Le financement, levier central pour l’accélération de la transition agroécologique<!-- --> | Atlantico.fr
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Une nouvelle équation économique est à construire pour l'agriculture de demain.
Une nouvelle équation économique est à construire pour l'agriculture de demain.
©LOIC VENANCE / AFP

Mutualiser les forces

L’Etat a décidé d’investir plus de 2,3 milliards d’euros pour la transition agricole via France Relance. Il est désormais capital de déployer des initiatives à grande échelle pour que l’agroécologie devienne la norme.

Fanny Lange

Fanny Lange

Fanny Lange est Directrice Deloitte Sustainability France.

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Ywan Penvern

Ywan Penvern

Ywan Penvern est Associé Deloitte Sustainability France.

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Une volonté commune de transformer le secteur

La nécessité de transformer le système agricole et alimentaire fait aujourd’hui l’unanimité. Des projets de grande envergure émergent et les pratiques de régénération se développent dans toutes les filières. L’État a ainsi alloué plus de 2,3 milliards d’euros pour la transition agricole avec France Relance ; les outils de financement mobilisant l’épargne citoyenne collectent près de 10 millions[1] d’euros par an pour la transition agroécologique.

Il est désormais capital de déployer ces initiatives à grande échelle pour que l’agroécologie devienne la norme.

La finance un catalyseur pour passer à l’échelle

La finance est un catalyseur central pour engager ce changement. Aujourd’hui, 41 milliards d’euros[2] sont investis dans la chaine alimentaire, dont 90% provient du secteur privé. Cependant, faute d’outils et d’instruments financiers adaptés aux spécificités du secteur agricole et agroalimentaire, moins de 1%[3] est fléché exclusivement vers des projets durables.

L’enjeu est aujourd’hui de chiffrer le coût de la transition agroécologique[4] et d’orienter les capitaux vers ces projets de transformation.

Mutualiser les forces pour faire la différence

Il s’agit d’organiser la transition agricole en multipliant et mutualisant les sources de financement afin de créer les incitations nécessaires à la transformation. En effet, la plupart des instruments de financement, qu’il s’agisse de subventions publiques, de primes filières octroyées par les acteurs agroalimentaires ou des crédits carbone dans le cadre du Label bas Carbone pour n’en citer que quelques-uns, ne couvrent pas l’ensemble des coûts de la transition.

Il s’agit également, d’harmoniser les outils et indicateurs de mesure des impacts, essentiels pour fournir aux investisseurs publics et privés les informations nécessaires à leur engagement. Le secteur agricole devient en effet un investissement attractif dès lors qu’on contrebalance les rendements faibles et le risque élevé par la mesure des effets positifs de la transition agroécologique : mitigation du changement climatique, séquestration carbone, biodiversité, maintien du tissu économique rural, juste rémunération des agriculteurs, meilleure répartition de la valeur, santé des consommateurs, etc.

Il s’agit enfin, d’adapter les instruments financiers aux spécificités du secteur agricole et de créer les intermédiations nécessaires entre investisseurs et acteurs agricoles pour répartir les capitaux dans les projets visés. Chaque acteur et chaque transformation a des besoins différents : investissement dans de l’agroéquipement ou dans la plantation de haies, couverture du surcoût d’une nouvelle pratique plus gourmande en main d’œuvre, instrument pour « dérisquer » une période de transition, etc.

Une nouvelle équation économique est à construire pour cette nouvelle agriculture, à l’échelle des filières agricoles mais aussi à celles des exploitations. À nous, très collectivement, de jouer ! 

Ywan Penvern, Associé Deloitte Sustainability France

Fanny Lange, Directrice Deloitte Sustainability France



[3]Concerne uniquement le financement participatif et la philanthropie, les investissements du secteur privé ayant des critères d’attribution peu précis ou non communiqués.

[4] Les travaux de I4CE chiffrent le coût de la transition à l’échelle nationale mais également l’impact d’une modification d’habitudes alimentaires sur le budget des ménages : Une alimentation plus durable augmente-t-elle le budget des consommateurs ? - I4CE

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