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Malgré son succès modéré, l'imprimante 3D a encore une carte à jouer dans le domaine de la mode
©Reuters

C'est la mode

Pascal Morand, président de la Fédération française de la couture, y croit en tout cas dur comme fer.

C'était censé être l'objet révolutionnaire que tout le monde allait avoir chez soi. On vous disait qu'avec elle, vous seriez en mesure de fabriquer n'importe quoi à n'importe quel moment, qu'il s'agisse de meubles, d'objets ou même de nourriture. Et pourtant, l'imprimante 3D a beaucoup déçu. Cette machine s'est révélée lente, incapable d'utiliser plusieurs matériaux à la fois et requérant de solides connaissances dans le domaine de la robotique pour pouvoir être utilisée par des particuliers. Makerbot, la seule entreprise du secteur à peu près connue, a même annoncé arrêter de produire ses propres machines, déléguant le travail à des sous-traitants chinois. La bulle spéculative autour du phénomène a éclaté, et les attentes des consommateurs ont disparu.

De nouveaux matériaux

A-t-on vu trop beau, trop loin, trop vite ? Peut-être. Mais l'imprimante 3D a encore une carte à jouer dans un secteur : la mode. Et ce n'est pas n'importe qui qui le dit, mais Pascal Morand, président de la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode, s'il vous plait. L'homme, également économiste, s'est exprimé le 27 juillet 2016 dans une tribune sur le site consacré à la mode Business of Fashion. Selon lui, c'est dans ce secteur que l'imprimerie 3D peut être la plus utile dans un premier temps, rapporte le site Quartz.

Pour le moment, les seuls modèles de vêtements imprimés à l'unité pour les défilés de mode n'étaient pas très convaincants. Malgré leur esthétique très originale et leur "texture visuelle" impressionnante (ici et ), leur raideur et leur manque de confort reste un problème. Mais selon Morand, l'imprimante 3D peut finir par percer dans le secteur à condition de travailler avec d'autres matériaux plus doux, tels que le polyuréthane thermoplastique (TPU) ou le polyamide. Cela ouvrirait le champ des possibilités, notamment le fait "d'imprimer des vêtements sans coutures ou composés de différents matériaux", écrit Morand. Et d'ajouter : "Il est également concevable d'imaginer des machines qui sauront imprimer et coudre en même temps".

Customisation

Mais l'optimisme du Français réside dans la customisation des produits que permettra l'imprimante 3D, notamment dans la production de chaussures de sport. En effet, les industriels de l'équipement sportif ont déjà flairé le coup et ont commencé à créer de nouvelles sneakers à partir d'imprimantes 3D. Adidas a déjà créé un prototype nommé Futurecraft 3D. Le projet consiste à concevoir une basket sur mesure et entièrement personnalisable, basée sur l'empreinte du pied du client qui aura été préalablement modélisée et imprimée en 3D, indique Numerama. L'équipementier américain Under Armour, quant à lui, a déjà commencé à commercialiser ses modèles 3D. Enfin, Nike continue à travailler sur des prototypes, alors que certains de ses modèles-phares tels que les Magista 2 comprennent des parties imprimées en 3D.

Mais l'arrivée de l'imprimante 3D dans l'industrie textile est-elle une bonne chose ? S'il est possible de tout produire à moindre coût, cela ne va-t-il pas faire perdre de la valeur à la haute couture ? Une interrogation que Morand partage avec le rappeur américain Kanye West, qui craint que cette machine mette en lambeau le monde de la mode.

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