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Mais pourquoi accepte-t-on de Jean-Luc Mélenchon ce qu’on ne tolérerait jamais de l’extrême droite ?
©000_1WO6NO / Pierre Desmazes AFP

LFI

La France Insoumise effectuait sa rentrée politique dans la Drôme. Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il prendrait la décision de se présenter ou non à l’élection présidentielle de 2022 « en octobre » prochain. Les discours de Jean-Luc Mélenchon ont pourtant parfois suscité de vives réactions ou écorné l’image de La France Insoumise.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Arnaud Benedetti

Arnaud Benedetti

Arnaud Benedetti est Professeur associé à Sorbonne-université et à l’HEIP et rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire. Son dernier ouvrage, "Comment sont morts les politiques ? Le grand malaise du pouvoir", est publié aux éditions du Cerf (4 Novembre 2021).   

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Paul-François Paoli

Paul-François Paoli

Paul-François Paoli est l'auteur de nombreux essais, dont Malaise de l'Occident : vers une révolution conservatrice ? (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (2012) et Quand la gauche agonise (2016). En 2023, il a publié Une histoire de la Corse française (Tallandier). 

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Atlantico : A travers la minimisation des aspects criminels de l’URSS, la négation des séparatismes, le soutien aux communautarismes, l’adhésion aux mesures de restriction des libertés au nom du climat... comment expliquer que la parole de Jean-Luc Mélenchon ne soit pas autant remise en question que certaines positions de l’extrême droite ? Comment expliquer ce deux poids, deux mesures ?

Arnaud Benedetti : Pour une raison qui parcourt toute l’histoire du rapport du monde intellectuel à la gauche en France, selon laquelle celle-ci dispose par immanence d’un régime de bienveillance universelle. Il ne peut y avoir de mauvaise gauche ; certaines d’entre elles peuvent se tromper , faire fausse route, renoncer parfois à leurs vertueuses intentions , elles sont comme l’homme de Rousseau : " bonnes " par nature. Donc cet à priori catégorique , cette " essence " dont on les crédite les affranchit de toute forme de suspicion. Peu importe que les faits plaident parfois implacablement contre certaines de ces gauches , peu importe les crimes qu’elles ont pu couvrir dans certaines séquences tragiques et sanglantes de l’histoire, c’est leur intention de "faire le bien " qui les immunise . Elles sont comme délivrées religieusement d’une forme de péché originelle. Cette dimension messianique les absout . Jean-Luc Melenchon bénéficie de la sorte comme d’autres avant lui de cette présomption d’innocence ad aeternam. Cette étanchéité à toute remise en cause morale, fondée sur le préjugé d’une absolutisation du bien qui serait consubstantielle à la gauche dans son ensemble , ne résiste pas à l’analyse empirique de l’histoire. Mais cette pensée qui va à l’encontre au demeurant de la rationalité dont les gauches se veulent les héritières est une constante de notre histoire politique . Elle continue de peser lourdement sur les conditions d’exercice de notre débat public. Elle le vice jusqu’à faire intérioriser aux droites françaises un complexe d’infériorité morale. La gauche bénéficie , au travers d’un inconscient empreint de religiosité, d’un antidote dont les droites françaises sont dépourvues . C’est ainsi que les gauches de gouvernement ont toute latitude pour s’allier avec qui elles veulent sur leur gauche, y compris avec les courants les moins enclins à défendre les principes de la démocratie libérale. 

