Ma lettre au Père Noël (3/5) - Sophie de Menthon : "Je voudrais travailler le dimanche pour gagner de l’argent mais je dois te donner la moitié de mon argent de poche"<!-- --> | Atlantico.fr
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Sophie de Menthon, présidente du Mouvement Ethic
Sophie de Menthon, présidente du Mouvement Ethic
©Reuters

Série de Noël

Retrouvez chaque jour, durant les fêtes de fin d'année, la lettre au Père-Noël d'un dirigeant d'entreprise. Aujourd'hui, la lettre de Sophie de Menthon, présidente du Mouvement ETHIC et membre du CESE.

Cher Père Noël,

En fait, je fais semblant de croire que tu existes car j’en ai vu beaucoup comme toi. Ils m’ont tous promis des tas de choses et j’ai beau envoyer des listes, il n’y a jamais rien de ce que je demande ! Alors cette année, je t’écris pour la dernière fois. 

Peux-tu demander qu’on ne me confisque plus mes économies, celles que j’ai amassées quand j’ai bien travaillé. C’est trop décourageant… Moi je voudrais travailler le dimanche pour gagner de l’argent mais il parait que je devrais te donner plus de la moitié de mon argent de poche ? 

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Je n’ai plus envie d’aller à l’école, ça change tout le temps. Je voudrais savoir ce qu’on me demande car je n’y comprends rien : tout est compliqué ! Est-ce qu’on peut simplifier le règlement ? Tout est toujours interdit et je suis punie, je ne sais même pas pourquoi. J’ai l’impression que c’est pareil pour mon papa et ma maman ; ils disent qu’ils n’ont plus d’argent. Dès que je rêve de quelque chose on me répond : "un pot", un pot de quoi ? Ce n’est pas un pot de confiture en tous les cas… Eux pensent que le Père Noël en fait c’est le Père Fouettard ! J’ai peur pour eux, ils sont entrepreneurs.

Moi, quand je serai grande je voudrais inventer une entreprise qui fabrique tous les bonbons du monde mais il parait qu’en France c’est trop difficile. Alors prête-moi tes rennes et ton traineau pour que j’aille la créer dans les pays lointains car ici il parait qu’on travaille pour le roi qui prend beaucoup de bonbons au passage. Je ne voudrais pas partir comme mon grand-frère au pays où tout est possible, je préfèrerais pouvoir rester.

Je n’ose pas te demander des jeux vidéo, ni plein d’autres jouets comme des "Barbie" ou les "Nike" dont j’ai envie : il parait que ce n’est pas bien parce que c’est fabriqué chez les méchants… alors il faut rester chez nous tout seuls ?

Ce que je voudrais par-dessus tout c’est que tu ne me prennes plus pour une enfant, je suis grande et peut-être que tu pourrais me faire confiance ? On me dit toujours que tout est difficile ou impossible alors je suis souvent triste. Pourtant en classe on m’a appris que "impossible n’est pas Français".

Papa dit qu’il y a trois âges dans la vie de l'homme : celui où il croit au Père Noël ; celui où il ne croit plus au Père Noël ; celui où il fait semblant d’être le Père Noël. Et toi, Cher Père Noël, pourrais-tu ne pas faire semblant ?

Sophie de Menthon

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