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Les idiots utiles de la pensée décoloniale
©REUTERS/Gonzalo Fuentes

Complaisances médiatiques, lâchetés politiques

Par le biais d’associations, et grâce à l’arrogance folle d’apprentis sorciers qui pensent pouvoir la manipuler à leur profit, la pensée décoloniale progresse partout.

Nicolas Moreau

Nicolas Moreau

Diplômé d'école de commerce, Nicolas Moreau a exercé en tant qu'auditeur pendant une décennie, auprès de nombreux acteurs publics, associatifs et privés.

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Dans un tweet récent, un collectif d’employés de l’éducation nationale annonçait sa naissance. Cette association, dont il n’est pas souhaitable de faire la publicité, se présentait comme luttant contre le « racisme systémique » à l’école.

Le « racisme systémique », ou « racisme d’Etat », est un pilier de l’idéologie décoloniale, qui gangrène une part croissante de nos institutions. Il s’agit d’un rejet de la définition universaliste du racisme vu comme la croyance en l’existence de races au sein de l’humanité, et la hiérarchisation de celles-ci.
Au contraire, en termes volontairement nébuleux, le « racisme systémique » est défini comme une violence institutionnalisée héritée d’une histoire d’oppression, qui renvoie ceux qui le subissent à cette histoire, et qui a des conséquences sur eux en matière d’expérience sociale. Pour l’exprimer plus simplement, le « racisme systémique » est vu comme l’expérience négative que subissent les non-blancs, mais que ne subissent pas les blancs car elle est héritée du passé colonial ou esclavagiste desdits blancs. Elle expliquerait selon ses tenants les inégalités d’expérience face à la police, face à l’emploi, ou encore face au logement.
La définition du racisme est ainsi remodelée sur mesure pour qu’elle soit applicable à tous, sauf aux blancs. Ces derniers sont exclus du rôle de victime, et sont cantonnés à un rôle d’éternels bourreaux. C’est cette définition qui amalgame l’ensemble des blancs pour les présenter sous un angle uniquement négatif, cette définition raciste du racisme, que ce collectif décolonial se propose de porter dans l’école de la République. 
En vérité, aujourd’hui déjà, et sans faire de vague, ces personnels de l’éducation nationale répandent leurs idées puantes auprès de nos enfants. Mais la création d’un collectif répond à une stratégie plus perverse encore.
Par la création d’associations bidon, ou par le parasitage d’associations bien établies comme AIDES ou Act Up Paris, ces militants décoloniaux gagnent un accès aux grands médias nationaux, qui invitent plus volontiers une carte de visite bien pleine qu’une tête bien faite.
Au-delà, et ces militants l’ont bien compris, le fond des débats passe souvent après leur forme, et l’intelligence des propos vend moins que la violence des clashs. Or, dans ce domaine, la réunion sur un même plateau de plusieurs tenants d’idéologies extrêmes est un ingrédient essentiel. Les idéologies racistes mais présentables, car camouflées sous un vocabulaire pompeux, sont évidemment les plus explosives, et donc les plus appréciées des producteurs.
A l’heure où les opinions politiques se radicalisent partout, et où les vieilles idéologies ont échoué misérablement, les partis politiques de gauche apprécient eux-aussi ces discours forts, présentables et nouveaux.
Mais tous jouent un jeu dangereux. Récemment, des chercheurs de l'Institut polytechnique Rensselaer ont déterminé que si elle était défendue par plus de 10% de la population, une opinion minoritaire se répandait comme une traînée de poudre dans le reste de la population. L’Histoire elle-même a montré qu’il est fou de croire qu’une opinion minoritaire le restera éternellement. 
Pour quelques voix grappillées ou quelques points d’audience gagnés, des irresponsables se comportent ainsi en idiots utiles de la pensée décoloniale, contribuant à répandre cette idéologie dangereuse réunissant culture de l’excuse d’extrême gauche et racisme décomplexé d’extrême droite. 

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