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Le monde des affaires est assez séduit par le "covoiturage politique" imaginé par François Baroin pour doper la campagne des législatives
©Reuters

Atlantico Business

Le parti de la droite et du centre ne se fait pas d’illusion. Les cadres du parti font le job de soutenir les candidats Républicains à la législative, mais ils savent bien que le mouvement qui avait été formé pour soutenir la candidature de François Fillon est en piteux état.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Certains sont passés avec armes et bagages du côté d’Emmanuel Macron, les plus centristes, même si Alain Juppé est resté de marbre, d’autres regardent Laurent Wauquiez qui attend que l‘extrême droite se fissure, mais beaucoup, compte tenu de leur implantation locale, restent fidèles à l‘ancienne maison de Nicolas Sarkozy, dans le sillage de François Baroin qui mène cette droite fragile à la bataille.

Cette droite, ou ce qu'il en reste, ne se fait pas d’illusion sur le résultat de la législative. Le mouvement entrainé par l'élection d’Emmanuel Macron est tellement puissant qu’il laisse assez peu d’espace à tous ceux qui viennent du centre gauche ou du centre droit, ce qui permettra au gouvernement de faire voter ses projets sans trop de difficulté. Les dirigeants de la droite et du centre, François Baroin en tête, sont devant trois scénarios possibles. 

Le premier est complètement utopique car personne ne croit possible que cette droite puisse obtenir une majorité qui lui permettrait d’imposer une cohabitation classique, c’est à dire obtenir une majorité qui ne corresponde pas à la couleur du président et qui l'obligerait à confier les clefs de la présidence au chef de cette majorité. D’autant que le mouvement n’est absolument pas prêt à l‘assumer. Donc passons.

Le deuxième scénario, en revanche, est très plausible. Les représentants de la République en Marche obtiendraient une majorité absolue à l'Assemblée, ce qui permettra au gouvernement de faire voter ses projets sans trop de difficultés. La totalité des membres du gouvernement, le staff du mouvement En Marche, et tous les candidats investis par EM font le maximum pour gagner. Dans ces conditions, le mouvement LR est réduit à une force marginale d’opposition, au même titre que les députés qui seront élus sous la bannière FN ou ceux du parti socialiste et du parti de Jean-Luc Mélenchon qui survivront.

Dans ce cas-là, il est fort probable que le mouvement LR achève sa fracture entre ceux qui défendent un programme de droite dure et ceux qui peuvent se rallier à Macron.

Le troisième scénario n'est pas inimaginable. Le mouvement En Marche n'obtenant pas la majorité absolue, il sera obligé de conclure des accords de gouvernement avec des formations voisines. Soit le parti socialiste ou ce qu'il en reste, soit le mouvement de la droite et du centre.

En bref, Emmanuel Macron pourra aller faire son marché chez ceux qui restent profondément attachés à la construction européenne, à la mondialisation et qui considèrent le progrès scientifique comme un facteur d’amélioration de la vie.

C’est dans cette hypothèsese que François Baroin peut parler de « covoiturage » politique. Il peut monter et embarquer ses députés dans une limousine où il y aura déjà tous des députes En Marche !.

Le covoiturage n'est possible qu'à deux conditions :

Une, que les occupants se mettent d’accord sur le trajet et la destination, en clair sur le projet, le programme et sur son coût.

Deux, que tout le monde soit d’accord sur le pilote : le Premier ministre et les principaux membres du gouvernement. Pour le monde des affaires, qui ne souhaite qu’une chose : que le pragmatisme l’emporte et que Macron réussisse dans son entreprise de restauration de la maison France, le covoiturage défini par François Baroin, serait la formule idéale.Idéal parce que ça permet à Emmanuel Macron de poursuivre son entreprise de dynamisation et de modernité du système francais.

Idéal, aussi parce que ça obligerait le président à défendre des réformes plus dures que celles sur lesquelles il s’est résolu à intervenir. A condition bien sur que les représentants de la droite libérale aient le courage de les défendre jusqu’au bout. Ce qui n ‘est pas gagné.Idéal, parce que ça ouvre la porte à des solutions alternatives.

Pour les milieux d’affaires, on serait un peu éloigné de l'esprit de la 5e république, mais tellement rapproché de la réalité.

L‘Allemagne doit une grande partie de sa stabilité à l'existence de contrepouvoirs qui se partagent la gouvernance. Mme Merkel est au pouvoir depuis 15 ans et en 15 ans, elle a changé trois fois de coalition gouvernementale. Ça ne lui a pas mal réussi ... et l’Allemagne a sur gérer ses mutations. Sans drame.

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