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Le strauss-kahnisme a triomphé… malgré Strauss-Kahn
©Reuters

Victoire idéologique

Force est de constater que François Hollande a fini par s’inspirer des notes économiques que DSK lui faisait passer pendant la campagne de 2012 et qu’il balayait avec mépris en ces temps qui paraissent bien lointains où, dans ses discours enflammés, il empruntait à Jean-Luc Mélenchon ses diatribes antilibérales et sa diabolisation aveugle de la finance.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Il y a le strauss-kahnisme, les strauss-kahniens et puis il y a DSK. Depuis le 14 janvier, date de la fameuse conférence de presse de François Hollande, le strauss-kahnisme ne s’est jamais aussi bien porté. La France a enfin décidé d’aborder la mondialisation, non plus dans le déni, mais avec un esprit offensif, tentant de se convaincre qu’elle pouvait en tirer des bénéfices à condition de s’en donner les moyens. Cela signifie qu’elle commence à s’attaquer à sa dette, à la réduction de ses déficits, à mieux soutenir nos grands groupes qui se distinguent dans l’agroalimentaire, l’énergie ou le luxe, à dynamiser nos PME en osant - c’est une première pour la gauche -  une politique de l’offre. En résumé, Hollande a fini par s’inspirer des notes que DSK lui faisait passer pendant la campagne de 2012 et qu’il balayait avec mépris en ces temps qui paraissent bien lointains où, dans ses discours enflammés, il empruntait à Jean-Luc Mélenchon ses diatribes antilibérales et sa diabolisation aveugle de la finance.

Les strauss-kahniens ? Ils sont partout. Manuel Valls est à Matignon, Jean-Christophe Cambadélis a pris les rênes du Parti socialiste tandis que Jean-Marie Le Guen a été placé à la tête du très stratégique secrétariat d’Etat en charge des relations avec le Parlement.

Et DSK lui-même ? Certes, il croule sous les contrats de conseil, est reçu comme un chef d’Etat dans de nombreux pays, a réorganisé à son gré sa vie personnelle mais de la victoire patentes de ses idées, il ne peut s’enorgueillir. Parce que son actualité est marquée par un film qui le présente en obsédé sexuel vulgaire et violent. Parce que le procès dit du Carlton qui dira s’il s’est rendu coupable de "proxénétisme en bande organisée" n’est pas prêt de se tenir. Parce qu’il fait vendre du papier et qu’il reste, chaque jour, à la merci d’un article ou d’un livre promettant de nouvelles "révélations" sur son comportement inapproprié avec les femmes. Au fond, parce que DSK laissera à la postérité le terrible scandale politico-sexuel du Sofitel et non le visionnaire que des millions de Français continuent de voir en lui.

On ne va pas se lamenter ici sur le gâchis dont DSK est, sans doute, le premier responsable. Mais permettez-moi de penser trivialement que le strauss-kahnisme aurait été mieux servi par Strauss-Kahn lui-même que par un François Hollande qui peine à entraîner le pays derrière son projet.

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