Liberté protège-nous de la loi Gayssot, d'Alain Soral, de Taubira et (parfois) de la LICRA <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
La statue de la liberté.
La statue de la liberté.
©Reuters

En défense de Léon Bloy

Un éditeur haineux a posé ses mains sales sur "Le Salut par les Juifs" du grand écrivain catholique. Et des juges imbéciles ont condamné Léon Bloy.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Dans la salle d’attente du médecin trainait un exemplaire un peu daté du Figaro. Du 27 novembre exactement. Un article portait un titre simple : "Défense de Léon Bloy". Il faisait suite à une décision de justice demandant que "Le Salut par les Juifs" soit amputé de certains passages supposés antisémites. Dans l’article figurait cette phrase de Léon Bloy : "l'antisémitisme, chose toute moderne, est le soufflet le plus horrible que Notre Seigneur ait reçu". Et celle ci : "l’Histoire des juifs barre l’Histoire du genre humain comme une digue pour en élever le niveau". Et encore celle là : "la sainteté est inhérente à ce peuple exceptionnel unique et impérissable".

Évidemment que "Le Salut par les Juif" contient aussi des abominations sur les Juifs. Celles qui ont nourri la chrétienté pendant près de 2000 ans et dans laquelle Léon Bloy, devenu philosémite, a baigné. Son livre est un bloc. Il est magnifique. Comme le Magnificat qu’on chante dans les églises. Le signataire de l’article s’appelle Alexis Galpérine. Il est juif. Il est l'arrière petit fils de Léon Bloy. Comme quoi bon sang ne saurait mentir... Mais les juges ne savent pas lire. Pas plus manifestement que la LICRA qui avait sans doute porté plainte au vu du seul nom de l’éditeur : Alain Soral. Ce dernier, qui a hissé la cautèle au rang de 8eme art, a bien sûr utilisé le grand Léon Bloy pour fourguer, dans son ombre protectrice, quatre autres livres d’auteurs de bas étage suintant la haine anti-juive.

Mais qu’est-ce qu’Alain Soral ? Rien. Rien du tout. Et les tribunaux actionnés par les associations toujours bien pensantes et parfois incultes font de ce rien quelque chose. Car en France la parole est dûment corsetée par un arsenal juridique sans équivalent ailleurs. Loi Gayssot sur le négationisme, loi Taubira sur l’esclavage, lois contre le racisme, lois contre l’antisémitisme... Ces lois sont pernicieuses. Contre-productives. Ou plutôt tout simplement bêtes.

Elles remplissent le même office que les grilles qu’on met sur les égouts pour empêcher les rats d’en sortir. Mais est-ce que ça les empêche de grouiller ? Mais qu’ils sortent ! Qu’ils sortent au grand jour ! A visage découvert ! Car actuellement ils s’avancent masqués, les lois les obligeant à d'acrobatiques circonvolutions sémantiques du genre "les innommables" ou "le peuple que vous savez" ou "le lobby qu’il est interdit de nommer". Cela ne trompe personne mais ça n’est pas condamnable en droit : ces lois absurdes se contournent aussi aisément que la ligne Maginot.

Ces lois, toutes ces lois, sont des lois idiotes. Sur un plan tout à fait anecdotique elles sont dangereuses. Elles empêchent en effet quelques obsédés de pouvoir dire et écrire "youtre" ou "youpin". De là s’ensuit pour eux une atroce frustration qui peut déboucher sur des crises de paranoïa dangereuses pour leur voisinage. La psychanalyse pourrait peut-être y remédier. Mais c’est sans espoir pour ces malheureux : comme chacun sait, tous les psy sont juifs.

Plus sérieusement ces lois entravent totalement la liberté d’expression de ceux qui voudraient pouvoir dire qu’untel ou untel est une ordure anti-juive. Faute de pouvoir toujours en administrer la preuve devant les tribunaux («"Monsieur le Président, je n’ai rien dit sur les juifs, j’ai juste parlé des innommables") ils se verraient condamnés à de lourdes amendes pour dénonciation calomnieuse. C’est pourquoi, étant, outre mon atavique et héréditaire avarice, soucieux des finances d’Atlantico, je ne donnerai aucun nom. Ainsi ce combat - et il est nécessaire - est truqué à l’avance.

De ces lois, la plus scandaleuse ne concerne pas les Juifs. Il s’agit de la loi Taubira sur l’esclavage en 2001. Elle aurait pu tenir en une ligne : "l'esclavage fut et est un crime contre l'humanité".  Mais ç’aurait été mal connaître les passions singulières de la rédactrice du texte. La loi entre en effet dans des détails géographiques très pointus.

Elle ne concerne que la traite transatlantique, celle en direction des Caraïbes (nos Antilles) et celle vers l’océan Indien (il ne fallait pas oublier la Réunion). Tout un échafaudage laborieux pour bâtir une mensonge. Oubliés les millions et les millions de Noirs devenus esclaves (et aussi marchandises, puisque c’est là que nos négriers se sont approvisionnés) d’autres tribus noires à qui les hasards de la guerre avaient souri.

Effacés, enterrés, les millions et les millions d'esclaves noirs que les razzias arabes ont amenés en Arabie, en Syrie, en Égypte, à Tunis, à Alger. Mme.Taubira a jugé que ceux-là ne valaient ni compassion, ni expiation, ni réparation. Elle estime que les esclavagistes étaient tous blancs et français. C’est une façon de voir. Dieudonné, qui comme elle condamne l'esclavage, est parvenu à la conclusion que tous les esclavagistes étaient juifs. C’est une autre façon de voir.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !