Les impensés de l’attentat terroriste de Conflans<!-- --> | Atlantico.fr
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attentat de Conflans-Sainte-Honorine
attentat de Conflans-Sainte-Honorine
©BERTRAND GUAY / AFP

Séparatisme

Y-a-t-il eu dans l’Histoire un pays plus trahi par ses élites que la France ? Alors que le concert de lamentations, d’émotions (compréhensibles) et de coups de menton des réveillés de la dernière heure se poursuit, il convient de se poser et de réexaminer froidement la question du terrorisme islamiste.

Il y a quatre impensés de la lutte contre le terrorisme qu’on ne retrouve presque jamais dans les analyses et philippiques que l’on lit depuis quatre jours.

Penser la religion est le seul moyen de détruire une idéologie religieuse dans son essence

Il serait si commode et rassurant de se dire que le phénomène que l’on doit affronter (et qui nous a désignés comme cible afin de nous éliminer, nous tous de manière indiscriminée) est purement extrémiste, socio-économique, psychologique, et dégagé finalement de la matrice religieuse. Nous ne reviendrons pas sur ce point et les exégèses de la religion musulmane : oui l’immense majorité des musulmans de France ne soutiennent pas cette vision apocalyptique et sanglante de leur religion, mais oui on y trouve les ferments et les ambiguïtés propres à supporter cette idéologie eschatologique et nihiliste, y compris dans les textes sacrés.

Au-delà de la sphère des croyants, l’histoire algérienne, l’antisémitisme rampant, le déclassement économico-sociale et la culture permanente de la culpabilité du colon chrétien, sont aussi la matrice du ressentiment de la jeunesse arabo-musulmane à l’égard de leur pays : mais ce ressentiment, commun à d’autres segments de la population, ne se cristalliserait pas en attaques terroristes sans le support théologique. Ainsi, penser la lutte contre le terrorisme avec un seul prisme laïc et républicain – ce qui serait la première réaction épidermique des français- est voué à l’échec : parce que nous avons perdu la foi, parce que nous sommes essentiellement sécularisés, nous ne parvenons plus à comprendre l’extrémiste religieux. Dans sa vision eschatologique, lui travaille subrepticement sur le long terme, sans se décourager. Il peut se dissimuler, donner le change, retourner les plus beaux éléments de la civilisation occidentale (laïcité, tolérance, liberté d’expression, respect du droit) contre nous. Je ne dis pas que nous avons besoin de croisés avec leurs chapelets pour mener la lutte contre le terrorisme, mais nous avons besoin d’Elliot Ness : des individus convaincus, non nihilistes, qui comprennent le transcendant et peuvent au nom de cette transcendance agnostique contrer et détruire sur le long terme ce fanatisme. « A force de te regarder, ils s’habitueront » disait le poète. Des dirigeants républicains mais croyants, épris de spiritualité, sont mieux à même de mener cette lutte qui désarçonnent pour l’instant les républicains laïcs.

Le terrorisme sous ensemble de la criminalité

Si le terroriste est un croyant -parfois discret- radicalisé, il ne peut passer à l’acte que parce qu’il a grandi dans un terreau criminogène. Le criminologue Xavier Raufer a montré les passerelles entre petite délinquance, grand banditisme et actions terroristes. Les imams savent repérer dans la jeunesse musulmane en déshérence les acteurs les plus violents, désinhibés, rompus au maniement des armes. La théorie de la vitre brisée, dont nous avons appelé de nos vœux l’adaptation en France, permettrait de briser cette spirale du crime, et de ramener dans le droit chemin des petits délinquants qui ont aussi le terrorisme comme débouché naturel, en plus du trafic de stupéfiants ou du grand banditisme. Des opérations d’envergure dans nos zones de non droit, orientées vers le crime et la délinquance avant tout, assècherait le marigot du recrutement des terroristes.

Le terrorisme et la politique migratoire

Il n’aura échappé à personne que le terroriste de Conflans vivait depuis son enfance sur notre sol grâce à notre généreuse politique d’asile. C’est cette dernière, incohérente, qui a amené en France des praticiens ou descendants de praticiens de guérillas urbaines ou islamistes. Rompus à la violence de leurs pays d’origine, leur canevas mental fait d’eux des mercenaires de choix pour les mafias et les entreprises terroristes. La Syrie, les ex Républiques musulmanes d’URSS, l’Afghanistan bien sûr mais aussi le Pakistan, la Turquie et même l’Afrique du Nord sont des destinations d’origine dangereuses en matière d’asile politique ou de regroupement familial. Ces immigrés sont des bombes à retardement pour nos services de sécurité : pour ne pas avoir travaillé avec les services russes à l’époque de la guerre de Tchétchénie, nous avons élevé sur notre sol un vivier terroriste et criminel.

Mauvaise méthode : l’urgence

Oui, comme à l’accoutumée, le gouvernement réagira avec quelques expulsions ou fermetures d’associations. Et comme précédemment, ces actions seront largement inutiles. Réagir dans l’urgence, courir après les attaques terroristes, n’est pas l’approche idoine. Les islamistes, après chaque risque de coup de filet, savent se dissimuler, se faire discret, jusqu’au prochain attentat : eux sont dans le temps long, celui du fanatique croyant convaincu, bien au-delà des coups de communication des gouvernements : les véritables maitres des horloges aujourd’hui en France, ce sont les islamistes radicaux. Si un gouvernement avait un vrai plan antiterroriste en France, il le mettrait méticuleusement en place dès son arrivée, avant tout attentat, et en prenant par surprise les diverses associations, imams radicaux et prosélytes.

Propositions

A l’aune du constat que nous venons de dresser, avant de parler des mesures particulières propres au terrorisme, il faut : a) un état d’esprit nouveau à l’égard du fait religieux et de ses possibles dérives b) une politique de sécurité revue de fond en comble c) une politique migratoire plus contraignante avec disparition du droit d’asile pour certaines nationalités. Sur cette base, fermer certaines associations ou mosquées (définitivement), expulser des confréries et les binationaux liés aux entreprises terroristes prend tout son sens. Mais il faut aussi interdire le voile à l’université ou pour les accompagnants scolaires, dans les services publics, renforcer le contrôle des écoles coraniques, et contrôler les menaces terroristes sur les réseaux sociaux : lutter contre les pressions de l’islam radical au quotidien est au moins aussi important que les opérations de police.

Par Sébastien Laye, entrepreneur et président du Parti Quatre Piliers

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