Le "Made in France" orphelin de ministre de l’Économie pour le soutenir<!-- --> | Atlantico.fr
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Le "Made in France" est delaissé par les ministres du gouvernement.
Le "Made in France" est delaissé par les ministres du gouvernement.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

La troisième édition du salon des produits et innovations "Made in France" s'est déroulée les 14, 15 et 16 novembre à Paris, sans que les premiers ministres concernés ne daignent s'y rendre.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Pendant 3 jours, la France s’est exhibée. Nue et offerte à son public. Strip-tease intégral devant 40 000 personnes, qui en réclamaient plus. Le nu français, ça marche. Les Français y croient. Et marquent ainsi leur fierté de soutenir, consommer, admirer, tout ce qui est tricolore. Du plaqué or à trois couleurs. Un tsunami pour cette nouvelle édition, la troisième, au salon de la porte de Versailles, organisée par une libérale infatigable et convaincue que les PME sont l’espoir de la France : Fabienne Delahaye.

Bref, tout le monde était là. Tous sauf ceux qui nous promettent la croissance. Retour sur l’histoire d’une faute de goût intense, d’une erreur à réparer au plus vite, notamment de la part du plus pro-entrepreneur des ministres que nous ayons eu depuis longtemps, le plus libéral et le plus à l’écoute. Emmanuel Macron. En aucun cas nous ne voulons le blâmer définitivement, mais l’alerter sur le message ou plutôt l’absence de message que son absence "assourdissante", comme le veut l’expression, implique. Afin qu’il se saisisse de cette problématique, avec moins d’effet de manche que son prédécesseur, certes, mais avec autant de détermination.

La raison de son absence était officiellement, selon son service de communication, que le "Ministre ne pouvait marcher dans les pas de son prédécesseur". Sujet trop marqué sur le bras tatoué de Montebourg pour que le plus sobre Emmanuel Macron puisse ne s’en emparer. Quelle terrible erreur ! Ce qui confirme que les communicants sont tout aussi déconnectés de la réalité que nombre de fonctionnaires.

Pourquoi ne pas reprendre un thème qui marche ? Mais surtout un thème indispensable, à l’heure où redonner aux entrepreneurs français, qui pensent que notre génie et notre savoir-faire offre une véritable valeur pour la croissance du pays, est plus indispensable que jamais.

A l’heure où il faut donner confiance et envie de réussir, à ces milliers d’artisans, innovateurs, industriels magnifiques, qui ont besoin, comme tout "sportif" d’un public capable de les applaudir quand ils tournent sur la piste du 1500m haies. Car l’entrepreneuriat est une course d’obstacle. Et la présence du public permet souvent de gagner contre n’importe qui, à domicile. Un gouvernement ne peut en aucun cas changer la vie de l’entrepreneur, mais elle peut la rendre plus belle et enivrante. C’était l’enjeu de sa présence pendant ce salon.

Au lieu de cela, nous avons eu les parasites de la notion nationale, ceux qui occupent le terrain qui leur est ainsi abandonné, comme un espace désaffecté, un terrain miné, une banlieue difficile. Alors que l’entrepreneuriat n’a pas besoin d’eux. Surtout pas. Leurs programmes sont justes stupides, démagogiques, fermés, quand l’entrepreneuriat est ouvert, exposé à la concurrence qui est son moteur et ne permet pas l’approximation. Et pourtant ce sont ces croisés de la préférence nationale qui se sont emparés du salon. Quel dommage pour nous ! Quelle image donnée !

De là à en déduire que les entrepreneurs votent FN il n’y a plus qu’un pas ! Marine Le Pen, puis sa nièce (ce parti démocratique n’offre de places qu’aux membres de sa famille), et son bâton de Maréchal. Puis Dupont-Aignan. Quelle tristesse…

In extremis sont venus celui qui effectivement incarna le MIF (Made In France), le trépignant ministre devenu étudiant, le Montebourg à la Marinière. Puis notre ministre des portiques et barrages, qui trouva qu’un salon se passant porte de Versailles pouvait convenir à une Royal visite !

Pas un Sapin (pourtant Noël est proche J ), pas un Macron, pas un Premier ministre qui préfère peut-être le CAC 40 et son Medef à nos pauvres PME, pourtant seules créatrices d’emplois nets dans ce pays, pas un Chef de l’Etat qui aurait pu nous promettre moins de taxe et plus de PME. Donc plus d’emplois. A propos d’emplois, on aurait même pu espérer un Rebsamen, qui aurait bien besoin des emplois créés par ces PME françaises.

Mais rien. Niente. Nada. Wallou. Nothing ! Un vide total, une pièce sans leur écho. La PME française ne trouve pas grâce aux yeux de nos gouvernants en charge de l’emploi. Quel gâchis.

Messieurs les ministres, Premier ministre, Président, aimez vos entreprises. Aimez-les car elles seront votre garantie de réélection. Les seules à vous garantir l’emploi, la croissance. Les seules capables de redonner confiance à une France qui doute et n’y croit plus. Les seules capables de réunir dans leur sillage, une envie de réussir, de combattre, de renoncer à la fatalité. Bref les seules à offrir à la France un cocktail vitaminé, à même de redonner du rouge (du rose ?) aux joues d’un gouvernement qui cherche la lumière dans ce tunnel. Et pensent à tort que ce sont les grands groupes, les seuls, comme tous les énarques, qu’ils connaissent, pour les avoir croisés sur tant de bancs communs, qui pourront leur apporter la solution.

Alors l’année prochaine, car nous connaissons le véritable intérêt de certains d’entre vous, la passion sincère pour l’entreprise des plus libéraux d’entre vous, prenez 30mn pour l’avenir de la France, venez voir quelle forme prend l’envie et l’ambition, la fierté et la passion.

Venez contribuer à remuer, au shaker ou à la cuillère, les ingrédients d’une boisson euphorisante, qui nous donnerait à nouveau à croire que la Marseillaise peut se chanter en version économique. Venez faire salon, nous remplirons la salle à manger ! Aimez-nous, nous vous offrirons l’emploi. Applaudissez-nous et nous gagnerons l’or. Appelez Fabienne, elle vous attend.

L’entrepreneur peut être déçu, mais garde toujours sa porte ouverte à l’intelligence et pardonne l’erreur. C’est ainsi que l’entreprise avance. Les yeux braqués vers l’avenir. Jamais vers le passé.

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