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Margrethe Vestager : Démission !! Le Breton vite ! Mais nous sauvera-t-il ?
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

La honte. La consternation. La fin d’un monde. Un monde dans lequel les technocrates avouent leur pillage de la démocratie, cette rapine inexorable et quotidienne, grâce à laquelle ils ont volé à l’élu, souvent incompétent, lâche ou absent, le pouvoir que nous, citoyens, entrepreneurs, lui avons confié.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Le technocrate Européen, comme le fonctionnaire de Bercy a compris, que face au vide politique, le pouvoir du technocrate l’emporterait et qu’il pourrait nous imposer sa vision du monde et particulièrement celle qu’il a de l’entrepreneuriat. La « petite phrase » de Mme Vestager, reflète l’incompétence de ces gratte-papiers de luxe dont la tête a enflé, au pays de la « crassocratie ». Ces territoires où la médiocrité ambiante, donne des « ailes aux borgnes ». La théorie de la gestion par la médiocrité a trouvé une occasion de plus de s’exprimer. Le niveau est tellement faible, que ceux qui sont un peu au-dessus du lot se croient tout permis. Audiard aurait dit cela mieux que moi « ils osent tout, c’est à cela qu’on les reconnaît ».

Pour conjurer ma consternation et ma rage, et suivre les conseils de mon « psy », j’écris pour me défouler et éviter de lancer une marche contre « l’EuroPhobie », certainement plus utile que les autres marches du moment. 

Je cite : « nous n’avons pas besoin de champions Européens ». « Ils existeront par la stimulation que créé la concurrence ». « Nous ne devons pas les biberonner ». 

En 3 phrases, la doxa Européenne est affichée, et nos étoiles en tombent. L’Europe avoue qu’elle est un continent du passé, de ce que Margrethe appelle elle-même de la « vieille école », celle qui fabriquait des champions, et devrait, selon elle, en avoir honte. Avec une telle amie à l’intérieur de l’Europe, nous n’avons plus besoin d’ennemis. La Chine et les USA, ont dû bien rire en lisant la presse il y a 10 jours. L’Europe n’aura pas de champions à opposer à leurs champions, qu’ils continuent, eux, si vieille école, à biberonner.

Alors passons quelques minutes à donner une petite leçon d’économie entrepreneuriale à une femme qui n’a jamais quitté les bancs des fromages publics et non concurrentiels, de sa vie.

Oui la Chine biberonne ses champions. On peut ne pas approuver la fermeture de ses frontières aux concurrents étrangers, quand cela l’arrange. Ce n’est pas très libéral certes, mais pour combattre dans l’arène libérale, il faut des combattants de taille. La Chine l’a compris. Elle les finance, les protège, les encourage, les « biberonne » puis les lâche à l’international. Une fois entraînés et musclés, prêts à courir plus vite que leurs concurrents occidentaux, ils foncent, sans protection cette fois, stimulés par la concurrence car en état d’y résister, pour conquérir le monde. 

Et ils y parviennent plutôt bien. Ali Baba, Tencent, Huawei, Xiaomi, Baidu…La liste est trop longue. Eh oui, à l’intérieur de la Chine, ils sont stimulés par la concurrence…..chinoise. Un marché sans foi ni loi, super agressif et sans pitié, que Kai Fu Lee appelle une économie de « Gladiateurs ». Mais cela se passe entre Chinois, Mme Vestager, au profit des Chinois. Le vainqueur de cette « boucherie » finalement libérale, sera du coup, un Chinois. Stimulé par « sa » concurrence, il sort grandit et vainqueur, comme un Européen pourrait le faire si on lui offrait des conditions identiques ou proches.

Oui, les USA biberonnent leurs entreprises. Par le « small business act » qui permet aux PME de devenir ETI et aux ETI de devenir mondiales, par la commande publique. Oui les USA biberonnent leurs entreprises, car elle y investit massivement, presque trop, si l’on considère les valorisations insensées, données à ses start-up. Oui les USA biberonnent leurs entreprises, car ils ont des « biberonnant » en chef, assez puissants pour suppléer à l’État quand il est défaillant. Aujourd’hui une partie de la R&D, médicale, spatiale, est le fait de milliardaires Américains, qui en font leur « new fronteer ». JFK en 2021 serait un entrepreneur. Bezos, Branson, Musk, financent à eux seuls, l’essentiel du rêve spatial américain. Et les Américains favorisent les Américains. Les diplomates Américains favorisent les entreprises Américaines. Oui, les USA biberonnent leurs entreprises. Et oui, Mme Vestager, ils sont peut-être vieille École, mais à ce jour, ce sont manifestement dans les vieilles écoles, qu’on fait la meilleure cuisine économique. 

