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LVMH, L‘Oréal, Chanel... : les entreprises préférées des Français offrent une « raison d’être » à leurs salariés bien au delà de leur rémunération
©MARTIN BUREAU / AFP

Atlantico Business

Le classement réalisé par LinkedIn des entreprises françaises les plus attractives valide la prescription du rapport Notat/Senard sur la raison d’être.

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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L’attractivité d’une entreprise, c’est son secteur, son management, sa stratégie, mais c’est aussi sa culture son histoire, son rôle social, son action environnementale, voire sa « raison d’être », autant de critères implicites qui font qu’une entreprise est plus attractive qu’une autre pour un salarié, un client et même un actionnaire.

L’enquête est publiée par LinkedIn et énumère les 15 entreprises les plus plébiscitées par les utilisateurs de ce réseau social. Parmi les critères retenus pour ce LinkedIn Top Compagnies 2018 : l’attractivité des offres d'emploi, l’engagement des membres ou la fidélisation des salariés. Evidemment, ce sont les grandes entreprises qui tirent leur épingle du jeu, mais il y a quand même quelques surprises.

Et ce qui est intéressant, c’est que ces critères, qui déterminent le choix des salariés ou des actionnaires sont aussi ceux qui participent à la RSE, la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise. En bref, "sa raison d’être" que le rapport Notat/Senard a mis en exergue et voudrait voir inscrit dans le statut de l’entreprise si les actionnaires le décident.

Toutes les entreprises qui apparaissent dans ce classement des entreprises françaises les plus attractives répondent à peu près aux mêmes critères :

Une performance économique et financière supérieure à la moyenne de leur secteur et surtout une régularité sur le moyen terme ;

Des choix d’investissments pris en fonction du long terme plus souvent que du court terme ;

En matière de politique sociale, ces entreprises ont plutôt des performances et des systèmes d’accompagnement social bien supérieur à la moyenne en matière de conditions de travail, d’intéressement, d’avantages annexes, d’assurances et de retraite bien souvent d’ailleurs avec un comité d’entreprise très riche capable d’apporter de services complémentaires pour la famille du salarié (vacances, voyage, scolarité, centrale d’achat …)

En matière d’emploi, des plans de carrière, des plans de formations et une protection de l’emploi local ou hexagonal ...

Au niveau de l’environnement, la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre est très souvent en avance sur les recommandations internationales de la COP 21.

La plupart des réalisations et des objectifs sont évalués et mesurés chaque année. Ils font l’objet d’un compte rendu dans le rapport annuel d’activité. Ils sont, pour la plupart, le résultat d’une pression des consommateurs, des salariés et de leurs syndicats et enfin des actionnaires.

Ce qui est intéressant, c’est que les entreprises éligibles au classement ont des actionnariats qui s’inscrivent dans deux configurations possibles.

Ou bien, ils ont un noyau dur d’actionnaires, familiaux ou pas comme LVMH, L’Oréal ou Chanel.

Ou alors, ils ont un capital complètement éclaté comme Danone où les actionnaires sont habités de la même raison d’être que celle qui a été définie au cours du temps par les managements successifs. Ces entreprises sont parfois plus fragiles et chahutées par des fonds agressifs dont la seule ambition est de favoriser une spéculation à court terme ou un changement de stratégie. Les fonds agressifs mettent souvent les managements et les personnels sous pression mais parviennent rarement à leur fin.

Le classement des entreprises les plus attractives établi par LinkedIn est le suivant :

1. LVMH : le groupe développé par Bernard Arnault en moins d’un demi siècle n’en finit pas de battre des records dans toutes les catégories.

Alors Le luxe a la cote certes, mais LVMH, avec ses 70 maisons de luxe, occupe une place de leader mondial. Une valeur sure pour les salariés, les milléniales, même chez les plus jeunes qui se reconnaissant dans les nouvelles enseignes, notamment digitales, à l’image de 24sevres.com. Le niveau des salaires, la qualité des bonus pour les jeunes cadres, les plans de carrières, la mobilité interne, et la priorité au made in France fait que l entreprise a la capacité de défendre une raison d’être fondée sur autre chose que le résultat financier. Une histoire, un sens du luxe et de la perlite ... 

