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Le strabisme divergent de Macron : un œil sur Poutine, l'autre sur le footballeur Adrien Rabiot !
©LUDOVIC MARIN / AFP

Pénalty ?

Il doit s'occuper de tout, notre président. C'est qu'il en a, de la vitalité…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Emmanuel Macron est à Moscou. Mais dans ses pensées, il est à Clairefontaine. Là où doivent s'entrainer les Bleus. Poutine lui parle de l'Iran, de Trump, de la Syrie. Et il s'étonne du regard absent de Macron : "Qu'est-ce qu'il y a Emmanuel ?" Le Président : "Il y a qu'un footballeur de ma sélection nationale a refusé sa sélection car on ne lui a proposé qu'un poste de suppléant."

"Ça alors !" dit Poutine. "Une balle dans la nuque, et l'affaire de ce déserteur serait réglée". Puis, le chef du Kremlin se reprend : "Ah non, ça c'était du temps du regretté camarade Staline". Et la conversation reprend, obscurcie par l'ombre maléfique d'Adrien Rabiot…

Ce dernier, qui a des prétentions qu'il juge légitimes a refusé de se rendre à Clairefontaine où 23 joueurs doivent s'entrainer. Suppléant, cela ne lui va pas. Il trouve ça humiliant. Un cas de rébellion caractérisé dont toute la France parle, se déchirant entre les pro-Rabiot et les anti-Rabiot.

Didier Deschamps, le sélectionneur de l'équipe, s'indigne. La Fédération de Football proteste. C'est normal, car c'est leur boulot. Et comme il s'agit manifestement d'une affaire nationale qui fait trembler la République, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, a jugé nécessaire de faire une déclaration officielle pour fustiger l'infâme Rabiot. "Quand on a l'honneur de faire partie de l'équipe de France, de représenter notre pays… etc. etc. "

Oui le porte-parole du gouvernement ! La Grève de la SNCF ? Pff… ! La grogne des fonctionnaires ? Pff … ! Les protestations contre la hausse de la CSG ? Pff … ! La devise de la République, c'est maintenant Liberté, Egalité, Fraternité et Ballon Rond.

Si c'est Benjamin Griveaux qui s'est dévoué pour communiquer les sentiments footballistiques de M. Macron, c'est que Bruno Roger-Petit était à Moscou avec le président. Un porte-parole de l'Elysée parlant en terre étrangère de la tragicomédie de Clairefontaine, ça aurait été un peu trop. Un peu de pudeur s'imposait quand même.

Mais il fallait que Macron et les siens se montrent proches du peuple. Le peuple aime certainement le foot. Mais il est passablement écœuré par les sommes astronomiques que touchent les joueurs. Et il n'apprécie pas qu'on le prenne pour un con…

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