Car Mme Vestager, que serait alors la « nouvelle école », la « nouvelle vague » si vous avez lu nos écrivains français ?

Sa nouvelle École serait l’école de la stimulation par la concurrence. Une École dans la cour de laquelle pourraient courir de jeunes start-up, en moyenne de 5 personnes, armées d’un PowerPoint, et qui seraient stimulées non par la commande publique, non par l’investissement massif, non par la coopération avec les grands groupes, non par une législation leur permettant de s’épanouir. Non, cela c’est « old school » selon elle. 

Non, Mesdames, Messieurs, ils seraient stimulés par « la concurrence » !! Un mot qu’elle connaît bien après l’avoir découvert, par hasard, dans un manuel un jour, puisqu’elle vient de passer, avec un courage admirable, il faut le reconnaître, 10 années à pourfendre les atteintes à la concurrence des GAFA et de les punir à coup de pénalités record. Pourquoi faisait-elle cela ? Car elle avait remarqué, dans un instant rare de lucidité économique, que la concurrence n’existait pas. Emportée par le succès de sa croisade, elle oublié au passage que ces milliards qui ont a à peine égratigné les GAFA, n’ont rien changé au terrain concurrentiel. Elle a dû oublier de regarder de sa fenêtre. Les GAFA ont été punis, mais la concurrence n’existe toujours pas. Les miettes ne font pas pousser les récoltes. Elles se transforment en poussière. Mme Vestager, pour que la concurrence soit stimulée, il faudrait qu’elle existe. Et qu’elle soit de taille. Une start-up à Powerpoint face à un Chinois ou Américain de l’ancienne École, termine mort ou racheté. Jamais stimulé. Le Powerpoint perd à tous les coups, comme les fichiers du même nom : Écrasé!!

Que proposons nous, nous les tenants de la « old school », les « nases » qui croient encore à un destin Européen ? En espérant qu’un Thierry Breton, puisse faire preuve d’entêtement et de lucidité, et nous suive sur ce plan :

  • Nous pensons qu’il faut une préférence Européenne. Oui. Une préférence. Pas interdire le marché comme la Chine ou la Russie. Mais une préférence.

  • Une préférence Européenne, qui s’exprime sur les achats publics, les investissements publiques, et même les achats privés. 

  • Une préférence Européenne, qui s’exprime par une législation qui favorise l’utilisation de la data, seule capable de générer les géants du futur (proche) dont nous avons besoin. Que la data soit protégée ? Oui, mais pas au point d’en empêcher les acteurs Européens, qui scellent leur destin par une impérieuse nécessité d’exister face aux USA et la Chine. Une charte purement Européenne d’utilisation de la data qui permette des exceptions au principe de protection.

  • Une préférence Européenne qui impose aux fabricants de smartphone, tablettes, PC, d’afficher en première page, en logiciel ou « app » par défaut, des sociétés Européennes. Et également une utilisation à minima pour les moyens de paiements, moteurs de recherche, logiciels, cloud…Européens.

  • Etc..

Restera à définir ce que signifie Européen, pour éviter que toutes les entreprises mondiales viennent acheter un siège ou une domiciliation. Les critères intégrant, comme pour l’analyse à laquelle se livre les impôts quand il s’agit de définir notre résidence fiscale, une logique de « faisceaux » convergents, devrait faire l’affaire. En mêlant des critères sur la détention du capital, le lieu de la R&D, le lieu de présence des centres de décision, l’indépendance des décisions, l’origine des actionnaires, le lieu de réalisation du chiffre d’affaire, nous devrions nous en sortir très bien.

Enfin, mettre en place une exonération fiscale et sociale, pendant 5 années, afin de compenser le déficit fiscal qui nous sépare des pratiques des GAFA ou des Chinois, serait de bon aloi. Tout cela est très peu conforme aux règles de l’OCDE ou de l’OMC ou même de l’Europe. Et alors ? Il ne s’agit pas de devenir les champions du respect de normes qui nous enferment dans notre tombe, mais au contraire de les mettre au service de notre réussite, de notre avenir, et finalement, de se caler sur ce que font nos concurrents. 

Et là, oui, je me sens stimulé par la concurrence. Quand je peux me battre à armes égales, Mme Vestager. Quand NOUS pouvons nous battre à armes égales. Venez nous voir, nous vous expliquerons l’entreprise, vous en sortirez peut-être « old school », mais nous vous garantissons une excellente éducation économique. Thierry Breton svp,voyons nous et si vous accédez à un poste qui n’aurait jamais dû être proposé à Mme Goulard de toutes façons, mais à de véritables connaisseurs de l’entreprise, travaillons ensemble. Stimulons l’Europe économique afin qu’elle reprenne une couleur politique !

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