Nombre de salariés : 145.000, dont 27.000 en France.

2. L’Oréal

Malgré les remous qui risquent de toucher l’actionnariat avec le départ de Nestlé du groupe de cosmétiques, L’Oréal garde une cote d’amour exceptionnels chez les salaries et chez les actionnaires. Le groupe a choisi de s’orienter vers un cosmétique plus Tech, propre en terme d’environnement, bref plus verte. Avec des rachats de startup dans la réalité augmentée et la recherche écologique et produits naturels.

Nombre salariés : 82.600, dont 12.000 en France

3. Chanel

La maison du luxe n’a pas l’envergure mondiale, mais l’histoire de la maison et son engagement auprès de nombreuses causes caritatives la rend particulièrement attractive. Ça n’est pas seulement à des fins de communication, c’est une prérogative gravée dans son ADN.

La fondation Chanel finance de nombreux projets en faveur des femmes, notamment des réfugiées afin de les aider à trouver un emploi ou en soutenant des artistes. Chanel a aussi fait un don exceptionnel de 25 millions d’euros pour la rénovation du Grand Palais, qui doit faire peau neuve d’ici 2024.

Nombre de salariés dans le monde : 20.000, dont 5.000 en France

4. Richemont

Le luxe truste décidément les premières places. Première entreprise étrangère du classement, le groupe suisse – qui possède notamment Cartier et Jaeger-Lecourbe – est particulièrement fort grâce à la reprise de la demande chinoise. Elle ne vend pas seulement des produits mais une histoire de qualité et d’immortalité.

Nombre de salariés : 29.000, dont 3600 en France

5. le Groupe Bouygues

Avec un chiffre d’affaires de 32,9 milliards d’euros en 2017 (+4%), le géant affiche des résultats solides. Le conglomérat familial le sait : il doit préparer son avenir. Mais ses actionnaires sont fidèles et ses salaries très investis dans la raison d’être Dy groupe définie il y a plus de 80 ans par son fondateur Francis respectée par son successeur. Le secret qui rassure, c’est le mariage assez rare entre la recherche de l innovation et la protection du caractère familiale. C’est un groupe domine par l expertise et l éthique des ingénieurs.

Nombre de salariés : 115.500, dont 67.000 en France

6. Hermès

Si elle ne cesse de s’étendre à l’international avec l’ouverture d’une boutique de 850 mètres carrés dans le centre de Hong-Kong, la marque tient à son savoir-faire français et à son implantation dans l’Hexagone en employant de nombreux artisans français. En 2016, trois nouvelles maroquineries ont été inaugurées (en Franche-Comté, en Normandie et dans la Vienne). Deux nouvelles ouvertures sont prévues d’ici 2020. A la clé : 500 emplois de selliers-maroquiniers. Il n'Ya n’a sans doute pas de luxe français plus français que celui offert par Hermès.

Nombre de salariés dans le monde : 13.500, dont 9.300 en France

7. BNP Paribas

La banque met le paquet dans le digital avec 3 milliards d’euros d’investissements. Cette transformation passe par le lancement d’un fonds d’investissement spécialisé dans les Fintech et par une réorganisation interne entrainant des suppressions d’emplois, pour la plupart des départs non remplacés. Mais la prise en compte du digital est l outil privilégie de fidélisation des salaries et des actionnaires

 Nombre de salariés dans le monde : 196.000, dont 58.000 en France

8. Kering

En 2017, Kering (ex-Pinault-Printemps-Redoute) est devenu le numéro 2 mondial du luxe, derrière LVMH et devant Richemont, avec ses trois marques-phare : Gucci, Saint Laurent et Balenciaga. Son ADN est très fortement impacté par la personnalité de François Pinault, mais l acquisition de Gucci et le changement de nom marque clairement la recherche d’une raison d’être qui sera plus internationale que franco-française.

