La moitié des travailleurs dans le monde ne sont pas des salariés (et pourquoi ce n'est pas une bonne nouvelle)<!-- --> | Atlantico.fr
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La moitié des travailleurs dans le monde ne sont pas des salariés.
La moitié des travailleurs dans le monde ne sont pas des salariés.
©Reuters

Kif-kif

L’OIT (organisation internationale du travail) a publié son rapport "Emploi et questions sociales dans le monde 2015", présenté le 19 mai 2015.

Une généralisation de l’insécurité sur le marché du travail mondial

Ce rapport indique que dans les pays où les données sont disponibles, l’emploi salarié ne représente que la moitié de l’emploi dans le monde, voire seulement 20% des travailleurs dans des régions comme l’Afrique subsaharienne ou l’Asie du Sud. 

Encore plus surprenant : ¾ des travailleurs sont employés à titre temporaire ou avec des contrats à durée déterminée, dans des emplois informels souvent sans aucun contrat comme travailleurs indépendants ou dans des emplois familiaux non rémunérés. 

Toutefois, même parmi les travailleurs salariés, seulement moins de 45% sont titulaires d’un emploi permanent à temps plein

Ainsi, dans de nombreuses économies avancées, on observe une tendance à la baisse des emplois classiques (emploi à plein temps, salarié avec un contrat permanent), face à une hausse accrue du travail indépendant et des autres formes d’emploi. Dans les économies émergentes et en développement, les emplois informels et le travail familial non rémunéré continuent d’être largement répandus. 

Ce constat amène à la mutation des modalités d’emploi dans le monde

De nombreuses répercussions néfastes

Il ressort de ce rapport que la modification de la relation de travail dans le monde a entrainé un déficit de la demande estimé à 3700 milliards de dollars notamment du fait du chômage et des revenus du travail augmentant moins vite que la productivité. 

En outre, cela risquerait d’augmenter les inégalités de revenus. En effet, il ressort que la forme classique de l’emploi est en moyenne mieux rémunérée que les autres types de travail (travail temporaire, travail à temps partiel, travail de l’économie informelle, etc) et que cet écart tend à se creuser davantage. 

Enfin, l’OIT revendique que les politiques et institutions ne devraient pas uniquement encourager le recours aux emplois permanents à temps plein au détriment des formes atypiques d’emploi. Elle encourage à "veiller à ce que tous les types d’emploi bénéficient d’une protection appropriée". 

D’avantages d’efforts à consentir pour prendre en compte l’évolution de l’emploi

D’une part, l’OIT invite à réviser etaméliorer la législation de la protection sociale pour tenir compte des changements intervenus dans les modalités de l’emploi. Même si de nombreux pays ont réalisé des avantages substantiels notamment en étendant la portée légale de la protection sociale aux formes atypiques d’emploi, il est à noter que de sérieuses lacunes persistent dans la protection sociale effective des travailleurs en situation d’emploi précaire. Ainsi, leur couverture pour les pensions de retraite et l’indemnisation chômage reste encore limitée par rapport aux travailleurs salariés. A contrario, certains pays notamment en Europe, ont réduit le niveau de protection dans les emplois tant classiques qu’atypiques "afin de stimuler la croissance de l’emploi". 

D’autre part, l’OIT avance la nécessité d’adapter la législation du travail aux diverses formes d’emploi. Le rapport constate que d’importantes améliorations ont été apportées aux domaines de la législation qui régissent le travail indépendant, le travail à temps partiel, l’emploi à durée déterminée et le travail intérimaire. Pourtant, certaines législations restent insuffisantes et des travailleurs se trouvent exclus de cette protection de l’emploi. 

Article également publié sur Tripalio

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