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Grand oral TV : "Même si je ne partage pas leurs opinions, c'est Le Pen et Dupont-Aignan qui ont tiré leur épingle du jeu"
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Debrief / Des paroles et des actes

Pour Sophie de Menthon, les deux candidats de la sortie de l’euro ont fait preuve de la meilleure force de conviction lors de leur passage sur le plateau de Des paroles et des actes sur France 2 mercredi soir.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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A lire aussi le point de vue de Christophe Prochasson :
Grand oral TV : "Hollande a bénéficié des positions extrêmes des autres candidats pour être le plus convaincant"

Atlantico : Quel candidat vous a le plus convaincu ?

Sophie de Menton : Si je devais faire un classement, je mettrais Nicolas Dupont-Aignan en premier, Marine Le Pen en deuxième, François Hollande en troisième et je disqualifierais les deux autres. Je fais ce classement en tant que téléspectatrice citoyenne, en mettant de côté mes convictions. Je juge leurs talents, leur force de conviction et leur bon sens. Par exemple, on peut ne pas être d'accord avec les théories de Marine Le Pen, avec la sortie de l'Europe prônée par Nicolas Dupont-Aignan, mais il se dégage de ces personnages une énergie telle qu'ils tapent là où ça fait mal. Dupont-Aignan était excellent, convaincu, digne, pas racoleur et parlait bien.

Il n'y avait pas de force de conviction chez François Hollande car il n'est pas convaincu par ce qu'il dit. Même si je préférerais pourtant être convaincue par lui que par Marine Le Pen, car il a des atouts supérieurs. Mais il refuse de répondre à des questions sous un prétexte tactique, il reste dans la stratégie. Quand on lui demande ce qu'il dira à Mélenchon, il explique "je rassemblerai au second tour". Il était semblable à lui-même, s’accrochant pour être présidentiable. Il a laissé tomber son coté sympathique car il pense qu'il faut avoir l'air sévère pour cela. Et il tranche sur des sujets qu'il ne faudrait pas trancher. Quand on lui demande en économie : "on attaque l'euro, la France, vous faites quoi ?" il répond : "je ne changerai rien à mes promesses". Il croit rassurer en montrant qu'il est droit dans ses botes, alors qu'on attend d'un président de la République une faculté d'adaptation.

Qu'avez-vous retenu des propositions formulées par les différents candidats ?

La proposition d'accession à la propriété de Dupont-Aignan pour les locataires de logements sociaux est excellente. L'Etat a tout à y gagner plutôt que d'encaisser des mauvais loyers et laisser les immeubles se dégrader. Si ces gens savaient que ça allait être à eux, ça provoquerait d'autres comportements. J'ai aussi beaucoup aimé ce qu'il pense de l'éducation et sa jolie formule d'un pays qui vit une crise de "langueur".

Chez Marine Le Pen, je n'aime rien de ce qu'elle propose, mais j'ai bien aimé la façon dont elle le dit. C'est une femme intelligente, dix fois meilleure que son père. Elle a un talent de comédienne qui explose et n'a pas de haine. Je comprends qu'elle séduise les jeunes.

J'adorerais vous donner une proposition d'Eva Joly, mais elle a été pitoyable. Elle fait reculer l'écologie et c'est terrible car l'écologie ne devrait être ni de droite ni de gauche. En France on en a fait une idéologie socialo-communiste. Son discours sur la santé est hallucinant. Défendre l'air pur en dépénalisant le cannabis, je ne suis pas sûre que ça soit bon pour la santé.

Je voudrais donner une prime à ceux qui ne promettent rien, pas de chèque essence, de places de crèche, ni hausse du Smic, etc. Ceux qui promettent ça sont discrédités.

Qu'avez-vous pensé de la forme de ce dernier "débat" avant le premier tour des présidentielles ?

Le débat était tout à l'honneur du service public et il est assez rusé de l'avoir fait en deux fois. L'émission était bien menée. Mais je voudrais juger les journalistes. J'ai trouvé dommage qu'ils cèdent à l'image des candidats. Par exemple, avec Marine Le Pen, on a foncé sur l'immigration. Pourquoi demander à Marine Le Pen : "qu'est ce que vous feriez si vous deviez accueillir des réfugiés syriens ?". Ca l'a obligé à répondre qu'elle ne les accueillerait pas, et tout le monde était content. Pourquoi poser cette question convenue ? J'aurais préféré avoir l'avis de François Hollande là-dessus. C'était le contraire qu'il fallait faire. Les journalistes auraient pu être à contre-courant des candidats.

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