Gilles-William Goldnadel : Ce n’est pas M. Jean-Luc Mélenchon lui-même vraiment qui bénéficie de cette manière d’indulgence, voire d’impunité intellectuelle, morale et médiatique. C’est l’extrême gauche. C’est la pensée d’extrême gauche qui depuis toujours a bénéficié de cette clémence particulière alors même que, comme vous l’avez souligné, elle a accouché des pires crimes de l’histoire, que ce soit le stalinisme, que ce soit le maoïsme. L’ensemble du communisme, l’ensemble des catastrophes économiques, démocratiques, politiques ont pour origine la plupart du temps les théories d’extrême gauche totalement désincarnées et qui débouchent sur une pratique épouvantable. Il n’y a malheureusement rien de nouveau sous le soleil noir des médias. En réalité, il faut bien comprendre cette indulgence par le fait que l’extrême gauche est même encore maintenant, même si les choses ont tendance à évoluer lentement mais surement, toujours en majesté dans les médias. Quand vous regardez la sociologie du journaliste, vous verrez que la gauche et l’extrême gauche et son extrémité sont fort bien représentés. Il y a quelques années le journal Le Monde s’était amusé dans une élection présidentielle. Cette histoire doit avoir quinze ans mais les choses n’ont pas tant évolué que cela. On aurait pu penser que c’était Lionel Jospin le favori du service de politique générale. C’était en réalité Olivier Besancenot. Cela en dit long sur cette majesté médiatique de ce que j’appelle « l’Eglise cathodique », non pas catholique mais cathodique. C’est une église qui a ses grands prêtres et ses petits clercs. Vous ne pouvez pas expliquer autrement cette impunité et cette indulgence que par le biais non seulement des médias mais évidemment de ce que j’appelle avec beaucoup de réticence le monde intellectuel. Il est clair que dans les universités ou dans les écoles de journalisme, vous avez le même phénomène dont d’ailleurs l’intolérance s’accroit particulièrement. J’ouvre une sorte de parenthèse mais l’intolérance que vous voyez en ce moment dans le monde intellectuel et notamment dans le monde universitaire s’explique par le fait que l’empire médiatique de la gauche est quand même en train largement de s’écrouler. Raison pour laquelle ils sont obligés de devenir hargneux. Avant ils étaient hautains et dédaigneux. Ils étaient excluant. Aujourd’hui, ils sont obligés d’être hargneux.

On ne peut pas expliquer les choses autrement que par le biais médiatique.

Paul-François Paoli : Jean-Luc Mélenchon est emblématique d’une certaine névrose typiquement française qui est notre histoire révolutionnaire. Comme il se réclame du mouvement jacobin de 1793, il bénéficie d’une sorte d’immunité tout terrain. Alors que Marine Le Pen entame une transformation idéologique de son parti rompant avec certains fondamentaux du Front National liés à l’héritage du pétainisme de son père, Mélenchon de son côté ne renie ni ne lâche rien. Et il continue par exemple de prétendre que la RDA était un pays libre. Le parti de Marine Le Pen n’est plus un parti d’extrême droite contrairement à ce que rabâchent les perroquets médiatiques mais elle continue d’être ostracisée pour des positions imaginaires alors que Mélenchon est toujours respectable quoi qu’il dise aux yeux de certains. 

Ce phénomène illustre de manière caricaturale le deux poids, deux mesures qui règne en France. L’extrême droite imaginaire est diabolisée tandis qu’un faux socialiste issu du trotskysme qui flirte avec une gauche identitaire et racialiste continue d’être respecté.

Les médias ont-ils une part de « responsabilité » dans cette absence de regard critique vis-à-vis  des idées ou du programme de Jean-Luc Mélenchon ? L’absence d’une réelle opposition ou l’état de la gauche sont-ils une autre clé de compréhension ?

Arnaud Benedetti : Jean-Luc Mélenchon ne bénéficie pas à vrai dire d’un traitement médiatique particulièrement bienveillant. Ses emportements, sa personnalité, sa ligne politique sont l’objet de critiques vives, constantes et soutenues mais, contrairement à Marine le Pen qui ne ménage pas ses efforts pour se rendre fréquentable et respectable, il bénéficie d’une présomption de républicanisme que lui octroie toute une construction mémorielle de l’histoire de la gauche en France . Cette résilience là , faite de déni quant aux errements historiques de certains courants de gauche et de sublimation lyrique de l’apport de la gauche à l’histoire de France depuis la révolution, explique sans doute la moindre perméabilité des médias à l’exigence démocratique quand il s’agit de s’interroger sur les prises de position d’un homme de gauche , aussi contestables soient-elles. La faiblesse mentale des droites post-gaullistes en France facilite en creux cette atmosphère indulgente puisqu’elles s’appliquent des diktats moraux qu’elles se refusent à exiger de leurs concurrents et adversaires. Cette asymétrie morale , dont François Mitterrand fut pour une part l’initiateur habile , permet ainsi à la gauche de se débarrasser à bon compte de tout problème de conscience. Macron, lui-même venant de la gauche, a bénéficié de ce récit collectif . Son deport à droite désormais change la donne , et réouvre mécaniquement  à une partie de la gauche un espace idéologique qui ne garantit en rien pour autant une bouffée d’oxygène électorale, nonobstant la victoire en trompe l’œil des écologistes dans quelques grandes métropoles. Mais plus le Président se " conservatise ", plus il offre à la gauche utopique les moyens de rebricoler un logiciel conforme à la partie la plus radicalisée de son histoire. Toute la question est de savoir : " Combien de divisions? ". 

Gilles-William Goldnadel : Il est certain que l’opposition de droite a une immense responsabilité dans cette situation. Je peux vous prendre plusieurs exemples qui montrent en quoi cette responsabilité est immense et d’une certaine manière incompréhensible, sauf à comprendre le manque de culture politique d’une droite qui finalement vit au jour le jour, n’est pas spécialement animé par les convictions mais par uniquement le besoin de pouvoir.

Moi, depuis des années, en bon gramsciste que je suis, je prône le combat culturel. La droite n’a jamais voulu mener ce combat culturel. En dehors du fait qu’elle est terrorisée d’une certaine manière par la gauche et l’extrême gauche. Cela commence malgré tout à se libérer. Mais elle est terrorisée par le terrorisme intellectuel sur le chantage au racisme, à l’extrême droite et à tout ce que vous voulez… En dehors de ce fait-là, je vous donne deux exemples qui montrent son immense responsabilité. La première, c’est sur le terrain des alliances. Il est invraisemblable, je dis bien invraisemblable, que la droite ait accepté ce chantage d’une alliance qui n’existe pas avec l’extrême droite alors qu’elle n’est même pas capable de protester, d’ironiser lorsqu’il y a des alliances entre la gauche et l’extrême gauche, entre le Parti socialiste et les Insoumis, entre les écologistes et le Parti communiste, entre tout ce monde-là ensemble. Vous n’entendez aucune critique qui devrait être symétrique sur le caractère contre-nature, sur le fait que les socialistes perdent leurs âmes, sur le fait que c’est une alliance obscène, vous n’entendez rien. Jamais ce combat politique n’a été mené.

Deuxième exemple, cela concerne la mainmise par la gauche et l’extrême gauche du service audiovisuel public. Je n’écoute pas souvent la télévision et la radio polonaises et hongroises – on me dit qu’elles seraient sous la coupe du gouvernement – mais avec la meilleur volonté du monde et je ne manque pas d’imagination, je ne vois pas comment elles pourraient être moins pluralistes que n’est par exemple France Inter. Or, à aucun moment, il n’y a un combat culturel qui est mené par la droite ou par même les droites sur ce qui est totalement scandaleux en matière de liberté.

Voilà les deux exemples qui montrent pourquoi, d’une certaine manière, l’opposition est muette ou impuissante à justement pouvoir réduire l’indulgence dont bénéficie Mélenchon en particulier et l’extrême gauche en général.

