La police de la pensée à l’assaut de Marcel Gauchet : après les Khmers rouges, après les Khmers verts, voici maintenant les Khmers roses !<!-- --> | Atlantico.fr
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Marcel Gauchet est la cible de nombreuses critiques
Marcel Gauchet est la cible de nombreuses critiques
©Commons.wikimedia.org

Champions de l’extrême…

Certes, ils ne sont pas nombreux. Mais ils font autant de bruit que s’ils étaient des millions.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les Khmers rouges voulaient épurer et nettoyer le Cambodge de ses éléments impurs : 500 000 morts. Les Khmers verts veulent nettoyer la planète – en particulier la France – de ce qui la souille et la pollue : une tendance destructrice de tous les acquis du progrès. Les Khmers roses, plus raisonnables, veulent, eux, épurer un homme et un seul : Marcel Gauchet.

Ce penseur est aujourd’hui ce que la France compte de mieux. Un homme réfléchi qui dirige la prestigieuse revue "Le Débat" et qui, pour son malheur (aux yeux de certains), s’inspire plus de Raymond Aron que de Jean-Paul Sartre. C'est lui qui doit prononcer le discours inaugural des Rendez-vous de l’Histoire en octobre à Blois. Et ça, ce n’est pas possible. Intolérable. Pas acceptable.

L’émoi est plus grand que celui que susciterait Satan entrant nu dans un couvent de Carmélites. Car Marcel Gauchet est, nul ne doit l’ignorer, un fieffé réactionnaire. Et c’est pourquoi les Roses voient rouge. Ils le disent dans une pétition abondamment relayée et commentée par les médias qui ont les yeux de Chimène pour tout ce qui est mode et marginal. Une pétition ? Non, un réquisitoire !

Ils reprochent à Marcel Gauchet d’avoir émis des réserves sur le "mariage pour tous", qu’il estime dangereux pour le lien social. Méchant Gauchet ! On l’accuse d’avoir estimé que la lutte à tout prix contre le racisme pouvait avoir des effets pervers. Vilain Gauchet ! Et – abomination des abominations – il estimerait d'après eux "que les femmes sont naturellement portées vers la grossesse" (alors que dans l’esprit des signataires d l'acte d’accusation, elles sont très certainement portées à faire couple avec d’autres femmes). Horrible Gauchet !

Les auteurs de la pétition se disent philosophes, écrivains, intellectuels et sont presque tous des hommes (si l’on voit quelque malice dans cette précision, on aura raison). Tous sans exception sont issus du ventre d’une femme "naturellement portée vers la grossesse". Tous, si ce n’est déjà fait, souhaitent que des femmes portent des enfants pour qu’ils puissent un jour les adopter. Ils pensent ? Non. Ils glapissent.

Dans ce concours "plus con que ça, tu meurs", la palme revient à un certain Jean Zaganiaris. Refusant toute tentation de best-seller, il a écrit un livre sur un sujet que seuls les happy few peuvent comprendre : "Queer Maroc : sexualités, genres et (trans)identités dans la littérature marocaine" ! C’est pas pointu ça ? Ce qui l’est encore plus, c’est la maison d’édition qui a publié ce texte. "Des ailes sur un tracteur" qui se définit elle-même comme un "agitateur de projets livresques axés LGBT". C’est pas chic ça ? Pour ceux qui l’ignoreraient, LGBT est une secte française qui est à l’intelligence ce que Boko Haram est à l’amour.

Certains lecteurs penseront peut-être que M. Zaganiaris et les autres sont des hystériques. Je me garderais bien de reprendre ce terme d’une fâcheuse origine (il relève du plus intime de la féminité) à mon compte. S’estimant insultés dans leur essence, les signataires de la pétition auraient vite fait d’intenter un procès. Et puisque tracteur il y a, terminons sur une note bucolique. Le songe d’une nuit d’été où l’on verrait de jeunes tractoristes ailés voleter de bar en bar dans le Marais… Mais l’envie la plus forte est quand même de dire : "mort aux cons !" Il y en a beaucoup chez les hétérosexuels. Il y en a tout autant chez les homosexuels.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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