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Pourquoi Madonna, J. Lo ou Mariah Carey éprouvent-elles donc le besoin de se frotter à leurs “toy boys” devant leurs publics ?
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Mon mec à moi

Il fait fureur Outre-Atlantique. Le "toy boy" est souvent beau, musclé et surtout… très jeune. Madonna, Sharon Stone, Jennifer Lopez ou encore Kylie Minogue : elles ont toutes craqué ! Simple accessoire ou effet de mode pour célibataires esseulées ?

Laurent  Muldworf et Perrine Sabbat

Laurent Muldworf et Perrine Sabbat

Perrine Sabbat est journaliste. Elle a écrit dans Elle, Gala, DS et Jalouse avant d’intégrer Grazia lors le lancement du magazine en 2009.

Laurent Muldworf est psychanalyste et auteur avec Eric Corbobese, de Succès Damné, manuel de psychologie à l'usage des gens célèbres et de ceux qui comptent le devenir chez Fayard.

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Atlantico : On entend parler du terme toy-boy de façon régulière : qui est cet homme ?

Laurent Muldworf : C’est avant tout l’expression de la mégalomanie des stars dans la mesure où cela fait partie de la démonstration de puissance chez les femmes stars. C’est un mode inversé : on avait l’habitude du rappeur tout muscles dehors, bijoux en or, virilité exacerbée avec une ribambelle de femmes. Là, les femmes comme Madonna montrent leur féminité de façon hyperbolique, ce sont des déesses de la féminité. Le toy-boy a également une côté humoristique, c’est une façon de rendre dérisoire la puissance masculine. Le toy-boy c’est quand même l’inverse de l’homme puissant. C’est une marionnette, un pantin !

Pourquoi ce besoin quotidien de se mettre en scène aux côtés de leur toy-boy ? Jennifer Lopez était presque en train de mimer un acte sexuel avec son jeune compagnon à la télévision...

Laurent Muldworf : Cela fait partie de leur narcissisme outrancier et sur-gonflé. Ca flatte l’égo et on entre dans le domaine du plaisir et de la domination. Ces femmes en se comportant ainsi se mettent au dessus de leur condition sexuelle. Et puis c’est aussi une façon de lutter contre le vieillissement, cela croise un peu le phénomène cougar.  

Perrine Sabbat : Je pense que c’est avant tout une façon de montrer au monde qu’elles sont libérées et heureuses. Il n’y a pas si longtemps on a pu voir dans la presse des photos de Sharon Stone se roulant dans le sable avec son nouveau compagnon bien plus jeune qu’elle. On aurait dit des gamins de 14 ans. Elles sortent d’une relation avec des hommes plus âgées qu’elles, qui avaient aussi de l’argent, elles ont  pour la majorité morflé dans ces histoires, elles veulent prouver qu’elles sont puissantes. Elles montrent qu’elles sont libres comme des filles de 20 ans. Et puis, un toy-boy, c’est bien plus naturel que le botox.

N'y aurait-il pas un petit côté marketing avant tout ?

Laurent Muldworf : Bien sûr ! Il y a une mise en scène, c’est la surenchère de la sexualisation. Tout ce qui érotisme et mise en scène du désir exerce une réelle fascination sur le public. Il ne s’agit jamais de dérapages incontrôlés : c’est un choix de vie, celui de la théâtralisation érotique. Pour continuer d’attirer les fans, il faut se renouveler. Et ça marche… C’est un jeu qui parle à nos pulsions et nos fantasmes.

Perrine Sabbat : Je pense que les stars qui ont un toy-boy n’ont pas besoin de ça pour faire parler d’elles.  Des stars comme J-Lo ou Madonna ont toujours joué sur le côté sexy. Ce n’est pas une corde nouvelle. Ce n’est pas parce qu’elles mettent en scène leur nouveau mec plus jeune que cela va changer quelque chose à leur carrière.  Elles veulent surtout dire qu’elles restent belles et fortes et qu’à quarante ans et plus, elles peuvent encore sortir avec quelqu’un de 20 ans ! Cela renvoie une image jeune et plus fun.

Laurent Muldworf : Toutes  les stars ont quand même un coté sexué et hyper provocateur. Finalement, Madonna est devenue célèbre en mettant en scène le désir féminin avec des scènes de masturbation. Les gens étaient scotchés. Depuis, toutes les stars font ça à des degrés divers. Elles aiment la transgression, elles y vont toutes (Christina Aguilera, Lady Gaga,…). Il ne faudrait pas qu’elles prennent du retard sur les copines.

On a l’impression à vous écouter qu’il y a une forme de déviance…

Laurent Muldworf : Il y a cette volonté de choquer. Elles veulent toutes tirer la couverture à elles. Et surtout, il ne faut pas oublier que dans l’industrie musicale, il y a beaucoup d’argent en jeu. Il faut qu’elles soient comme des athlètes : toujours au top !  Le toy boy, c’est un signe de forme !

Le toy-boy est fréquent aux Etats-Unis… Qu'en est-il de la France ?

Perrine Sabbat : Il y a par exemple Valérie Bruni-Tedeschi qui est avec quelqu’un de plus jeune avec qui elle a un enfant. Mais, on parle juste de deux personnes qui s’aiment avec une grande différence d’âge. Point. Ce truc de toy-boy n’existe pas ou alors c’est un phénomène qui ne touche pas des gens connus.

Propos recueillis par Valérie Meret

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