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Les Suisses refusent l’assurance dentaire obligatoire dont rêvent Mme Buzyn et M. Mélenchon pour ne pas alourdir le coût du travail
©PASCAL LACHENAUD / AFP

Non merci

L’assurance dentaire obligatoire ne verra pas le jour dans le canton de Vaud (Lausanne) en Suisse. Une votation a largement rejeté, ce dimanche, un projet porté par l’extrême gauche qui reposait sur une prise en charge des soins dentaires « de confort » par l’assurance maladie obligatoire. Cet échec électoral rappelle le fossé qui sépare la France étatiste et la Suisse cantonale. Et si Agnès Buzyn organisait un referendum sur ses projets toxiques?

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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L’extrême gauche avait obtenu suffisamment de voix pour qu’une votation soit organisée sur le sujet: faut-il ou non créer une assurance dentaire obligatoire financée par une cotisation sur le travail (salariale et patronale) et par un impôt pour les non-salariés? L’objectif visait à prendre en charge les soins non couverts à l’heure actuelle, c’est-à-dire les prestations non liées à un accident ou à une maladie. En particulier, comme en France, le sujet visait les actes prothétiques, coûteux mais ne relevant pas de prestations de santé.

Ce projet était présenté dans le seul canton de Vaud. 

Une défaite dans les campagnes

Comme le montre la carte ci-dessus, le projet a remporté une majorité de voix dans le centre de Lausanne. Pour le reste, le non est majoritaire, voire très majoritaire sur les hauteurs de la ville, et dans l’arrière-pays vaudois. 

Il est très probable qu’un projet similaire se heurterait aux mêmes ruptures sociologiques en France. Toujours est-il que la méthode référendaire permet, pour le coup, de clarifier le débat public. 

Ne pas plomber le coût du travail

Les adversaires du projet ont mené une campagne efficace, dont les termes font rêver beaucoup d’entrepreneurs français:

Les opposants, PLR, UDC, Vert’libéraux, dentistes et organisations économiques sont extrêmement satisfaits, a déclaré le coordinateur de leur campagne Patrick Eperon. Ce non donne un coup d’arrêt à la hausse du prix du travail dans le canton, alors que les temps à venir vont être très durs, a-t-il indiqué à l’ats.

Charger le coût du travail est une stupidité qu’on ne peut se permettre. L’attractivité du canton diminue et la révolution numérique bouleverse l’ensemble des activités économiques, a-t-il relevé.

Un tel sens des responsabilités quand le taux de chômage se situe sous la barre des 5% laisse rêveur…

Et si Muriel Pénicaud organisait un referendum sur ses projets?

Pourquoi la méthode ne serait-elle pas utilisée en France? Les projets d’extension de la sécurité sociale obligatoire sont en effet imposé d’une manière générale par un pouvoir exécutif peu en clin à consulter la population des salariés qui financent le système. Au nom du bien commun, de l’intérêt général, de la solidarité, il est d’usage d’expliquer que tous les Français sont d’accord pour payer…

La méthode suisse permettrait d’ouvrir un débat et de remettre les pendules à l’heure. 

Article initialement publié sur le site d'Eric Verhaeghe

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