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Manchester United/PSG: 0-2. les Parisiens, intraitables, s'imposent à Old Trafford.
©FRANCK FIFE / AFP

Victoire méritée

Avec un coeur gros comme ça, au terme d'une seconde période parfaitement maîtrisée, sans Neymar et sans Cavani , le club Parisien a pris une grosse option sur la qualification pour les quarts de finale.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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En football, les choses vont vite. En quelques semaines et autant d'épisodes, ce qui passe a priori pour un tirage favorable peut vite devenir un cadeau empoisonné. Moribond il y a deux mois, avec aussi peu d'idées que de résultats, Manchester United traversait l'hiver en errant dans son championnat et en étalant la morosité de son jeu. A sa tête, José Mourinho était alors à la hauteur du désastre et au centre de tout. Depuis, en changeant d'entraîneur, ce club prestigieux avait aussi changé de dynamique. Aussi, avant de recevoir le Paris Saint Germain, l'équipe d'Ole Gunnar Solskjaer, affichait une mine superbe et restait sur dix matchs sans défaites. Pour le club Parisien, la trajectoire était quasiment inverse. Ce club qui caracolait en tête de la Ligue 1 en battant il y peu records sur records, présentait récemment un collectif en régression et une infirmerie riche de certains de ses meilleurs éléments. Neymar et Cavani absents, du triumvirat qui affolait l'Europe du football, il n'en restait qu'un: Kylian Mbappe. En lui confiant les clefs de l'attaque et en titularisant un Marco Verratti revenant juste de blessure, Thomas Tuchel présentait hier soir à Old Trafford un PSG théoriquement très diminué. L'entraîneur Allemand, dont les options étaient réduites, devait donc repenser toute son animation en composant une équipe certes imprévisible pour l'adversaire mais également inconnue d'elle-même... C'est donc dans ce cadre grandiose, cet antre sacrée d'un des rares clubs à pouvoir entrer dans le passé par la grande porte, que le PSG allait jouer gros. Revenons maintenant sur les évènements...
La première période convoque une analyse paradoxale. Vivante, sous tension, intense, elle fut surtout un haletant faux suspense: un condensé de possibles avortés, de moitiés d'occasions ratées et de bons ballons presque exploités. Plutôt solides, les Parisiens, contenaient finalement les velléités anglaises sans se donner trop de frayeurs. Seuls bémols, les latéraux étaient un peu trop sages offensivement et les performances de Di Maria et Draxler plombaient l'ensemble. A tout comparer, on ne savait pas s'il fallait préférer leurs fausses aisances à leurs vraies maladresses. Au final, puisque aucune des deux équipes ne regagnait les vestiaires en menant soit au score, soit aux points, on pressentait, en estimant le poids des cartons (cinq distribués !) et celui des blessures, que tout pouvait se décanter sur un coup du sort ou sur un exploit. 
Cette action d'éclat, comme un acte de foi, vint de l'inattendu Kimpembe. En s'engageant corps et âme pour couper un centre parfait de Di Maria à la 53ème minute, il changeait toute la donne en inscrivant son premier but en pro (!). Ce but marqué à l'extérieur pesait désormais bien lourd pour des locaux qui sentaient peu à peu que les conditions de la victoire devenaient insalubres. Manchester était dans les cordes. Et Manchester allait finir au tapis... Sur une action ciselée, Di Maria, qui réussissait soudain tout ce qu'il avait raté jusqu'alors, offrait à Mbappe (60ème) l'occasion de se rappeler au bon souvenir de tout le monde. Dominés dans l'engagement physique et perdant la bataille du milieu, la suite du match allait être un long calvaire pour les Mancuniens. Avec les blessures de Lindgard, de Martial et l'expulsion de Pogba, les Anglais allaient signer au final un bien mauvais match, une adaptation ratée des meilleurs succès d'un club légendaire. Comme un symbole, cadenassé par Kehrer, muselé par Marquinhos, Paul Pogba n'aura au final pas existé, passant une grande partie de la soirée à courir à côté de son ombre.
En devenant la première équipe Française à s'imposer à Old Trafford, le PSG signe là une véritable performance. Alors que l'on pouvait penser comme insurmontables les absences de Neymar et Cavani, le club Parisien prouve que l'on peut chérir les effets dont on déplore les causes. Ce PSG a donc parfaitement démontré qu'en perdant des stars, on pouvait aussi gagner un esprit d'équipe. Si la meilleure formation a gagné au terme d'un match plein, c'est aussi parce que certains ont pris autant leurs responsabilités que la mesure de l'évènement. Kimpembe (buteur), Di Maria (pour ses deux passes décisives), Verratti (à un niveau incroyable pour une reprise ), Silva (intraitable dans les airs) et surtout Marquinhos (pour l'ensemble de son oeuvre et pour ses progrès constants à un poste qui n'est pas le sien) ont tous livré des copies exemplaires. Puisqu'on évoque les dépassement de fonction, il faut aussi citer Mbappe pour son match joué à la pointe de l'attaque. Gavé de talent comme d'autres ont été gavés de lait maternel, il confirme sa capacité à peser sur les grands évènements. Meilleur dans son attitude, toujours sidérant de vitesse, il démontre formidablement que la jeunesse est la seule activité vraiment bonne pour la santé. Nous finirons le tour des coups du chapeau par Thomas Tuchel. Sans banc, inventif et mobilisateur, le coach a réussi son pari (!). En s'adaptant aux circonstances et aux absences, il est récompensé par la victoire et on lui doit le splendide repositionnement de Marquinhos. 
Alors que l'enfer leur était promis, les Parisiens sont ce soir presque au paradis. Leur victoire, quoique logique au final, reste un grand coup. En ballotage plus que favorable, le PSG peut désormais raisonnablement ambitionner d'intégrer le top huit européen. Une performance qu'il n'a pas réalisée depuis la saison 2015-2016. Alors réjouissons-nous et ne boudons surtout pas notre plaisir. Car le résultat de ce soir autorise ce qu'il y a de plus précieux pour tous les supporters: le droit au rêve. Pourquoi ? Parce que rêver c'est vivre... à moins que cela ne soit l'inverse... Le sujet vous inspire ? Très bien. Prenez une feuille, un stylo... C'est fait ? Vous avez deux heures.

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