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Le gouvernement voit le chômage des jeunes en baisse depuis 5 mois… à rebours complet des statistiques européennes
©Reuters

Fallacieux

Le gouvernement a beau crier sur les toits que le chômage des jeunes a baissé - Michel Sapin en tête - les faits sont là : les données Eurostat montrent que son niveau a atteint son plus haut historique au mois de septembre 2013.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Le 25 octobre dernier, Michel Sapin déclarait au micro de Jean Jacques Bourdin ; le chômage « baisse pour les moins de 25 ans, et cela fait cinq mois consécutifs". De la même façon, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud Belkacem se félicitait de cette même baisse lors d’un point presse en septembre dernier. Mais plus généralement, c’est l’ensemble de l’exécutif qui met en avant cette « réalité ».

Cependant, il est à noter que cette réalité est fausse. Le chômage des jeunes a atteint son plus haut historique au mois de septembre 2013. En effet, selon les données publiées par Eurostat, le taux de chômage des moins de 25 ans a atteint 26.1% en France dans le courant du mois dernier. Ce record n’affecte pas que le ratio, mais le nombre de personnes est également à la hausse. 727 000 jeunes de moins de 25 ans sont inscrits au chômage en France, soit 19 000 « jeunes » de plus que le mois précédent.

Les déclarations des membres de l’exécutif en deviennent indécentes. Cet empressement de leur part a été motivé par la volonté de démontrer les résultats obtenus sur le front de l’emploi. Ces résultats sont inexistants.

De plus, la France ne parvient pas à réduire ce taux de chômage par rapport au reste de la zone euro, ou il progresse dans les mêmes proportions. (et même de 0.1% supplémentaire au cours de la dernière année en France). Ce qui prouve deux choses, la politique menée au niveau européen ne produit aucun résultat et aggrave la situation, et la politique menée à l’échelon national ne permet en aucune façon une amélioration relative par rapport au reste de la zone euro.

Malgré ces chiffres accablants, aucune refonte de la doctrine économique du parti socialiste ne semble être à l’ordre du jour. Le gouvernement n’a pas peur de persévérer dans son  évidente erreur d’analyse. Alors même que les États-Unis font part de leur agacement face à la politique de désinflation menée en Europe,  dont le mandat de stabilité des prix de la BCE est la pierre angulaire, aucun doute ne parvient à se faufiler au sommet de l’État.

L’Europe pratique aujourd’hui une politique à l’exacte opposé de celle pratiquée aux États-Unis, et dont les résultats divergent franchement. Ainsi, les États-Unis ont un taux de chômage des jeunes de 11.2% selon les dernières données du Bureau of Labor Statistics (BLS). Ceci a été rendu possible par un large soutien de la banque centrale américaine, la FED, qui contrairement à la BCE, se doit de tenir compte du taux de chômage. Et d’agir en conséquence.

La BCE se contente pour sa part de maitriser les prix, qui sont parvenus à un taux de progression de 0.7%, soit une situation proche de la déflation. Un des plus bas depuis le pire de la crise en 2009.

Aussi longtemps que l’exécutif n’aura pas identifié les causes de la crise, et son origine monétaire, il est improbable d’obtenir tout résultat durablement positif sur le front de l’emploi. Pour cela, il faudra faire un effort réel sur le travail accompli et constater froidement que l’erreur de diagnostic commis par le parti socialiste lors de la campagne présidentielle est la cause de son manque de résultats. Il ne s’agit pas de la faute des « Français » qui n’auraient pas confiance en leur économie, comme le répète fréquemment Pierre Moscovici, mais bien d’une profonde erreur de diagnostic, dont le gouvernement ne semble pas se soucier.

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