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La plus belle promesse du numérique, c’est notre santé !
©Pixabay

E-santé

Qualité de la recherche, savoir-faire dans le domaine des objets connectés, riches bases de données de la Sécurité sociale,etc. : autant de qualités du système de santé français qui pourraient permettre la transition vers la E-santé. Mais le conservatisme et la prudence des politiques restent un handicap.

David Lacombled

David Lacombled

David Lacombled est journaliste de formation. Après ses missions gouvernementales comme chargé de cabinet entre 1993 et 1995, il devient consultant et fonde en 1997 la Société européenne de conseil et de communication, Orange bleue. Il est aujourd'hui directeur délégué à la stratégie des contenus du Groupe Orange. En mars 2013, il a publié Digital Citizen, manifeste pour une citoyenneté numérique chez Plon.

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Jonas Haddad

Jonas Haddad est Conseiller régional de Normandie, Président des Républicains de Seine-Maritime et co-président de la Fondation Concorde.

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David Réguer

David Réguer

David Réguer, fondateur de RCA Factory (agence digitale de relations publics, de communication et de social marketing), est un spécialiste de la communication et du marketing digital accompagnant depuis plusieurs années les marques, les personnalités et cadres dirigeants dans leur stratégie de relations publiques et social media. Ingénieur de formation et auditeur IE-IHEDN, David Réguer est enseignant au CELSA Paris-Sorbonne, à l’IAE Paris, ainsi qu’à Sciences Po. Il est également auteur de plusieurs ouvrages dont Optimiser sa communication digitale (2010), E-réputation, manager la réputation à l’heure du digital (2011) aux Editions Dunod. Il est enfin administrateur délégué aux affaires numériques du Forum du Futur et à l'initiative du Healthcare Data Institute, un think tank qui réunit aujourd’hui une soixantaine d’entreprises et d’organisations publiques représentatives de l’écosystème big data santé.

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Marion Delaigue

Marion Delaigue

 

Marion Delaigue, est avocate associée du cabinet Latournerie Wolfrom Avocats en droit public (contrats publics, AMENAGEMENT, droit administratif général) et enseignante en master 1 de l Ecole de droit de sciences po Paris en droit administratif.

Elle a également travaillé au sein des cabinets ministériels du Ministre de l'Intérieur et du Premier ministre pour s'assurer du bon fonctionnement du processus législatif et de l'approbation des réformes gouvernementales de 2005 à 2007, puis auprès du Secrétaire général d'un groupe français du CAC 40 pour la conduite d'un projet de construction d'une Fondation d'intérêt général sur le domaine public parisien.

 

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Laure  de La Raudière

Laure de La Raudière

Laure de La Raudière est député de la 3eme circonscription d'Eure-et-Loir. Elle est également membre du bureau politique des Républicains (mai 2015), Secrétaire de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale et membre titulaire de la Commission du dividende numérique.

Laure de La Raudière fait partie du collectif Numérique 2017-Tout numérique, une plateforme de débats sur les enjeux de transformation de l'économie et de la société à l'ère du numérique, pour que ces sujets soient au cœur de l’élection présidentielle de 2017. Elle contribue aujourd'hui à la réflexion numérique du programme de Bruno Le Maire.

 

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Les deux tiers des Français considèrent la santé comme leur préoccupation principale ; ils y accordent autant d’importance qu’à leur pouvoir d’achat.

Mais, en même temps, ils sont bien conscients que le système actuel est à bout de souffle, inégalitaire selon les territoires ; la prévention des maladies y fait figure de parent pauvre, l’augmentation des dépenses liées à la dépendance n’est pas financée….C’est sans doute vers des solutions radicalement nouvelles que doit être recherché l’avenir de notre système de santé. Serons-nous assez audacieux pour les mettre en œuvre ?

C’est probablement dans le domaine de la santé que la révolution numérique est porteuse des plus grands espoirs.

Vie plus longue, réduction des souffrances, détection précoce des maladies, baisse des coûts des soins, mise au point plus rapide de certains traitements pour le cancer ou le sida … Aussi incroyable que cela puisse paraître, tout cela est raisonnablement envisageable dans seulement quelques années !

