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Lyon/PSG: 2-1. Splendide victoire Lyonnaise et première défaite en championnat pour le PSG.
©ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Fin de série

Comme l'an dernier, c'est l'Olympique Lyonnais qui met un terme à l'invincibilité Parisienne. Pour le PSG, à neuf jours d'une rencontre cruciale contre Manchester United, le verni craque.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Quoi de mieux qu'un vrai choc pour en préparer un autre ? Une rencontre entre l'Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain est toujours une grosse affiche pour une Ligue 1 qui n'en propose pas beaucoup. S'il est désormais peu risqué de pronostiquer le futur vainqueur du championnat, le podium reste à conquérir pour quelques prétendants et Lyon est de ceux-là. Classée troisième, à six points de stupéfiants Lillois, l'équipe de Bruno Genesio avait donc terriblement besoin de points pour rester dans la course à la Ligue des Champions. Un Lyon bipolaire, tant cet effectif alterne le pire et le meilleur depuis le début de la saison. A un mois des échéances européennes qui verront les Parisiens défier Manchester United et les Lyonnais le FC Barcelone, ce sommet était l'occasion de passer un test sérieux avant les échéances majeures. Si les matchs opposant ces deux équipes sont souvent spectaculaires (sportivement et médiatiquement), le dernier avait été particulièrement traumatisant pour les gones. Après avoir confisqué le ballon, ils avaient explosé en plein vol pour finalement repartir, à l'issue d'un match paradoxal, avec cinq buts dans les valises. Enfin, face à un adversaire de haut niveau et dans un contexte délicat, il s'agissait pour le PSG de montrer ce qu'il était possible de faire sans Neymar mais avec Paredes, seule nouvelle recrue d'un mercato cristallisant les tensions au sein du club. Vous aurez compris que dans un contexte aussi riche, le résultat allait offrir plusieurs niveaux de lecture.
L'affiche était prometteuse, et elle a eu le mérite de répondre aux attentes. Le match fut plein, intense et nous a donné à voir ce que la Ligue 1 possède de meilleur. Si Paris attaqua pied au plancher, en ouvrant la marque dès la 7ème minute par Di Maria, Lyon évacua vite ses doutes pour recoller au score. Seul un Areola des grands soirs (infranchissable jusqu'à la 33ème), retarda l'échéance. Battus dans la possession et dans les duels, concédant trop d'occasions, les parisiens se mirent à subir inexorablement. Et c'est en toute logique que l'égalisation de Dembélé punissait un PSG qui perdait sa superbe et ses idées au fur et à mesure que le chrono s'égrenait.
Laissant planer un danger constant seulement sur contre-attaques, les joueurs du PSG pouvaient s'estimer heureux de regagner les vestiaires sur un score de parité. 
Si la première période avait démontré la capacité de réaction des Lyonnais, la seconde aurait dû mettre en évidence celle des Parisiens. Menés au score suite à un pénalty transformé par Fekir (47ème), le PSG était dans l'obligation de riposter. Certes, l'envie ne manqua pas, mais les moyens firent défaut. Sans ses deux meilleurs manieurs de ballon, Neymar et Verratti, deux joueurs capables de donner le tempo d'un match, le PSG ne pesa pas suffisamment sur les débats. N'ayant pas pu enrichir son effectif durant le mercato et déplorant le manque de solutions envisageables sur son banc, le coach parisien parut démuni lorsqu'il fit rentrer un Paredes à peine arrivé dans le groupe. Et le spectateur attentif avait compris que l'entraîneur Allemand en était réduit aux soins palliatifs lorsqu'il convoqua Choupo-Moting... Solidaires et volontaires jusqu'au bout, les Lyonnais arrachèrent une victoire méritée et forte en symboles. Car si ce succès probant résonne comme un formidable encouragement pour l'OL, il est synonyme de première défaite pour le leader du championnat. Dans ce match joué à tombeau ouvert, où les gardiens se sont mis en évidence, il faut souligner la qualité du jeu de l'équipe de Bruno Genesio. Certes, Depay, Dembélé et Lopes sortent grandis mais c'est le groupe tout entier qui s'est montré à la hauteur pour ce grand rendez-vous. Cette performance majeure mettra l'équipe Lyonnaise dans les meilleures dispositions pour affronter, sous peu, le grand Barcelone. 
Pour le PSG, la note est salée. Ce match illustre parfaitement les difficultés Parisiennes du moment et il est évident que le club de la capitale voit son ciel s'assombrir. Sans sa star Brésilienne, capable de masquer tous les problèmes et de faire basculer tous les matchs, l'équipe n'a plus la même marge de manoeuvre. Hier soir, il a été démontré que, parfois, une absence pèse plus lourd qu'une présence. Dans une autre mesure, le déséquilibre général de l'équipe est flagrant. Les entraîneurs se succèdent en déplorant toujours les mêmes carences. Lo Celso prêté, Matuidi vendu et Rabiot étant placardisé suite aux exigences de son directeur sportif, la politique du club est dorénavant clairement responsable de cet état des choses. Premier touché par ce constat, Tuchel joue désormais aux apprentis sorciers et les changements de postes sont si nombreux et si fréquents dans l'effectif que certains joueurs pourraient faire passer les gens du voyage pour des sédentaires. En résumé, en envisageant l'impact de l'antérieur dans le présent, on peut estimer que cet échec est d'abord politique, puis sportif. Nul n'ignore désormais la lutte d'influence que se livrent l'entraîneur et le directeur sportif, Antero Henrique. Le premier cité a vu ses souhaits de recrutement non exaucés et ambitionne, dans une démarche utilitariste, de réintégrer Rabiot. Le second en fait une affaire de principe et ne veut pas entendre parler du retour en grâce d'un joueur qui partira libre dans quelques mois. D'un côté les moyens de la politique, de l'autre, la politique des moyens... Tuchel, qui se sait puissant, a de grandes chances de sortir gagnant de ces querelles intestines. Et nous gageons que dans ce duel à distance, il part avec quelques encolures d'avance... Envisager la rencontre contre Manchester United est désormais un exercice divinatoire délicat tant le club anglais est porté par une dynamique neuve depuis l'éviction de José Mourinho et l'arrivée aux manettes de Ole Gunnar Solskjaer. Côté parisien, certains souvenirs n'arrivent pas à se faire oublier et il est douloureux de se rappeler que Paris a souvent été privé de ses stars lors des dernières éliminations en Champions League. On peut ne pas croire aux signes, cela ne les empêche pas. Pour le PSG, espérons juste que les doutes d'aujourd'hui ne constituent pas un acompte sur les chagrins de demain.

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