Quand on voit que Taha Bouhafs, Danièle Obono, Maboula Soumahoro osent se donner le titre d’antiracistes populaires alors que ces gens-là ont fait énormément pour d’une certaine manière promouvoir l’antisémitisme et le racisme anti-blanc et qu'il n’y ait pas eu des voix en dehors de la mienne, de quelques rares à droite pour ironiser sur Taha Bouhafs qui est ami avec Mehdi Meklat qui faisait des tweets pro-hitlériens, vous parlez d’un bel antiraciste, qui a qualifié Zemmour de « sous-humain », quand Maboula Soumahoro a trouvé normal qu’un candidat islamiste en banlieue pro-musulmans soit là pour justement viser les juifs. Elle trouvait cela normal. Pujadas ne s’en est pas encore tout à fait remis. Quant à Danièle Obono, elle est liée avec les Indigènes de la République qui sont foncièrement, ouvertement, franchement et sans complexe antisémites et anti-blancs.

Que l’opposition ne fasse pas son travail de combat culturel me laisse perplexe, totalement sans voix. Voilà pour quelles raisons, M. Mélenchon peut se permettre d’être encore là où il est plutôt que d’être totalement en vérité dans un sas de décontamination.     

Paul-François Paoli : La véritable explication du phénomène est sociologique et idéologique. Les journalistes français sont pour beaucoup incultes en histoire. Ils ne connaissent pas grand-chose ni à l’histoire révolutionnaire, ni à l’histoire de Vichy et de la collaboration. Leur vision des choses est dualiste et manichéenne, autrement dit primitive, car c’est cette vision niaise qui leur a été transmise dans les écoles de journalisme dominées par la gauche. Pour eux, il y a les bons et les méchants.

Avoir cru en la légitimité du Maréchal Pétain, c’est être du côté des méchants et être suspect à vie. Avoir soutenu le régime soviétique, c’est à la rigueur s’être trompé mais cela ne tire pas vraiment à conséquence. Avoir soutenu le régime maoïste, responsable de famines et de massacres de masse qui ont provoqué environ 70 millions de morts, n’est pas non plus un problème en France.

Le discours clivant et les prises de position engagées du leader de La France Insoumise pourraient-ils être un atout pour l’élection présidentielle de 2022 ? Ou risquent-ils de ternir son image et celle de sa formation politique comme lors de la crise judiciaro-médiatique liée à la perquisition dans les locaux de La France Insoumise ?  

Arnaud Benedetti : Jean-Luc Melenchon essaie de desserrer l’étau qu’il s’est lui même fabriqué, par une surestimation de sa force réelle et par tempérament sans doute. Mais tout le problème c’est qu’il desserre seulement à la presque gauche de sa gauche , avec un courant écologiste dont le gauchisme est disposé à s’accommoder de toutes les radicalités , y compris communautaristes et indigénistes, et dont la vision de l’écologie est disposée à faire l’économie de notre tradition politique libérale; La réalité c’est que si la résistance de la gauche utopique,  qui n’a jamais fait sienne la fulgurance de Pascal selon lequel " qui veut faire l’ange fait la bête " , offre encore de réelles capacités de résistance dans l’espace publique médiatisé, l’atmosphère culturelle du pays pousse à droite , ce qu’au demeurant Emmanuel Macron a manifestement compris . Melenchon clive, certes, mais pas forcément sur la bonne ligne de clivage , qui aurait pu être celle d’une gauche républicaine, intransigeante , voire droitière dans sa conception de la Nation . Depuis 2017, l’insoumis a fait un autre choix , assez incompréhensible au regard de sa connaissance de l’histoire , de son talent réel, et de son charisme incontestable. A vouloir choisir le plus petit et le plus contestable dénominateur de la gauche de la gauche , il prend le risque de s’enfermer encore plus dans l’isolement avec les siens. Ses prolégomènes d’une potentielle alliance avec les verts butent en outre sur une autre hypothèque : la forte incarnation dont il se réclame est antithétique avec une culture politique qui au cœur de l’écologie se refuse à toute forme de personnalisation. Le charisme est peu soluble dans le vert ! 

