Papi préfet
Petite leçon de timing politique...
La gauche aurait pu aisément mettre dans l'embarras l'UMP à l'occasion de l'adoption par le parlement du texte qui repousse la limite d'âge pour les hauts fonctionnaires de 65 à 67 ans. Choix délibéré ou occasion manquée ?
La semaine dernière, le parlement a adopté définitivement un texte qui repousse la limite d'âge pour les hauts fonctionnaires de 65 à 67 ans. C'est dans la droite ligne de la réforme des retraites, mais la Gauche a voulu y voir une mesure de circonstance, afin de permettre au préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, qui a 65 ans le 5 juin, de rester en poste.
Lors des débats, les socialistes ne se sont pas privés d'insister lourdement là dessus et d'ironiser, dénonçant une loi « sur mesure ».
Mais une fois la loi adoptée et le cirque parlementaire terminé, les socialistes sont retournés vaquer à leurs occupations. Pourtant, ils avaient une occasion en or de mettre le gouvernement en difficulté. En effet, pour pouvoir s'appliquer au préfet Lambert, le texte devait absolument être promulgué avant le 5 juin. Il aurait suffit que le groupe socialiste saisisse le Conseil constitutionnel pour mettre le gouvernement dans l'embarras, car cela aurait explosé le timing. Il aurait fallu que le conseil constitutionnel se prononce en moins d'une semaine, avec un jour férié au milieu. Bref, il aurait fallu réunir 7 membres du conseil constitutionnel le vendredi de l'Ascension, pour arriver à tenir le délai.
Mais apparemment, soit ils n'y ont pas pensé, soit ils n'ont pas osé aller jusqu'au bout de leur démarche. En tout cas, le conseil constitutionnel n'a pas été saisi et la loi a pu être promulgué le 31 mai, dans les temps...
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