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"Super Mario", sauveur de l'Euro ?
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EDITORIAL

Mario Draghi, le nouveau président de la Banque centrale européenne déjà surnommé « Super Mario » par les milieux financiers, a marqué son entrée en fonction cette semaine avec une baisse d’un quart de point des taux d’intérêt. Un changement de cap bénéfique ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le G20 qui se tient à Cannes aura été celui des frustrations pour la délégation française qui l’avait préparé pourtant avec un soin minutieux. Venus pour évoquer le ralentissement de l’économie mondiale et la nécessité de relancer la croissance, les chefs d’Etat de pays aussi variés que l’Australie, le Canada , le Brésil, la Corée sans parler des Etats-Unis, de la Chine ou de l’Inde ont assisté au spectacle complètement décalé de la crise grecque, comme à une mauvaise pièce de théâtre, avec ses rebondissements permanents auxquels faisaient écho le maelstrom des marchés.

Un petit pays qui représente 1% du produit intérieur brut mondial donnait l’impression de jouer une farce de mauvais goût, qui éclipsait du même coup les critiques que l’on aurait pu porter sur les faiblesses de l’économie américaine ou les pratiques chinoises en matière de commerce extérieur. Avec un certain sentiment d’impuissance à pouvoir mobiliser les énergies autrement qu’autour de l’application individuelle de la vieille maxime « aide toi, le ciel t’aidera » en guise de coopération internationale.

Il reste qu’au niveau de l’Europe, tout n’a pas été vain. La surprise est venue de la Banque centrale européenne. Son nouveau président, l’italien Mario Draghi a réussi magistralement son entrée en fonctions avec l’annonce d’une baisse d’un quart de point des taux d’intérêt. Une mesure totalement inattendue, qui a été saluée par une salve de hausses sur les places boursières, en faisant renaître l’espoir sur des marchés déboussolés. « Super Mario », comme le surnomment déjà les milieux financiers par allusion au célèbre personnage de jeux vidéo qui fait fi de tous les obstacles qu’il rencontre sur sa route, a dressé un tableau sévère de la situation économique. Il privilégie le soutien de l’activité à la lutte contre l’inflation, qui était le credo de Jean-Claude Trichet. Il adopte ainsi une attitude plus proche de celle des Etats-Unis que de l’Allemagne, mais entend agir avec prudence pour ne pas trop froisser Angela Merkel.

Il sait que la Banque centrale est appelée à jouer un rôle plus important dans les mois qui viennent, parce que l’arme de la politique monétaire par sa souplesse, est le meilleur moyen de lutter contre les tensions qui existent et refroidir le risque de contagion de la crise grecque à d’autres pays de la zone euro. Les tensions qui persistent sur l’Italie ou l’Espagne représentent toujours des signaux d’alerte. La France s’est battue en vain face au veto allemand pour faire de la BCE le prêteur en dernier ressort. Mais les événements obligeront sans doute Berlin à se montrer plus conciliant dans les faits, car il est de plus en plus évident que la BCE représente le meilleur rempart pour permettre à l’Europe de surmonter les difficultés présentes. Les expériences passées des crises européennes montrent que l’Allemagne a toujours fini par céder parce que malgré sa force, elle n’a pas un poids suffisant pour résister seule à la tourmente et qu’elle doit bien composer avec les plus robustes de ses partenaires.

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