Gilles-William Goldnadel : Je n’aurai pas de réponse tranchée tant je suis dubitatif. J’ai tendance à penser que d’une certaine manière, Jean-Luc Mélenchon est tellement « à la rue » que son clientélisme islamique devient existentiel. Cela étant, il est à la fois existentiel et suicidaire parce que malgré tout même pour une partie de la gauche, cet acoquinement avec les islamistes est quand même un terrible répulsif, même pour des gens qui sont par exemple immigrationistes. Ils n’en demandent pas tant. Je pense donc que c’est à la fois existentiel et suicidaire. Mais en même temps, on aurait tort de croire qu’il force tant que cela sa nature.

Il bénéficie, au sein de l’opinion et très loin de son électorat, d’une sorte d’aura républicaine qu’il n’a, à mon avis, jamais méritée. Il y a des gens chez les Insoumis qui pensent qu’il va trop loin, je pense à des gens comme Raquel Garrido, comme Alexis Corbière, qui réélement ne sont pas sur cette ligne-là.

Quand vous regardez finalement Mélenchon, ses relations les plus proches et ses déclarations, c’est quelqu’un qui va accuser le rabbin d’Angleterre d’être à l’origine de la déroute de son grand camarade Corbyn, dont on sait qu’il ne se caractérise pas par le philosémitisme. Personne ne lui demandait d’aller aussi loin. C’est quelqu’un qui trouve le moyen de rabrouer Marine Le Pen sous le prétexte qu’elle souhaite bonne fête de Pentecôte ou de l’Assomption aux chrétiens en lui donnant des leçons de laïcité extrêmement rigoureuses alors que lui-même va se promener dans les manifestations islamistes, victimaires ou autour de lui soit on est dans le « Allahu akbar », soit on exhibe des étoiles jaunes pour bien expliquer que les musulmans sont les nouveaux juifs. C’est quelqu’un qui explique qu’il ne pourrait pas vivre dans un quartier où il y a trop de blancs. C’est l’expression de sa propre sincérité.

Donc, mis bout à bout, je pense que nous avons affaire à quelqu’un d’extrémiste, quelqu’un qui a pleuré à l’enterrement d’Hugo Chávez, dont on sait qu’il avait eu lui aussi des déclarations sur le rapport entre les juifs et l’argent.

Faire crédit tout en déplorant sa politique qui serait uniquement utilitaire à Jean-Luc Mélenchon de ce qu’il serait une sorte de républicain laïcard rentré, je n’y crois plus. 

Paul-François Paoli : Je pense qu’à terme, Jean-Luc Mélenchon va connaître un déclin inexorable. Il tente de manière pathétique de se raccrocher à la gauche radicale identitaire et racialiste anti-blancs, ce qui est un comble venant d’un homme qui a été formé au laïcisme et à l’universalisme du Grand Orient de France. Les ex-trotskystes ne s’embarrassent pas de contradictions comme on le voit avec Olivier Besancenot qui soutient les revendications de la gauche islamophile.  

Mélenchon ne peut pas être républicain quand il s’agit de combattre l’Eglise catholique et multiculturaliste avec l’islam. Il s’agit d’une contradiction insoluble sur le plan de la logique élémentaire. Mélenchon a, d’une certaine manière, acté l’agonie de la gauche que j’avais diagnostiquée en 2016 à travers mon livre « Quand la gauche agonise ».

Aujourd’hui, il tente de faire son profit de la crise identitaire que vit la France et que j’analyse dans mon dernier livre « Aux sources du malaise identitaire français ». Mais en jouant avec le feu et en approuvant les mouvements communautaristes noirs et islamophiles, il ne fait que légitimer la montée en puissance d’un mouvement racialiste blanc comme « Génération Identitaire ». 

En fin de compte, non seulement Mélenchon aura affaibli la gauche et liquidé le Parti socialiste mais en plus il contribue à l’agonie de l’universalisme républicain. Formidable bilan ! 

Paul-François Paoli a publié « Aux sources du malaise identitaire français » aux éditions de L’Artilleur. 

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