Le PS peut-il se permettre une rupture totale avec le Front de gauche ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Le gouvernement socialiste a rejeté l'amnistie de délits commis lors de manifestations syndicales.
Le gouvernement socialiste a rejeté  l'amnistie de délits commis lors de manifestations syndicales.
©Reuters

Game over

Le torchon brûle entre le Front de Gauche et le gouvernement. Deux motifs de tensions principaux : le report à la mi-mai de l'adoption définitive par le Sénat du projet de loi sur l'emploi, et le rejet par le gouvernement socialiste de l'amnistie de délits commis lors de manifestations syndicales.

Christian de Villeneuve

Christian de Villeneuve

Christian de Villeneuve est journaliste. Il a dirigé de nombreux titres de la presse française

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Atlantico : C'est « un coup de poignard » à dénoncé le Parti de gauche à propos du refus par le gouvernement de voter la loi d'amnistie des syndicalistes. Quelles conséquences une véritable rupture PS/Front de Gauche pourrait-elle avoir ?

Christian de Villeneuve :La rupture est déjà consommée aujourd’hui dans la mesure où Jean-Luc Mélenchon ne cesse de dénoncer depuis plusieurs mois la politique mise en œuvre par le gouvernement. Sa dernière proposition pour le poste de Premier ministre illustre parfaitement qu’il reconnait encore une légitimité au président de la République mais plus du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Par conséquent à l’intérieure du PS, l’aile gauche serait très en colère dans la mesure où elle est très partisane d’une alliance avec l’extrême gauche. Le gouvernement est aujourd’hui engagé de manière de plus en plus franche dans une politique social-démocrate qui est totalement contradictoire avec la position du Front de Gauche. La chance du PS est qu’il n’y a pas d’échéance électorale à court terme. Par conséquent le Front de Gauche, avec le parti communiste, peut continuer à affirmer une opposition très forte à la politique gouvernementale.

Le Front de gauche pose-t-il aujourd'hui plus de problèmes qu'il ne rend de services ?

Il est clair que le Front de Gauche fragilise, et de manière de plus en plus forte, la majorité présidentielle. Jean-Luc Mélenchon à rejoint l’opposition au même titre que l’UMP et le Front National. Néanmoins,  le Front de Gauche est dans l’opposition à titre provisoire car nous ne sommes pas dans une période électorale. Quand vont se dessiner les élections municipales, le Front de Gauche au même titre que le PS renoueront une alliance, c’est dans l’intérêt des deux partis.

Qui représente le Front de gauche ? Mélenchon surjoue-t-il l'opposition ? Cette rupture peut-elle poser un problème à la majorité présidentielle au Sénat?

Jean-Luc Mélenchon a incontestablement pris le leadership du Front de Gauche. C’est un animal médiatique qui sait très bien incarner son rôle d’opposition dans les médias, ce qui n’est pas le cas de Pierre Laurent (PCF) qui a adopté une posture plus raisonnable. La surenchère Mélenchon fait aujourd’hui partie intégrante de son personnage. Au Sénat, la rupture du Front de Gauche va en effet affaiblir la majorité socialiste et va incontestablement poser des problèmes au gouvernement pour conserver la majorité.

Est-ce que le Front de Gauche peut capitaliser sur l'échec de François Hollande, comme l'a fait le parti d'extrême gauche Syriza en Grèce ?

Mélenchon y croit dur comme fer, personnellement je n’y crois pas. Son discours ultra-populiste est beaucoup plus dirigé vers l’électorat du Front National que vers le PS. De plus comme on peut le constater dans les sondages , il n’y a pas de poussée du Front de Gauche. La dynamique de protestation est aujourd’hui beaucoup plus du côté de la droite qu'à gauche.

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