agit pas de savoir si ces 16 millions d’euros sont justifiés, mais pas lui, pas maintenant ! C’est une question de décence.

Certains regrettent cyniquement qu’il n’ait pas au moins attendu la torpeur estivale pour éviter une récupération sur le scandale que représentent certaines situations des riches. Avait-il un achat urgent ?! Estimait-il que ce « geste » créerait un débat et un choc positif dans la polémique de la campagne ? Le mystère est total et encore bien plus impressionnant que la somme elle-même. La une de « Challenges » préparait-elle cette provocation, car en l’état actuel des choses, c’en est une.

Publicis redonne vie à un de ces célèbres slogans bancaires : « votre argent m’intéresse ! ». Sacré coup de pub en tout cas, pas forcément celui que l’on souhaite.

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