La Bourse de Paris va, cette semaine, battre son record historique et toucher les 7000 points avant le 15 août<!-- --> | Atlantico.fr
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Une photographie prise le 18 mai 2020 de la façade de la bourse de Paris.
Une photographie prise le 18 mai 2020 de la façade de la bourse de Paris.
©JOEL SAGET / AFP

Atlantico Business

Après quinze jours de quasi-euphorie, les entreprises du CAC 40 sont à la veille de battre leur record historique en bourse. Le mouvement n’est pas parisien, il bénéficie à tous les pays développés. Le système économique a effacé les effets de la crise et réunit désormais tous les facteurs de hausse à long terme. Tous, sauf les risques nouveaux de la pandémie.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La semaine qui s’ouvre sera décisive pour les marchés financiers. Si le mouvement qui a animé les valeurs du Cac 40 jour après jour pendant deux semaines se poursuit, le Cac 40 battra son record historique mercredi ou jeudi et d’après la majorité des analystes, aucun facteur de nature à enrayer le mouvement de hausse n’existe. Sauf à entrer en collision brutale avec un variant du Covid qui viendrait bousculer toutes les prévisions mais dans ce cas, on courrait directement à la catastrophe mondiale, alors que la planète a réussi à éviter le pire jusqu’à maintenant.

Les marchés financiers, eux, ont résisté aux principales vagues qui ont déferlé sur la planète depuis la fin de l’année 2019.

Le CAC 40, comme les autres indices, avait plongé au mois de mars 2020, à 3 750 points, mais s’est rattrapé après le déconfinement, pour aller rattraper les 6000 points exactement un an plus tard, en mars 2021.

Pendant tout le 1er semestre de l’année 2021, le Cac 40 s’est orienté à nouveau à la hausse, prenant plus de 17%, malgré les risques du variant et les incertitudes. Pendant tout le mois de juillet et surtout au début de ce mois d’août, la hausse s’est accélérée au rythme de 2 à 3% en moyenne par semaine, au point de renouer avec les plus hauts de septembre 2000 et de se rapprocher, à une centaine de points du point historique du 4 septembre 2000 à 6 944 points. La semaine dernière s’est terminée à moins de 2% de ce record historique. On pourrait donc taper les 7000 point avant le 15 aout.

Toutes les bourses occidentales, New-York, Francfort, Londres, Amsterdam sont logées à la même enseigne.

En première analyse, un tel mouvement apparaitra complètement surréaliste alors que l‘actualité est dominée par l‘inquiétude sanitaire, et l’incertitude qui pèse sur les effets économiques et sociaux. La crainte d’une crise liée aux faillites ou au chômage était de nature à tout détruire parce que les acteurs économiques n'aiment pas l’incertitude et s’en protègent en se refermant. Comme les bateaux qui se mettent à l’abri dès que le vent forcit et que la mer grossit.

En réalité, les craintes les plus sombres ne se sont pas produites. La bourse peut se tromper sur le court terme, mais elle ne se trompe pas à long terme. Et aujourd’hui, elle prend le pari que la hausse va se poursuivre.

La réalité est que tous les facteurs de rebond puis de reprise sont réunis quoi qu’on dise, quoi qu’on en pense et fait nouveau, quoi qu’il en coute à terme. Parce qu’il y a évidemment des risques dans cette logique folle, qu’on a réussi à maitriser jusqu'à maintenant mais sans avoir l’assurance de la pérennité...

1erfacteur : les appareils de production n’ont pas été détruits. Les entreprises, les équipements, les outils de la mobilité, les commerce, les stocks, et même les contrats de travail ont été immobilisés, mais protégés. Ils ont donc pu repartir dès que l‘horizon s’est dégagé ou dès que les Etats en ont donné l’autorisation.

2efacteur : la majorité des entreprises ont fait des efforts considérables d’adaptation dans le domaine du digital, de l’énergie et de l’écologie. Des efforts que les plus grandes entreprises mondialisées avaient consenti avant le début de la crise.

3efacteur : la reprise a été alimentée par le besoin d’investissement et par la consommation. Le moteur de l’exportation et donc des échanges est resté poussif. L’investissement et la consommation sont financés sans difficultés. Les réserves d’épargne sont considérables, et le prix de l’argent est resté, grâce aux banques centrales, proche de zéro.  

4e facteur : les efforts consentis par les entreprises, le rebond des investissements et de la consommation ont généré des gains de productivité qui a gonflé les rentabilités. En dépit du Covid, les profits dégagés au 1er semestre 2021 sont historiquement élevés dans les très grandes entreprises, bien supérieurs à ce qu’ils étaient en 2019. Ce sont ces niveaux de profits dégagés que la bourse paie, au même titre que, les yeux vissés sur les prévisions de résultats d’entreprises, elle achète la promesse d’un second semestre aussi bon.

5e facteur, dès la fin de l’année 2020, les principaux acteurs de l’économie internationale ont acquis la conviction que les innovations scientifiques sur les vaccins pouvaient apporter les moyens d’amortir et sortir de cette crise. Ils savaient bien que la mise en place de la vaccination pour toutes les populations poserait des problèmes techniques, logistiques, financiers, culturels et politiques et demanderait du temps, peut-être des années, mais que ces propositions apporteraient une solution et à priori, la vaccination est semble-t-il, la seule possible pour progresser vers l'immunité collective et par conséquent, le retour à la vie normale.

Les entreprises se sont organisées en s’appuyant sur cette promesse de retour à la confiance, la bourse a évalué cette reprise. D’où son rebond.

Alors des incertitudes existent mais au moins, on sait, où elles se logent.

D’une part, il reste des incertitudes sanitaires parce qu’un variant peut apparaître, un accident sur les vaccins peut aussi se produire.

Mais d’autre part, il existe surtout des incertitudes politiques, notamment dans les démocraties. Ce Covid s’est ajouté aux conséquences de la modernité digitale, de la mondialisation ou même de l‘environnement pour creuser encore davantage des fragmentations dans les sociétés. Fragmentations liées aux inégalités sociales et économiques, liées à la géographie, aux inégalités culturelles et de formation, liées aussi aux religions ou aux idéologies.

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