Les Lions ne sont plus indomptables : le triste déclin du Cameroun, préoccupant pour tout un continent <!-- --> | Atlantico.fr
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Tension chez les Camerounais contre la Croatie
Tension chez les Camerounais contre la Croatie
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A la maison

Avec deux défaites en autant de matches, les partenaires de Samuel Eto'o sont éliminés. Ils joueront contre le Brésil, la semaine prochaine pour leur ultime rencontre.

Vincent Roger

Vincent Roger

Né en 1969, élu de Paris de 2008 à 2020, conseiller de plusieurs ministres, Vincent Roger a été délégué spécial de la région Île-de-France aux Jeux olympiques et paralympiques de 2017 à 2021.

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Problèmes de gros sous relatifs au prime de match, altercations entre les joueurs, cinq buts encaissés, zéro marqué, deux matchs, deux défaites, le Cameroun quitte la coupe du monde par la petite porte. Triste nouvelle pour ce pays qui a fait du football une seconde religion. Triste également de voir un joueur de la dimension de Samuel Eto’o finir ainsi sa carrière internationale. Une telle débâcle constitue, enfin, une insulte à l’histoire de ce pays qui a marqué la coupe du monde.

Souvenons-nous qu’en 1982, ce fut le premier pays d’Afrique à ne perdre aucun match lors du 1er tour de la compétition. Les Lions ne furent éliminés que de justesse par l’Italie. La Squadra azzura avait le même nombre de points, un  goal-average identique mais les italiens avaient marqué deux buts contre un pour les camerounais lors des trois premiers matchs. Pour mémoire, quinze jours plus tard, l’Italie de Paolo Rossi devenait championne du monde. Ce mondial fut d’ailleurs d’une cruelle injustice pour les équipes africaines. L’Algérie de Mustapha Dalheb fut, quant à elle, privée de second tour grâce un Anschluss footballistique. Lors de leur dernier match du 1er tour, Allemands et Autrichiens se mirent d’accord pour faire ensemble match nul afin d’éliminer les Fennecs. Ce "complot" obligea la FIFA dans les tournois suivants à faire jouer les "troisièmes matches" de chaque groupe à la même heure, histoire d’éviter arrangements et entourloupes. Cette règle demeure !

Mais l’épopée camerounaise la plus inoubliable fut celle de la coupe du monde 90 en Italie. Peu se souvienne, à mon avis, que l’Allemagne remporta la compétition en battant l’Argentine en finale grâce un penalty – très contestable-  marqué par Brehme à la 84’. Cette finale a été l’une des plus soporifiques de toutes les coupes du monde. Beaucoup, en revanche, se remémorent, sans doute, la ruée camerounaise aussi rafraichissante que flamboyante. Dès le premier match, les Lions devenus Indomptables battirent l’Argentine de Maradona alors tenante du titre. Sous la houlette de son capitaine, Roger Milla, âgé de 38 ans, le Cameroun sauva un mondial italien bien terne. Un des mondiaux les moins prolifiques en buts. Les Makossa (danse) de Roger Milla, après chaque but,  autour du poteau de corners, enjouèrent les afficionados du ballon rond ! Le Cameroun s’inclina en quart de final, après prolongation lors d’un match d’anthologie contre l’Angleterre.

Ainsi les hommes en vert et rouge de 1990 donnèrent le LA pour l’éclosion du football africain au niveau international. Certes, le Maroc avait ouvert la voie en 1986 en étant présent en huitième de finale mais c’est l’équipe du Cameroun qui fit rentrer l’Afrique dans l’histoire du football moderne, si j’ose cette formulation très controversée digne d’Henri Guaino. Depuis, l’Afrique fut toujours présente au second tour d’une coupe du monde. A chaque édition, successivement Camerounais à nouveau, Nigérians, Sénégalais et récemment les Ghanéens (en 2006 et particulièrement en 2010) participèrent à faire tourner la planète foot dans le bon sens : celui du bon et beau jeu !

L’édition 2014 sera-t-elle une exception ? La question se pose. Sur les six premiers matchs joués par les équipes africaines, on compte une seule victoire (la Côte d’Ivoire de justesse contre le Japon), quatre défaites et un nul (celui pas vraiment rassurant du Nigéria contre l’Iran). La déroute camerounaise annonce-t-elle le déclin du football africain ? Espérons que non. La fête brésilienne en serait un peu gâchée. Mais une analyse du calendrier à venir n’est pas très réconfortante pour les nations africaines. Au vu des premiers matches, il sera bien difficile au Nigéria de battre l’Argentine et la Bosnie, de même pour le Ghana contre l’Allemagne et le Portugal, pas simple aussi pour l’Algérie d’éliminer les russes. En revanche, la Côte d’Ivoire peut espérer le succès face à la Grèce. A suivre !

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