Le bras de fer entre Paris et Bruxelles continue, voici la réponse de Bercy<!-- --> | Atlantico.fr
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Le bras de fer entre Paris et Bruxelles continue.
Le bras de fer entre Paris et Bruxelles continue.
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

Tout cela aurait dû rester confidentiel. François Hollande ne voulait pas rendre public la lettre que lui a envoyé la Commission de Bruxelles pour lui demander des explications sur le budget. La France a répondu aussi sèchement et la lettre est partie dimanche soir… ça promet.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La lettre envoyée par la Commission de Bruxelles à Paris était en anglais et assez sèche. Bruxelles reproche à la France de ne pas avoir tenu sa parole. Elle lui demande pourquoi et ce qu’elle compte faire pour revenir dans les clous : simple et précis.

D’après les fuites savamment distillées dans la capitale belge et à Bercy, la réponse française risque de tomber à plat : la lettre envoyée dimanche soir n’est pas plus aimable, elle est en Français et adressée à Jyrki Katainen, le Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, bientôt remplacé par Pierre Moscovici. C’est d’ailleurs lui qui sera chargé d’assurer le service après-vente.

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D’abord, Paris se retranche derrière des problèmes économiques en soulignant que les faibles perspectives de croissance et les risques de déflation n’avaient été prévus par personne. Donc Bercy ne pourra pas ajouter des efforts budgétaires à ceux qu’il a déjà programmés. Ce n’est pas très courageux comme argument parce qu’après tout "gouverner, c’est prévoir".

Ensuite, Paris met en cause la méthode de calcul du déficit. Bruxelles aurait cassé le thermomètre l’obligeant à ramener son déficit de 0,9 point au lieu de 0,2%. Pas très fair-play de la part des Français parce que, là encore, tout le monde avait été prévenu.

Enfin, Paris avance des arguments politiques et agite le chiffon bleu marine de l’extrême droite. Si Bruxelles nous punit, Bruxelles va faire le lit de Marine le Pen. Reconnaissons que l’argument est particulièrement pervers.

Cette situation surréaliste met la France au banc des grands pays européens. Ne serait-il pas mieux de dire la vérité et de faire amende honorable ?

Tout d’abord reconnaitre que l’on s’est planté il y a deux ans et que la campagne présidentielle a été gagnée sur un mensonge. François Hollande a raconté des histoires aux Français pour être élu.

Admettre ensuite que l'on s’est trompé pendant la première année du mandat en pensant que les riches en France pouvaient payer les factures de la crise. En augmentant les impôts, on a étouffé l’activité. D’où l’asphyxie. Il faut arrêter d’accuser la Banque Centrale de ne pas faire le boulot. Elle le fait.

Reconnaitre enfin qu’il n’y a plus de majorité politique en France pour faire respecter la réglementation européenne mais que la France veut néanmoins continuer à bénéficier des avantages de l’euro.

Dans les vieilles familles bien élevées autrefois, les grands-parents n’acceptaient les enfants à table que s’ils avaient fait leurs devoirs et rangé leur chambre.  La France aujourd’hui n’a pas fait ses devoirs et n’a pas rangé sa chambre. Mais elle vient quand même à la table de l’euro pour réclamer son dessert. Aucune éducation !

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