Nombre de salariés dans le monde : 44.000

9. Danone

Danone est sans doute l entreprise habitée par la nécessite de respectée une raison d’être définie depuis très longtemps par les pères fondateurs dont Antoine Riboud : Danone a pour raison d’être, d’apporter la sante a tous dans tous les pays du monde. Aujourd hui, Cap sur le bio et une agriculture plus durable ! Dès 2018, les principales marques du groupe proposeront une gamme bio. Et, d’ici fin 2025, 100% des produits frais Danone seront issus d’une agriculture “régénératrice”, c’est-à-dire “plus respectueuse des sols, de la nature et des animaux”.

Nombre de salariés dans le monde : 100.000, dont 9.000 en France

10. Total

Total, numéro 1 des groupes pétroliers et gaziers en Europe est sans doute l entreprise industrielle, la plus préoccupée par les questions d’environnement. Après une année 2016 morose, l’année 2017 a signifié la reprise de la croissance et des recrutements. L objectif attirer des compétences et des jeunes cadres prêts à s’investir dans la transition énergétique.

Nombre de salariés dans le monde : 100.000, dont 33.200 en France

11. Axa

Axa, leader mondial de l’assurance a pour raison d’être d’apporter la sécurité a tous dans un monde bouleverse par les mutations digitales et climatique. Apporte la sécurité dans tous les domaines et particulièrement celui de la sante.

Deux acquisitions de taille pour le groupe d’assurances : XL Group, qui fait d’Axa le leader mondial de l’assurance dommages des entreprises et Maestro Health pour concurrencer Amazon. De l’ambition donc.

Nombre de salariés dans le monde : 118.000, dont 15.000 en France

12. Altran

L’entreprise de services numériques exporte les méthodes californiennes de la vie au travail : baby-foot, piano ou console sur le lieu de travail. Les salaries sont parfois convaincu de travailler dans une entreprise qui change le monde. Les actionnaires aussi

Nombre de salariés dans le monde : 30.000, dont 11.000 en France

13. Crédit Agricole

Classée numéro 1 du classement de la performance des banques “traditionnelles” sur le Web et le mobile, selon l’agence D-Rating, c’est sa décentralisation qui lui aurait permis d’être plus rapide dans l’innovation. Un exemple donc à suivre. Les salaries adorent comme au crédit mutuel de Bretagne qui cherche à fonder son avenir sur la capacité à réagir et à s’adapter. Le terrain de jeu privilégie : le relation client.

Nombre de salariés dans le monde : 138.000, dont 110.000 en France

14. Engie

La raison d’être de ce groupe gazier est désormais de devenir un champion du monde des énergies renouvelables, avec un binôme homme-femme à sa tête. Jean-Pierre Clamadieu, PDG des chimistes de Solvay, viendra épauler Isabelle Kocher à la Direction Générale. Cette entreprise a la cote chez les clients qui quittent l’EDF, chez les salaries et chez les actionnaires.

Nombre de salariés dans le monde : 155.000, dont 72.500 en France

15. Société Générale

La société générale met le paquet sur « les raisons de vivre et travailler à la Soc gen ». Après avoir pendant dix ans souffert de l affaire Kerviel, qui avait donne à la banque une image de repères de spéculateurs, la soc-gen a fait machine arrière avec une raison de vivre fondée sur l esprit d’équipe, la solidarité interne et la relation client. En interne Bars à expérimentation, baby-foot, flippers, « Flex office » sont présents dans le nouveau technopole de la Société générale,  appelé “Les Dunes”. s.  Ce complexe de 15.000 mètres carrés inauguré en mars 2016 à l’est de Paris accueille 5.200 collaborateurs.

En externe, la soc gen multiplie les opérations de sponsoring sportif et artistique. Les actionnaires adhèrent à cette révolution d une banque qui s’occupe plus de ses clients que de ses traders.

Nombre de collaborateurs dans le monde : 145.000 (dont 58.700 en France)

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