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Habiter à Paris ou en petite couronne devient tout simplement impossible financiérement pour beaucoup.
Habiter à Paris ou en petite couronne devient tout simplement impossible financiérement pour beaucoup.
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Immobilier

Le Salon de l'Immobilier qui se tenait à Paris du 31 mars au 3 avril vient de fermer ses portes, dans un marché dont les prix ne cessent de monter depuis la mini crise de 2008, avec des taux immobiliers repartis à la hausse. Conséquence ? Des millions de Français sont mal logés, loin de leur lieu de travail ou dans des quartiers insalubres.

Bernard Usquin

Bernard Usquin

Bernard Usquin est président d'Habitat et Humanisme Ile-de-France.

 

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 La nouvelle hausse des prix de l’immobilier, particulièrement sensible en Ile de France, est une catastrophe pour beaucoup. Une seule série de chiffres permet de le comprendre, celle de l’évolution de quelques indicateurs depuis 10 ans : pouvoir d’achat +20 %, loyers+60 %, prix de vente +110 %. Dans ces conditions le coût du logement pèse plus lourd pour tous. Dans la vraie vie, cette dérive se traduit de plusieurs façons : 

- les primo accédants, à mensualités égales, doivent emprunter sur 25 ans au lieu de 15 auparavant. Encore est il heureux que cet endettement soit majoritairement à taux fixe, ce qui nous met, nous assurent les banquiers, à l’abri d’une grave crise de surendettement type subprimes.

- les locataires doivent concéder d’affecter une part croissante du budget au loyer, heureusement limitée par les garanties demandées par les propriétaires qui limitent la prise de risque pour les deux parties.

- un effet de centrifugation spatiale s’installe, aboutissant à des situations aberrantes (ex. prix variant parfois du simple au double suivant que l’on est à l’intérieur ou à l’extérieur du périphérique parisien…) et la constitution de ghettos de riches et de pauvres.

Tout ceci a des conséquences graves à deux niveaux :

- au plan macroéconomique, la collectivité subit la perte de temps et d’énergie liée aux transits quotidiens, la pollution correspondante, les investissements lourds à consentir dans les infrastructures routières et de transport, et l’accroissement des tensions internes entre segments de la population. Malgré cela, l’intervention publique pour contrecarrer les effets naturels du marché s’est avérée bien timide depuis une décennie, et en tous cas concrètement incapable d’inverser la tendance. Lois (SRU, Boutin, Molle, Dalo,…), budgets publics de soutien au logement aidé (désormais en baisse), absence d’encadrement des prix (loyers et foncier) contrairement à l’Allemagne. Il est donc particulièrement critique que nos bulletins de vote se portent en priorité sur les candidats que nous jugeons dignes de confiance pour faire du logement une vraie priorité politique, ce qui n’est pas le cas. C’est la raison qui parle…

- au plan des personnes, les classes moyennes amortissent le choc en diminuant la taille, la qualité du logement, en acceptant de s’éloigner des quartiers où il fait bon vivre et où se concentrent les emplois, et en rognant sur les dépenses non vitales (loisirs, habillement, vacances,…). Mais plusieurs millions de nos concitoyens n’ont même pas ce choix et sont acculés à vivre dans des logements surpeuplés, insalubres ou situés dans des zones où le contexte social est pénalisant pour eux et leurs enfants. Plus rien à espérer…Pour ceux là, la seule réponse immédiatement efficace est celle du citoyen, de la société civile, qui refuse de cautionner une telle réalité et s’engage, comme bénévole ou financièrement, pour permettre aux associations qui luttent contre le mal logement et l’exclusion, de soulager la misère immédiate et de mettre au point des solutions innovantes pouvant être reprises ensuite par le collectif national. Là, c’est le cœur qui parle…

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