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Le mot préféré de Macron c’est « saxifrage ». Un choix que n’importe quel psy de bazar pourrait aisément expliquer
©LUDOVIC MARIN / AFP

Un poète nous est né

C’est qu’il est précieux et raffiné notre président.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il était interviewé par Le Point sur son rapport à la langue française. Et il lui a fait – usant de tous les trémolos possibles – une déclaration d’amour qui surpasse tous les sommets du kitsch à l’honneur dans la collection Harlequin. C’est sirupeux, mielleux et tout simplement pénible.

Macron dit aimer la langue française. Comme il n’a peur de rien, il susurre qu’elle est l’âme d’un peuple. Toujours aussi intrépide il cite Camus : « la langue française est ma patrie ». Les cabotins théâtreux ne font pas mieux. Accordons-lui quand même qu’il s’est abstenu de dire : « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Ouf !

Dans le même registre convenu il ose ceci : « écrire est une ascèse ». Et cette ascèse il l’a pratiquée avec abnégation puisqu’il a confié au Point que ses tiroirs étaient « remplis de poèmes et de romans » qu’il a écrits avant d’être président. Depuis il est, hélas, obligé de faire des discours. Un exercice sans doute douloureux pour le poète qu’il est. Nous tenons à l’assurer ici de toute notre compassion.

Pour Macron la langue française si charmante et si belle n’a pas de secrets. Il en connaît toutes les richesses infinies. Ainsi, a-t-il déclaré, le mot qu’il préfère c’est « saxifrage ». Pour en saisir le sens et la réalité il faut être un horticulteur très chevronné.

Tel n’est pas notre cas. Nous avons donc eu recours à Wikipedia. Le saxifrage est une ravissante petite fleur qui parvient à pousser entre les rochers. C’est pourquoi on l’appelle aussi « perce pierres » ou « brise pierres ».

Tout le portrait en creux d’Emmanuel Macron. Beau et fragile à la fois, il est quand même aussi fort que le saxifrage. Les rochers de l’adversité s’amoncellent sur son chemin. Il arrive à les briser et à passer.

Pour ne pas trop céder à l’émotion que suscitent en nous les phrases touchantes d’Emmanuel Macron nous allons nous arrêter là. Avec une supplique que nous lui adressons : compte tenu de la tonalité de son entretien, nous lui demandons d’avoir pitié de nous et de garder sous clé les romans et les poèmes qui sont dans ses tiroirs… 

A lire aussi : Emmanuel Macron prend le temps d’écrire lui-même ses discours (et de nous informer que son mot préféré est saxifrage); L’Obs celui d’écouter les complotistes; L’Express veut une cure de désintox à l’argent facile; Philippe de Villiers dénonce un naufrage

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