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La situation française est si inconfortable que notre pays devient selon certains économistes le maillon faible de l’Europe.
La situation française est si inconfortable que notre pays devient selon certains économistes le maillon faible de l’Europe.
©Reuters

Editorial

La conjoncture politique n'est pas bonne pour François Hollande et la passivité dont a fait preuve le président jusqu'à présent pourrait l'éloigner encore un peu plus du peuple.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La célébration du premier anniversaire de l’élection de François Hollande dans quelques semaines s’annonce sous les auspices les plus sombres dans un climat de fin de règne. Rarement un tel faisceau de mauvaises nouvelles, d’indicateurs dégradés, a été observé dans notre pays à la faveur d’un hiver qui se prolonge. On croyait qu’un sommet avait été atteint avec les aveux détaillés du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, grand argentier stratège pour son propre compte de la fraude fiscale qu’il était chargé officiellement de combattre. Mais les langues se délient pour faire croire qu’il s’agissait d’un  secret de polichinelle, malgré les dénégations maladroites proférées dans les hautes sphères de l’Etat. Les propos martiaux de François Hollande en faveur d’une république irréprochable ont fait long feu au moment où le journal le Monde provoquait un nouveau séisme en annonçant que son trésorier de campagne, Jean-Jacques Augier, était actionnaire de deux sociétés off shore dans les îles Caïman...

Alors qu’il est à un nouveau plus bas dans les sondages, le chef de l’Etat se trouve cerné de toutes parts : grogne au sein de sa majorité, avec diatribes de plus en plus sévères pour ne pas dire injurieuses sur sa gauche, jugements sévères dans la presse internationale sur son impuissance, harcèlement permanent des adversaires du mariage pour tous contre les membres du gouvernement impliqués dans le projet, hostilité de plus en plus grande dans toutes les couches de la population, où la crise sociale pourrait bien s’ajouter à la déroute économique.

François Hollande est tenté de céder à sa tactique coutumière : faire le gros dos, appliquer la méthode du hérisson, pour donner du temps au temps. Mais la passivité dont a fait preuve jusqu’ici la majorité des Français ne va sans doute pas durer devant la dégradation de la situation. Selon le vieil adage « l’excès d’impôt tue l’impôt », l’argent  rentre moins bien dans les caisses de l’Etat, alors que les prélèvements obligatoires sont déjà revenus l’an dernier à leur niveau historique de 44,9%, enregistrés en 1999 et établiront cette année un nouveau record à 46,3%. Car, les dépenses continuent d’augmenter : les plans d’économie ne parviennent pas à endiguer la marée dépensière à tous les niveaux de l’Etat et des collectivités locale. Paris va être obligé de renégocier avec Bruxelles des délais supplémentaires  pour parvenir à l’objectif de ramener le déficit à 3% du produit intérieur brut, alors qu’on risque de dépasser 4% cette année, dès lors qu’il n’y aura pas de croissance pour absorber la prodigalité de l’Etat. Aujourd’hui, ce n’est pas d’un choc de simplification dont le  pays a besoin, mais bien de coupes claires dans le train de vie d’un Etat qui coûte dix pour cent plus cher que celui de l’Allemagne. La situation française est si inconfortable, que notre pays  devient selon certains économistes le maillon faible de l’Europe.

On ne voit pourtant aucun signe de courage, de volonté  politique, mais seulement des incantations que n’écoute même plus l’opinion. Alors, les Français tentent de survivre selon leurs moyens. Les plus habiles essaieront  la « méthode Cahuzac » en ouvrant des comptes à l’étranger : avec les 40 000 jeunes qui s’expatrient chaque année, cela ouvre des perspectives ! Les autres auront  recours au travail noir, pour compenser la perte de revenus de l’aide  à domicile. Autant d’expédients qui vont accroître l’hostilité au gouvernement, alors que 7% seulement  des Français selon un sondage BVA croient à la possibilité d’inverser en fin d’année la courbe du chômage, le  vrai détonateur de la crise sociale qui pourrait un jour envahir la  rue.

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