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La droite entre soutien et discrète angoisse face au marathon judiciaire de Nicolas Sarkozy
©IAN LANGSDON / POOL / AFP

Lâché ?

L'annonce du renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel de Paris pour trafic d'influence et corruption actifs, dans le cadre de l'affaire des écoutes, n'a pas suscité les mêmes soutiens qu'après l'affaire des financements libyens. Le signe d'un abandon de l'ancien chefs par les siens ?

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy est rédacteur en chef Politique et Économie chez Paris Match. Spécialiste de la droite, il est notamment le co-auteur du livre Le Coup monté, avec Carole Barjon.

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Atlantico Après l'affaire libyenne, Nicolas Sarkozy a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire de corruption à la Cour de cassation, pour des faits de corruption et de trafic d'influence. Comment anticiper la réaction de sa famille politique, alors que le cas de l'affaire libyenne n'avait suscité que de timides réactions de la part des LR ?

Bruno Jeudy : Je ne trouve pas que les réactions de sa famille politique après sa mise en examen dans le dossier libyen furent timides. Certes, Laurent Wauquiez a mis une dizaine d'heures pour réagir via un ou deux tweets mais à l'arrivée, il a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy tout en faisant bien la différence avec le fait que la justice devait faire son travail. Globalement, la droite a plutôt été en soutien à Nicolas Sarkozy. La plupart des responsables n'y ont pas mis la fougue de Nadine Morano ou d'Éric Ciotti mais dans l'ensemble, ils ont été dans un soutien que Nicolas Sarkozy a lui-même qualifié d'impeccable.

Quels sont les enjeux ici pour la droite ? Quels sont les risques de voir ces affaires rejaillir sur la famille LR, et inversement, quels sont les risques pris par une absence de soutien alors que Nicolas Sarkozy reste la personnalité la plus populaire à droite (hors FN) -78% d'adhésion selon le dernier sondage Odoxa- soit une hausse de 2 points malgré le contexte actuel ? 

Ce qui est certain, c'est que la personnalité de Nicolas Sarkozy continue de peser sur la famille des Républicains. Il en a été le quasi-leader exclusif depuis le retrait, et même un peu avant, de Jacques Chirac. Il continue d'être la personnalité la plus populaire de cette famille, y compris devant Alain Juppé, et bien sûr, beaucoup de ses amis ont noyauté la nouvelle présidence des LR, celle de Laurent Wauquiez. Évidemment que ces affaires de Nicolas Sarkozy vont aussi peser sur l'image de la droite et sur les jeux politiques internes parce que dans les années qui viennent les responsables de l'opposition vont être contraints de commenter les évolutions de ces dossiers. En 2019, il n'échappera sans doute pas à une audience au tribunal dans le procès Bygmalion, il y aura ensuite le procès de l'affaire dite des écoutes, et ce marathon judiciaire va peser sur l'ambiance à droite.

L'enjeu pour Laurent Wauquiez va être de savoir mettre un peu de distance avec l'actualité judiciaire de Nicolas Sarkozy de façon à ne pas plomber sa présidence à la tête des LR et ne pas être condamné à commenter mois après mois les rebondissements des audiences, des recours qui émailleront l'actualité

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