Le premier enjeu est de mieux soigner, à moindres coûts, grâce à l’exploitation des données de santé, de façon beaucoup plus ouverte qu’aujourd’hui. L’analyse des données médicales d’un patient, combinées aux informations génomiques ou de comportement permettra une aide précoce au diagnostic, source d’économie en examens ou rendez-vous complémentaires, une détection des incompatibilités en matière de médicaments, et pourquoi pas, une aide dans la lutte contre les abus du système de santé.

Notre système de remboursement des soins centralisé, national et universel, est un actif considérable pour notre pays, en matière de données fiables et exploitables. Mais nous avons mis des règles de protection et de sécurité tellement strictes pour utiliser les données de santé, que cela exclut les agiles et innovantes start-ups qui n’ont absolument par l’envergure financière pour les respecter. Comme souvent, notre pays est reconnu pour la qualité de ses praticiens, chercheurs, ingénieurs et entrepreneurs, mais nous sommes paralysés par les normes, verrouillés par des règles bridant l’innovation, et un principe de précaution omniprésent. La France risque donc de rater les formidables opportunités de l’E-santé

Le deuxième enjeu est de construire une offre de médecine préventive grâce à la collecte en temps réel des données. 

Un bracelet connecté, contrôlant des nano contrôleurs de cellules cancéreuses circulant en permanence dans nos veines, permet, par exemple, de détecter toute augmentation alarmante et de neutraliser la maladie bien avant les premiers symptômes malins. C’est une technologie majeure pour lutter contre le cancer. Les objets connectés de santé permettent la mise en place de surveillance des pathologies chroniques (diabète, hypertension) à distance. On imagine aisément le bénéfice financier de la pratique massive des traitements précoces, et le progrès qu’elle représentent pour le bien-être des patients.

Le troisième enjeu est d’apporter une solution concrète à la désertification médicale des praticiens dans les zones rurales. L’Etat et les collectivités locales ont investi dans des maisons de santé pluridisciplinaires, afin d’attirer de jeunes médecins… Malheureusement, cela ne suffit pas et les maisons de santé se remplissent de professionnels de santé : infirmiers, sage-femmes, kinésithérapeute… mais pas de médecins. On pourrait donc imaginer les équiper de cabines connectées permettant le diagnostic à distance, en lien avec des médecins regroupés et se positionnant sur ce type de consultations. La télémédecine, voire les opérations chirurgicales à distance, sont une réalité naissante, facteur d’égalité des territoires et d’économie : mutualisation des équipements, moindres coûts de déplacement.

Le savoir-faire est présent, mais l’obstacle est d’abord culturel pour les patients et les médecins, mais aussi réglementaire, puisque les actes à distance ou la télésurveillance de maladie chronique ne sont que rarement codifiés pour le remboursement par la Sécurité sociale. Ce sont des verrous qu’il faut faire sauter au plus vite pour permettre une meilleure prévention des maladies chroniques, l’individualisation des soins, et tant de choses que les réseaux et les objets connectés rendent aujourd’hui possible.

Le quatrième enjeu est l’apport du numérique pour aider les personnes âgées à mieux vieillir à domicile. Les solutions numériques se multiplient pour répondre aux besoins d’autonomie, de confort et de maintien à domicile des seniors. Ce sont aussi des opportunités précieuses pour la recherche et le développement de la Silver économie. Ici encore, allons de l’avant .

La qualité de la recherche française, son savoir-faire dans le domaine des objets connectés, les riches bases de données de la Sécurité sociale, ainsi que la réussite de quelques belles start-ups dans le domaine de la E-santé (Withings, Visiomed par exemple) sont nos atouts. Notre handicap, c’est le conservatisme et l’ultra-prudence des responsables politiques ou administratifs dans le domaine du numérique.

Mais rien n’est gravé dans le marbre ! Osons l’expérimentation, osons le remplacement du principe de précaution par un principe d’innovation dans notre constitution, osons bousculer nos habitudes pour développer la filière de E-santé française, mais surtout dans l’intérêt de la santé des Français.

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