Il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !
Mais pourquoi l’Algérie ne demande-t-elle pas pardon pour le massacre des harkis ?
On attend : et on peut encore attendre longtemps...
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Nous avons de nombreuses fois demandé pardon. Pour la répression sanglante et brutale des émeutes de Sétif en 1945. Pour la torture. Pour les « corvées de bois ». Pour la colonisation. Du point de vue des dirigeants algériens, ce n'est pas assez : il nous faudrait encore demander pardon.
Soixante ans après 1962, Macron s'est décidé à demander pardon pour l'abandon des harkis. C'est bien, mais un peu court. Pas un mot sur celui qui les a abandonnés : on ne touche pas au général de Gaulle. Pas un mot sur ceux qui les ont massacrés par dizaines de milliers dans des raffinements abominables de torture : on ne touche pas à l’Algérie.
Le drame des harkis constitue une tache sur l'Histoire de France et une encore plus grande sur celle de l’Algérie. En vertu des accords d'Evian, les harkis avaient été désarmés par leurs officiers français. Ils étaient donc sans défense face aux couteaux de leurs bourreaux. Il s'agit là d'un crime de guerre qui ne souffre aucune contestation.
Il a été commis dans une Algérie devenue indépendante depuis peu. Si les dirigeants algériens avaient le sens de l'honneur, ils devraient l'assumer et demander, eux-aussi, pardon. Ils ne l'ont pas fait et ne le feront pas.
Quand des Français tuent des Arabes, c'est condamnable. Quand des Arabes tuent des Arabes, ça passe.
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