Économie : « Soyez effrayés »<!-- --> | Atlantico.fr
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«France état critique », tel est le titre du dernier livre de Jean Peyrelevade.
«France état critique », tel est le titre du dernier livre de Jean Peyrelevade.
©Reuters

Revue d'analyses (financières)

Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers les plus en vue du marché de la semaine.

Dominique Trenet

Dominique Trenet

Dominique Trenet est stratégiste dans une société de gestion indépendante

Chaque semaine, il réalise pour Atlantico une synthèse des opinions les plus significatives sur l’évolution de la crise que nous sommes en train de vivre.

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"France état critique ", tel est le titre du dernier livre de Jean Peyrelevade. L’ancien conseiller économique de Pierre Mauroy et ancien président du Crédit Lyonnais, distribue les mauvais points à gauche comme à droite. Concernant la démondialisation chère à Arnaud Montebourg, il s’interroge sur ce que deviendraient les voitures, les avions, les équipements fabriqués en France, si nos importations en matière électronique ou informatique en provenance de Taiwan, du Japon ou des États-Unis étaient interrompues…

La France devra emprunter 179 Md€ l’année prochaine a annoncé l’Agence France Trésor. La dette publique de la France atteint désormais 1693 Md€ soit 86,2% du PIB. La réalité des chiffres s’imposera bien évidemment au prochain gouvernement de la France. Sa marge de manœuvre sera donc totalement marginale…

L’Euro ne survivra pas à la crise sous sa forme actuelle. C’est ce que pense Roger Nightingale gérant chez RDN. La Grèce fera défaut explique Michael Lewis dans son dernier livre « Boomerang ». Les créanciers ne recouvreront pas plus de 10 centimes par Euro de créance nominale. Cela explique bien tous les commentaires sur la nécessaire recapitalisation des banques…

Il faudrait que le Fonds Européen de Stabilisation Financière dispose d’au moins 1000 Md€ pour commencer à être crédible écrit Martin Wolf éditorialiste du Financial Times (Le Monde du 14/10/2011). Les Américains fait-il remarquer recommandent une stratégie « choc et effroi » qui est selon eux la seule façon de sauver le système bancaire européen. Ce « conseil » va bien évidemment dans le sens des intérêts des banques américaines…

La position des banques centrales dans les livres de la BCE au 31 décembre 2010, a été publiée et commentée, dans le cadre d’une réunion investisseurs, par Maurice de Boisséson Directeur de la recherche de Octo Finance. L’Allemagne est le premier créditeur avec 325,5Md€, suivie par le Luxembourg (67,9Md€), les Pays Bas (40,2Md€), La Finlande (19,7Md€, l’Italie (3,7Md€). A noter la position débitrice de la France (-28,4Md€) suivie par l’Espagne (-50,9Md€), le Portugal (-59,9Mde), la Grèce (-87,1Md€) et l’Irlande (-145, 2Md€). En lisant ces chiffres, on a beaucoup de mal à imaginer que la Bundesbank va continuer à financer sans contreparties la BCE…

« Soyez effrayés » nous explique d’ailleurs The Economist. Si les politiques ne débouchent pas rapidement sur des solutions crédibles par les marchés et les opinions publiques, la situation va encore se dégrader… Les ETF (Exchange Traded Fund, type de placement collectif en valeurs mobilières, reproduisant un indice boursier, et négociable en bourse) sont le prochain risque systémique qui devrait bientôt éclater. Brooke Masters dans Financial Times (05/10/2011) montre bien que les ETF synthétiques sont des bombes à retardement et que les régulateurs ne sont pas du tout sûrs de les contrôler…Comme on l’a vu à de nombreuses reprises, le régulateur intervient beaucoup plus souvent après la catastrophe qu’avant…

La taxe sur les patrimoines est curieusement la solution préconisée par David Rhodes et Daniel Shelter du Boston Consulting Group. Ils préconisent de prélever, selon les pays, en une fois un impôt allant de 11 à 30% du montant du patrimoine pour remettre d’aplomb les finances des États européens endettés. L’étude qui justifie cette position venant d’un consultant qui est en général favorable à l’économie de marché, s’intitule « Back to Mesopotamia. The looming effect of debt restructuring ».

L’indice de misère américain est au plus haut depuis 1984, c’est ce que fait remarquer Plamen Monovski le stratégiste de Renaissance AM à Moscou. Cet indice qui cumule les statistiques de l’emploi et de l’inflation, est selon lui un bon indicateur avancé de la stagflation. Ces périodes très difficiles sont celles où les créditeurs et les épargnants sont dépossédés massivement du fruit de leur travail au profit des emprunteurs et de tous les acteurs économiques qui ont plus dépensé qu’ils ne gagnaient….

Lemarché américain est encore trop cher a déclaré Steve Leuthold , patron de la société de gestion Leuthold Weeden. Pour lui il faudra commencer à acheter quand l’indice S&P sera autour de 950/980 soit encore 30% au dessous des niveaux actuels. Tout le monde n’est pas d’accord avec lui. C’est le moment de commencer à acheter expliqué cette semaine Ron Baron, patron de Baron Asset Management. L’Euro selon lui n’éclatera pas. La restructuration nécessaire se fera aux conditions allemandes et tout va rentrer dans l’ordre.

Les marchés européens sont attractifs fait remarquer Patrick Legland de Société Générale CIB. Les sociétés européennes dit il sont valorisées à 0,9 fois leur actif net comptable. Cela signifie selon lui que les cours actuels sont inférieurs à la valeur des murs…

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